Dimanche 29 novembre

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Chère Sophie,

Je commence à me faire peur.

Je t'avais raconté ma sortie nocturne que j'avais faite pour essayer de ressentir quelque chose. Aujourd'hui, j'ai failli aller plus loin.

J'étais seule chez moi et je venais de me laver les mains dans la salle de bain quand j'ai vu un rasoir posé sur le bord de la baignoire. Je l'ai pris et j'ai regardé ses lames métalliques, froides et fines. Je me suis imaginée les enlever, en prendre une et l'approcher de mon poignet. Pouvoir sentir l'acier déchirer ma peau et ma chair pour pouvoir atteindre mes veines. Voir le sang chaud engloutir le métal et prendre assaut de mon poignet, longer mon bras et aller rougir le carrelage blanc de la salle de bain. Je fixais avec envie cet objet, rêvant de la sensation qui parcourait tout mon corps. Puis j'ai entendu la porte d'entrée claquer et le rire de ma mère. J'ai sursauté et fait tomber le rasoir. Complètement paniquée, je l'ai ramassé et l'ai reposé à sa place avant de me précipiter dans ma chambre.

J'avais déjà pensé à me faire du mal mais je n'en avais jamais eu envie à ce point. Je sais que c'est idiot de penser à ce genre de chose et heureusement que je ne l'ai pas fait. Seulement, j'en avais tellement envie... Je pense que si mes parents n'étaient pas rentrés j'en aurais été capable, sans me poser de questions.


Chère Sophie...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant