Chapitre 42.

886 39 3
                                    

Un mauvais pressentiment s'émerge soudain en moi. S'est-il passé quelque chose de mal ? Quoi qu'il est pu se passer, je compte le savoir dans quelques secondes. Lorsque Ariana arrive enfin à ma hauteur, elle se laisse tomber sur le siège à côté. Son visage n'exprime aucune émotion, ce qui a le don de m'inquiéter.

-Ariana ? m'enquis-je.

Elle tourne alors son visage vers moi, mais aucune expression ne s'y dégage. Qu'a-t-elle ?

-Ariana, que s'est-il passé ? Pourquoi tu ne dis rien ? demandé-je, inquiet.

-Quoi ? dit-elle, d'une voix perdue.

-Tu vas bien ? Ariana, tu m'inquiètes. Que s'est-il passé ? répété-je.

Elle tourne soudain son regard vers le bout du couloirs désert, comme si elle s'attendait à voir arriver quelque chose. Je pose alors ma main sur la sienne, ce qui la fait aussitôt recentrer son attention sur moi. Elle fixe ma main posée sur la sienne puis relève son regard jusqu'au mien.

-Dereck, il s'est passé quelque chose. déclare-t-elle, finalement et éprise de lucidité.

-Je t'écoute. Qu'y a-t-il ?

-Je sais que c'est impossible, mais je t'assure que je ne suis pas folle. débute-t-elle, le regard pleins d'appréhension. Je... Je crois que j'ai vu ma mère.

Suite à ces mots, je ne peux que penser une seule chose: c'est impossible. D'un point de vue rationnel, cela est difficilement imaginable.

-Ariana, ta mère est... commençai-je, d'une voix douce.

-Morte. Je sais. dit-elle, d'un ton soudain dépourvu de chaleur.

-Désolé.

-Pas de quoi. Mais tu dois sans doute me prendre pour une folle maintenant. réplique-t-elle, avec un léger soupire.

-Non, je ne pense pas que tu sois folle. Tu viens d'apprendre que tu as fait une fausse couche d'un bébé que tu ignorais l'existence, c'est compréhensible que tu éprouves des hallucinations ou autre.

-Tu penses ? s'enquit-elle, sincère.

-Oui, cela ne m'étonnerait pas que ça soit dû à un surmenage ou à l'accumulation d'évènements.

-Alors là Dereck, tu m'impressionnes. D'où sors-tu ces connaissances médicales ? Je ne penses pas que tu les ais lu dans un bouquin et encore moins appris en cours. rit-elle.

-Et bien justement, crois-le ou non mais je suis allé en cours ces derniers temps. J'avoue que je m'étonne moi-même.

Ariana se mit à glousser à mes paroles. Sa bonne humeur retrouvée me donne à mon tour le sourire.

-Au fait, le docteur t'a bien prise en charge ? m'enquis-je, soudain.

-Oh, oui. Il a été très gentil. Il a dit que je n'aurai pas de séquelles physiques mais qu'il y ait des chances pour que je ne me remette pas tout de suite du choc, mentalement parlant.

-D'accord, oui.

-Que faisons-nous maintenant Dereckounet ? dit-elle.

-Et bien, il est trop tard pour se rendre aux cours où nous sommes censés être donc je te propose de rentrer tranquillement à la maison. Qu'en dis-tu ? proposé-je, en me levant de mon siège.

Elle paraît hésiter ou réfléchir un instant puis se lève de son siège à son tour.

-Allons-y.

chasse gardée.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant