Chère Sophie,
Aujourd'hui, j'ai vu une fille pleurer. Elle est dans mon lycée et n'est pas du genre à vouloir attirer l'attention, je pense que c'était sincère. Et je l'ai envié. Je l'ai tellement envié d'oser, d'avoir le courage de se livrer ainsi devant autant de personnes. Ses amis étaient là et la réconfortaient. Elle leur souriait parfois tristement, riait à une blague idiote entre deux sanglots et les regardait tous avec reconnaissance.
Je pense que c'est pour ça que je n'oserai jamais. A qui pourrai-je sourire tristement ? De qui viendrait cette blague idiote qui me fera rire ? Qui regarderai-je avec reconnaissance ? Ces personnes à qui je parle, avec qui je traine ? Non... Je ne suis qu'une fille qui reste avec eux. De toute façon, je ne pense pas pouvoir un jour pleurer devant quelqu'un. Cette carapace qui m'entrave bloque autant ce qu'il y a à l'extérieur que ce que j'ai à l'intérieur.
J'ai l'impression qu'il y a deux personnes dans mon corps : celle qui écrit et celle devant les autres. Je lis des tas de conneries sur ce genre de chose, comme quoi on est tous différents selon la personne qui est en face de nous. De mon côté, j'ai vraiment cette impression de complètement changer. Quand je rentre et referme la porte de ma chambre derrière moi, c'est comme si je desserrais cette cravate qui m'empêche de respirer et pouvais enfin me détendre. Je sens mon corps se relâcher, que mon cerveau se détend et j'ai juste envie de m'enfoncer dans mon lit pour profiter de ce moment de calme. Puisqu'il ne dure jamais très longtemps.
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Chère Sophie...
Teen FictionJournal intime d'une jeune fille qui ressent le soudain besoin de se confier. Elle ira à sa première soirée et en reviendra changée... Que s'est-il passé à cette fête pour qu'elle en arrive là ? /!\ La scène d'un chapitre peut choquer | Pour public...