Chapitre 8

9 2 0
                                    

Le jour de l'enterrement arriva je me rendais avec Carla et ma famille chez Enzo, nos parents se connaissaient bien. Il y avait une trentaine de personnes, un peu de famille et quelques amis. Carla allait retrouver sa famille et moi je cherchais Enzo. J'avais fait tour le tour du rez-de-chaussée sans le trouver je me doutais qu'il était à l'étage dans sa chambre.

Il était sur sont lit, assis le regard dans le vide. Il portait un costume noir, une chemise blanche et une cravate rouge, couleur préférée de sa grand-mère. Je tapais à la porte avant d'entrée, il leva la tête vers moi et me fit un léger sourire en coin. J'avançais vers lui les bras ouverts, il me prit dans ses bras et me serra fort comme s'il en avait besoin. Il avait l'air en meilleure en forme. Nous discutions un peu j'essayais de lui changer les idées avant qu'il n'enterre sa grand-mère, dans quelques heures maintenant.

- Merci d'être là dit-il

- C'est normal, répondis-je en souriant.

- Je suis désolé pour tout ce que j'ai fais, je...

- Arrête de t'excuser c'est du passé, oublions tout ça et avançons.

- Mais je veux que tu le saches Rose, j'aurais aimé que ça se passe différemment, vraiment.

- T'inquiètes pas je le sais, allez viens on descend

- Non je descendrais au dernier moment, vas-y toi.

- Descends avec moi Enzo, allez viens je ne suis pas très à l'aise moi avec tout ces gens que je ne connais pas en bas !

- Tu mens mal dit-il en riant. Tu as toujours était très sociable, tout le contraire de moi d'ailleurs. Et c'est pour ça que je t'aime.

Je le pris pars la main et le tirais vers l'escalier mais il résistait malgré que son corps ne veuille pas y aller j'avais le sentiment que je devais le faire réagir pour qu'il comprenne que cette douloureuse épreuve n'allait pas excuser tout ce qu'il avait fait.

- Enzo écoutes moi bien ! Dis-je d'un ton ferme. Tu es en deuil et je le comprends mais n'abuses pas de ma gentillesse pour me faire culpabiliser. Je ne me remettrais pas avec toi par pitié.

- Mais...

- Je t'ai aimé, le coupais-je. Je t'ai vraiment aimé, peut-être mal j'ai sûrement fais des erreurs mais je t'ai donné beaucoup. Il t'a fallut seulement quelques heures pour m'oublier, est-ce que tu m'aimais quand tu as fricoté avec cette fille ? Je suis consciente que tu le regrette et je te pense sincère mais ne me demande pas d'oublier. Je veux bien être une bonne amie, mais je t'interdis de me parler de notre histoire. Tu ne veux pas descendre alors très bien ne descends pas et affrontes ta douleur tout seul concluais-je en sortant de sa chambre.

*

Arrivée au cimetière je descendais de ma voiture pour aller rejoindre le reste des convives. Je croisais le père d'Enzo qui me prit le bras et m'emmena jusqu'à la tombe de sa mère, je me retrouvais donc du côté de la famille j'étais un peu gênée mais Enzo me prit par la main et je compris alors qu'il avait besoin de moi. J'avais prévu des lunettes de soleil pour ne pas qu'on voit mes larmes couler, le silence régnait autour du cercueil le prête commençait son discours, Enzo serra ma main un peu plus fort et les larmes commençaient à monter. J'entendais la mère d'Enzo hoqueter et ma peine devenait de plus en plus forte, les larmes roulaient sur mes joues et les paroles du prête me paraissaient interminables. Mon calvaire prit fin lorsque tout le monde quitta le cercueil pour retourner chez Enzo, il ne restait plus que nous, Enzo, sa mère, son père et moi. Je voulais les pousser vers la voiture car rester là me mettait mal à l'aise, mais ils avaient sûrement besoin d'être seuls un instant. Je me détachais du bras d'Enzo et reculais. Il se retourna et m'attrapais la main pour que je reste, surprise je regardais la mère d'Enzo, elle avait le regard vide, humide et les yeux rivés sur son mari abattu par la tristesse. Il s'approchait du cercueil, je le laissais faire en veillant à rester en arrière plan. Enzo avait toujours laissé ses émotions de côté et s'était forgé une carapace, mais moi qui le connaissais bien, je savais qu'il fallait faire attention et qu'il était comme une bombe à retardement il pouvait exploser à n'importe quel moment. Après plusieurs minutes de silence, je pris Enzo et sa mère qui tenait fermement son mari, par leurs bras, les entrainaient vers la voiture et les confiais Sélia la sœur de Mme Philips.

Agent RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant