chasse gardée.

Chapitre 32.

De vifs et répétitifs tapements arrivent à me tirer de mon sommeil. Je prends conscience de mon état et ouvre faiblement les yeux tout en me frottant machinalement le visage avec mes mains. Je me rends maintenant compte que je me trouve encore dans la chambre d'hôpital de Sia. J'ai dormis toute la nuit sur une chaise placée près de son chevet. Soudain, je comprends que les tapements viennent de la part de mon cousin, debout près de moi. 

-Fiche-moi la paix... bredouillé-je, l'esprit embrumé.

-Bon matin à toi aussi, moi je vais bien. C'est gentil de t'en inquiéter au passage. dit-il, avec sarcasme.

Je lève les yeux au ciel avec l'espérance d'un miracle. Je m'empare d'un verre de café froid se trouvant sur la table de chevet et l'avale d'un seule traîne. Le café froid est vraiment à éviter. Je secoue la tête et repose le verre tandis que Shain me conte quelques nouvelles.

-Les médecins disent que les cellules cancéreuses ont traversé la paroi du canal de lactation et qu'il s'agit donc de la maladie de Paget du sein. C'est un cancer du sein rare, apparemment. m'annonce-t-il.

-Est-ce que tu crois vraiment que je vais comprendre le charabia de ces crétins ? Non. Dis-moi seulement si on peut la sauver. répliqué-je, agacé.

-Ce n'est pas mon problème si tu ne comprends pas mon vieux mais je veux bien te croire. Et, je suis conscients que tout ce que tu veux c'est la sauver mais je n'en sais pas plus que toi. 

-Très bien, je vais le faire moi-même dans ce cas. déclaré-je, en me levant de ma chaise.

-Dereck ? m'interpelle-t-il. Tu ne devrais pas délaisser tes admiratrices.

-Pourquoi est-ce que tu me dis ça ?

-J'ai vu que tu avais reçu pas mal de messages d'une certaine Ariana et donc je me disais que...

-Lâche l'affaire Shain, je me fous des filles pour le moment. dis-je, avant de passer le seuil de la porte.

Je marche le long du couloir avec l'espoir de croiser un médecin mais il reste désert. Je pense m'être perdu plusieurs fois mais je finis par arriver dans ce qu'il me semble être l'accueil. Je perçois une infirmière que j'ai surpris à parler avec ma mère hier au loin et décide de venir à sa rencontre. 

-Excusez-moi, est-ce que je pourrais parler au docteur qui s'occupe de ma soeur s'il vous plaît ? 

-Bien sûr, quel est le nom de la patiente ? s'enquit-elle.

-Sia, Sia Hadisson. 

-Bien, attendez que je regarde à l'accueil. Ah, il est en pleine opération mais il aura fini d'ici une demie-heure. Voulez-vous attendre devant le bloc ? propose-t-elle.

-Oui, merci.

Elle quitte le comptoir de l'accueil pour ensuite se diriger vers l'ascenseur. Je la suis sans poser de questions et après quelques cheminements, elle m'informe que nous sommes arrivés devant le bloc numéro 3. Il y a une porte similaire à toutes celles présentes mais celle-ci porte le numéro qu'on lui a attribué. L'infirmière s'en va, me laissant seul à attendre dans ce lieu désert. J'ai l'impression que tout les couloirs de cet hôpital ont une odeur suffocante de médicament et de soins médical. Je décide de m'adosser au mur en attendant les dix dernière minutes et remarque soudainement que depuis l'annonce de la maladie de Sia, j'ai constamment la sensation d'avoir une boule au ventre. C'est assez frustrant, à vrai dire. Je tire mon téléphone de ma poche et m'aperçois, qu'en effet, Ariana n'a pas arrêté de me bombarder de messages. Je commence par lire le premier qui consiste à me demander comment je vais puis le deuxième, où elle me demande ce qu'il se passe et je perçois son inquiétude dans ses écris. Si seulement elle pouvait comprendre que je veuille garder ça pour moi. Je comprends qu'elle soit inquiète pour moi mais ça ne fait pas longtemps que l'on se fréquente, elle et moi. Je décide finalement de lui envoyer un message disant que je vais bien et qu'elle ne doit pas s'inquiéter car je vais tout lui raconter lorsque l'on se reverra mais que pour l'instant, il faut qu'elle me fasse confiance. J'espère que cela sera assez pour qu'elle cesse de s'inquiéter. Tout à coup, la porte se trouvant devant moi s'ouvre brusquement. Deux médecins en sortent, ainsi que quelques infirmiers et infirmières puis deux autres médecins.