La Grange

24 1 0
                                    


PDV Marie

J'en avais marre de marcher. De courir. Ça faisait même pas deux jours qu'on était ici que je détestais déjà l'Autre Monde. À part Tris et Elisa, qui étaient rapidement devenues mes amies, rien ne me motivais. Entre Laura-La-Pute (désolé ma Laura d'amour, je t'adore en vrai <3), Gratiane-Et-Elisa-Les-Dépressives, et Julian... 

Julian.

STOOOOP! Inutile de faire remonter les souvenirs, personne n'a besoin d'une troisième fille à consoler. Je m'occuperais de ça plus tard. 

Tandis que j'essayais de toutes mes forces de penser à quelques choses de joyeux (ce qui n'est CLAIREMENT PAS évident), je voyais devant moi Estelle et Elisa, bras-dessus bras-dessous, qui discutaient. 

Estelle avait réussi à se faire des amies.

Quelque part, j'étais heureuse pour elle. Elle avait toujours eu un mal fou à se trouver de vraies amies à qui elle pourrait se confier. Hors mis à moi, et peut-être un peu à Gratiane, Estelle ne s'était jamais dévoilée à personne. Même pas à James, celui qui nous servait de "père". Elle était juste un peu différente des autres, elle avait une personnalité à part. Cependant, c'était une bonne personnalité. Elle n'était pas méchante ou bizarre, juste différente.

On marchait depuis au moins 2 heures quand Tris, à la tête du groupe, se stoppa devant une énorme porte en bois. Contrairement à celles des différents mondes, cette porte était en bois sombre et décorée de liserais dorés sur les côtés. Gravé dessus, on pouvait lire, dans une écriture penchée et argentée:

Granjia Major Protectae

On pouvait également noter que cette magnifique porte se trouvait tout au fond du couloir des mondes. Ce qui voulait dire que nous avions traversé entièrement l'Autre Monde.

- "On y est! C'est La Grange. Elisa, t'as les armes nécessaires? dit Tris, en accompagnant ses paroles d'un geste vers la porte géante.

Elisa s'écarta un peu d'Estelle et sortit de son sac-à-dos les 6 poignards et les 6 petits pistolets qu'elle avait récupérés la veille. Elle en tendit un de chaque à chacun. Je les pris rapidement, rassurée d'avoir de quoi me défendre. 

- Heu... Il y a un poignard et un gun en trop, si vous voulez. J'avais pris pour Julian, mais...

Gratiane eut un hoquet à l'entente du prénom "Julian". Elle passa sa main dans ses cheveux et poussa un long soupir pour essayer de se détendre tandis qu'Elisa lui lançait un regard désolé.

- T'inquiète Elisa, la rassura Gratiane, ça va aller. Je commence à m'habituer un peu. 

Elisa regarda ses pieds.

- Tout le monde est prêt? Laura, tu passes en premier", indiqua Tris.

Laura hocha la tête, chargea son pistolet et arma son poignard. Tris entrouvrit la porte de La Grange et Laura s'y engouffra sans un mot, laissant derrière elle un horrible silence. L'envie de traverser la Grange avait quitté tout le monde, car, quand Tris avait ouvert la porte, nous avions tous entendus les cris de guerre, d'horreur et sentit la puanteur de la mort.

Pourquoi ça m'arrive à moi? J'ai pas le droit de vivre, ou quoi?

Je fis rapidement taire ma conscience. Je devais rester forte, comme je l'ai toujours été. J'avais l'impression que, en ce moment, la barrière de protection que je m'étais construite commençais à s'effondrer.

- "On va y aller dans cette ordre: Gratiane, Elisa, Estelle, Marie et moi, ordonna doucement Tris. On va longer les murs pour faire le tour de la salle. La machine se trouverait dans une pièce à l'autre bout.

That's how you care, that's how you dareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant