Chapitre Dix

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Nous marchons côte à côte. Sa main sert fort la mienne. Nous avançons à pas réguliers. Ils résonnent dans les  couloirs déserts de Poudlard. Mon cœur bat à 100 à l'heure. Tout est exactement pareil que dans mon rêve. Les tableaux me regardent fixement quand nous passons près d'eux. Ils ont l'air abasourdis de me voir ici. Apparemment, tout le monde est au courant de mon coma. Mais personne ne sait que je me suis réveillée... Quel choc ça va leur faire ! Je n'ose même pas y penser. Je tremble légèrement. J'ai du mal à avaler. Malefoy est allé me chercher il y a quelques jours des vêtements à moi, restés sans utilité pendant plus de 3 mois dans mon placard, dans la Salle Commune des Serpentards... Des Serpentards... Je n'arrive pas à réaliser que j'ai dormi pendant 6 ans dans les Dortoirs des Cachots. Je ne sais même pas comment ils sont !

Bref. J'ai donc mis une jupe verte et noire, un chemisier blanc avec le sigle de Serpentard, et une cravate noire. Oui, je sais, en temps normal, je n'aurai jamais pu mettre ses vêtements, avec tellement de signes me rappelant cette affreuse maison qu'est la mienne. Mais le problème, c'est que Malefoy ne m'a apporté QUE des hauts et bas de couleur vert, noir et blanc. Après que je lui aie demandé, il m'a dit que c'était les vêtements que je portais toujours. Je n'aie pas cherché à en savoir plus...

Malefoy : Ca va ? Pas trop stressé ?

Moi : Moi ? Stressée ? Pas le moins du monde !

Je le regarde avec un sourire qui montre bien que ma réponse était ironique. Il me fait un petit sourire désolé et réponds :

Malefoy : Je sais que ce n'est pas facile, mais ne t'inquiète pas. Je te rappelle que je ne lâche pas d'une semelle.

Moi : Oui, je sais... Merci.

Nous arrivons bientôt. Ce sont les dernières marches avant d'arriver dans le mini hall. La grande porte de la Grande Salle est juste devant nous. Malefoy s'arrête avant de la franchir. Nous savons tous les deux que tous les élèves de Poudlard sont derrière cette simple porte. Je le regarde avec des yeux pleins d'anxiété, et lâche sa main, pour m'accrocher à son bras. Il doit bien faire une tête de plus que moi. Il me sourit et pousse la porte...

Nous nous prenons le brouhaha de midi en pleine face. J'ai soudain un haut le cœur. Malefoy avance, et je fais de même, toujours accroché à son bras. Nous faisons quelques mètres, quand une tête se tourne vers nous. La personne est à la table des Serpentards. Quand elle me voit, elle ouvre de grands yeux, et crie à la table :

Elève : Regardez ! C'est Hermione !!!

Tous les autres élèves tournent alors la tête vers moi et se lève en criant. Malefoy et moi, nous nous sommes arrêtés. Je m'agrippe à son bras d'anxiété en voyant la masse d'élèves courir vers nous !

Je n'en crois tout simplement pas mes yeux ! Je rêve ou quoi ? Ils affichent tous des sourires radieux. Pansy Parkinson, en tête, court vers moi en criant mon nom. Je recule d'un pas. Quand elle arrive à ma hauteur, elle se jette à mon cou. Tout les autres la suivent derrière.

Pansy : Hermione ! Oh MON DIEUUUUUU !

Crabe : Hermione, c'est bien toi ?

Goyle : J'arrive pas à y croire, c'est bien elle !

Zagini : Herm' ! Ca pour une surprise !

Une horde de filles plus loin, toujours à Serpentard, crient mon nom, comme un hymne à la joie. Mais moi, je suis complètement pétrifiée. Je ne comprends rien du tout. Je croise le regard de Pansy – qui a finalement décidée de me lâcher – et découvre avec stupeur qu'elle pleure toutes les larmes de son corps. De grands garçons de Serpentards, sûrement des 7èmes années, cherchent à me rejoindre.

Un d'eux : La plus belle est de retour !

Un autre : Tu nous as manqué, Hermione !

Encore un autre : La reine de la plus noble des maison est enfin parmi nous...

Un dernier : La belle au bois dormant s'est enfin réveillée... Pour notre plus grand bonheur !

J'en ai le souffle coupé. Parlent-ils bien de moi, là ? Ils sont tous beaux comme des Dieux, et me couvrent de compliments. Je les regarde un par un avec de grands yeux, quand soudain Malefoy se met devant moi d'un air menaçant et dit à tous les élèves :

Malefoy : Laissez-là tranquille, vous ne voyez dont pas qu'elle est encore très fragile ?!

Tous se taisent alors. Ils se regardent, gênés. Certains repartent en direction de la table en lançant des « Désolé, Drago ». Moi, j'assiste à la scène, impuissante. Finalement, on me pousse doucement vers la table. Malgré l'intervention de Malefoy, tous semblent ne pas vouloir me lâcher d'une semelle. Je ne connais même pas leurs noms.

« Tu as faim ? », « Tu as soif ? », « Tu n'as pas Trop froid ? Tu veux ma veste ? ».

J'ai envie de les chasser, tellement ils m'étouffent. LAISSEZ-MOI !! Oui, je vais bien. Non, je ne veux pas qu'on apporte un jus de citrouille. Et oui, vous me dérangez.

Je suis prise dans la foule. J'essaie de tourner la tête, de marcher un peu plus vite, et là... C'est l'horreur. Mon regard croise celui d'un élève assis à une table plus loin. C'est Harry. Il me regarde froidement. Tellement froidement que je le reconnais à peine. C'est seulement à cet instant que je me rends compte que tous les autres élèves de Gryffondor, Serdaigle et Poufsouffle sont assis à leur table. Ils règnent un silence de mort, du côté de leurs tables. Tous me fixent. J'ai soudain un haut-le-cœur. Je n'arrive à déceler aucun sourire, aucun signe de la main, aucune expression enjouée. Rien.

Je n'ai même pas le temps de les voir plus longtemps, Malefoy vient de m'asseoir à la table. Tous se bousculent pour être encore plus proche de moi. Mais bien sûr, personne n'ose bousculer Malefoy. Il a SA place personnelle à mes côtés. Il s'assoit et me prend par les hanches, pour que je m'approche encore plus de lui. Je croise mes bras pour les refermer sur les siens. Je ne veux plus le lâcher, de peur à ce qu'il m'échappe. Je sens son souffle dans mes cheveux, et ça ne me dérange pas. Au contraire...



Nouvelle vie, ou cauchemard... #DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant