6 juillet 2015, 18h32.

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J'ignore où je suis. Je ne sais même pas si je suis encore réellement en vie. Je me souviens uniquement du moment où je recherchais une quelconque nourriture dans la forêt. Ensuite, aucun souvenir.

Je m'étire et ouvre doucement les yeux. La douce lumière d'un soleil couchant réchauffe la pièce. J'atterris et prends quelques longues secondes à analyser où je suis. Je suis actuellement allongée sur un lit, avec un matelas très confortable. Un coussin supportant ma tête et une couverture pour recouvrir mon corps. Une armoire encadre le lit. En face de moi, une petite fenêtre laisse passer les rayons du soleil. Les murs sont peints d'un bleu terne. À gauche, une porte en bois est fermée. Je ne sais absolument pas où et comment je suis arrivée là. Si ce dont je me souviens était un rêve. Je dois sûrement être arrivée chez mon oncle et ma tante. Je sors du lit et enfile mes converses, déposées au pied de celui-ci. Un long gilet noir, probablement à mon oncle, est déposé sur le bureau, à gauche de la fenêtre. Frissonnante d'avoir quitté les draps chauds, je l'enfile et ouvre doucement la porte en bois. Je grimace à l'entente des grincements stridents qu'elle émet. Me voilà à présent dans un hall, avec deux portes en bois identiques à celle de ma chambre. À ma droite, d'étroits escaliers en bois sont collés au mur. Je les descends, et commence à redouter ce qui va m'attendre en bas.
Je déboule dans le hall d'entrée, en face, un salon ouvert avec trois personnes. Des adolescents, probablement. Je fronce les sourcils et m'avance d'un pas hésitant. Une jeune fille portant un carré plongeant noir se tourne vers moi et ouvre ses bras.

  -Oh ! Te voilà !

  Je fronce les sourcils, ignorant qui elle est. Un jeune garçon, d'une tête de plus que moi, brun aux yeux noisettes s'avance. Derrière lui, une belle blonde aux cheveux lisses me sourit chaleureusement.
  La brune prend la parole.

  -Nous t'avons retrouvée ce matin dans la forêt. Elle me propose de m'asseoir autour de la table en bois, sur laquelle est posée du thé, des tasses et du sucre. Je m'avance et contourne la table en regardant ce qui est posé dessus. Mes yeux vacillent entre les objets et les personnes, mes sourcils étant froncés. Je suis totalement perdue et méfiante. Je m'assois et les trois viennent me rejoindre. Tu avais sûrement dû t'évanouir. Tu ne te souviens pas ? Je secoue la tête. J'ai quelques idées sur ce qu'il se passe. Mais pas totalement. Ce dont je me rappelais en réveillant n'était pas un rêve. Nous sommes donc bien sur une île déserte, peuplée de monstre et... Harry! Je me lève instantanément, alarmée. Il faut que je les retrouve. Au plus vite.

-Harry ? Tate ? Ils sont où ?

  Je demande en me dirigeant vers la porte.

  Le garçon accélère pour venir bloquer l'accès à la sortie.

  -Reviens t'asseoir, c'est beaucoup plus prudent.

  -Il a raison, affirme la blonde.

Je secoue la tête sans détacher mon regard des yeux du brun.

  -Hors de question. Je me fous de ce qui est prudent ou non. Il faut que je retrouve mes amis, au plus vite.

  Il croise ses bras, pour me montrer qu'il est déterminé et qu'il ne bougera pas.

Je soupire bruyament, et retourne dans le salon.

-Bien, je t'explique en bref la situation. Il y a quelques jours, nous étions tous ensemble sur la plage, elle commence. C'était quelques temps après que Jimmy et vous êtes partis explorer la forêt. Des souvenirs me reviennent alors. On s'était bien organisé, tout ça. Mais un homme est sorti de la forêt. Son front se plisse. On pensait d'abord que, que c'était Jimmy et vous. Elle semble confuse. On voit bien que ce souvenir l'a marquée. Mais non. C'était une sorte de monstre. Il a sauté sur le premier venu, lui arrachant gorge, boyaux, langue. Elle secoue la tête, en plissant les yeux. Elle fixe une tasse posée sur la table, et ses mains tremblent légèrement. Comme si elle revivait ce moment. Il y avait du sang partout. C'était affreux. Puis, l'homme s'est jeté sur une autre personne et a recommencé. Tout ces cris, ce sang, cette panique. Je la regarde avec insistance, plongeant dans son récit, captivée. Ses deux victimes se sont levées et ont attaqué avec l'homme. C'était incroyable. Comme des zombies. Elle se ressaisit et me regarde dans les yeux, me déstabilisant. Il y a pas mal de personne qui ont réussi à fuir. On doit être une petite quinzaine dans les maisons de ce village. Certains doivent être dans la forêt ou je-ne-sais-où sur cette île.

Escape || T1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant