Chère Sophie...

Jeudi 26 novembre

                  

Chère Sophie,

            J'ai entendu les filles parler de moi aujourd'hui, en cours. Elles disaient que j'étais une coincée qui n'avait jamais eu de copain, jamais embrassé de garçon et que je resterais surement vierge toute ma vie. Sauf qu'elles ne savent rien sur moi.

            A la soirée, Samuel m'a embrassé. Il était venu me voir alors que j'étais toute seule dans un coin à regarder les filles danser. Il m'a d'abord sourit avant de se pencher vers moi pour me chuchoter qu'il aimerait beaucoup attraper les papillons sur mon collant. Cette phrase, pourtant stupide, m'a faite rire. Je n'ai pas compris pourquoi il venait me voir, lui, ce si beau garçon. Il me fixait et moi, je n'osais pas le regarder. Il a ensuite placé délicatement une mèche qui me barrait le visage derrière l'oreille et s'est rapproché de moi. Puis il m'a proposé de sortir et j'ai acquiescé. Nous nous sommes retrouvés dehors, dans le jardin vide et noir. On entendait les bruits assourdis de la fête mais j'avoue que je n'y faisais pas vraiment attention. Je l'ai suivi au fond du jardin, près d'une petite maison en bois. Il m'a ensuite tourné vers lui en me forçant à reculer jusqu'à ce que mon dos se retrouve contre la porte de l'abri de jardin. Ma respiration était rapide et je sentais mon cœur battre à toute vitesse. Il avait ses mains sur mes hanches et me fixai. Il a souri puis m'a embrassé. Au début, je n'osais pas bouger. Mes bras pendaient le long de mon corps et mes yeux étaient grand ouverts. Puis, j'ai laissé ma bouche suivre la sienne, mes bras ont entouré sa nuque et mes yeux se sont fermés. Nos lèvres se sont lentement écartées et sa langue est venue à la rencontre de la mienne. Je ne pensais plus à rien, je ne réfléchissais plus, je profitais juste. J'étais aux anges.