Chapitre 19

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J'arrivais dans la demeure de l'oncle d'Ernesto habillée d'une chemise trop grande et d'un pantalon en lin. Rien de très glamour. Ses hommes m'emmenèrent dans l'aile interdite de la villa, j'allais pouvoir enfin la voir de plus près.

Ils frappèrent à la porte du bureau et attendirent que l'oncle leur donne la permission d'entrer. La porte s'ouvrit en grinçant, nous pénétrions dans un bureau tous ce qu'il y a des plus ordinaires. Les sous fifres m'assirent sur une chaise face au chef.

- Hé bien je comprend pourquoi mon neveu est tombé dans le panneau dit-il en rigolant

Je le regardais, stoïque attendant qu'il poursuivre sa tirade. Mais monsieur préférait aller se servir à boire plutôt que de bavarder. Il resta silencieux face à la fenêtre pendant quelques minutes. Ce qui avait le don de m'agacer un peu, mais j'attendais patiemment. Au bout de quelques minutes il brisa enfin le silence : 


- Alors Mademoiselle, allez vous me dire qui êtes vous et pour qui vous travaillez ?

- Je m'appelle Lara Marks, je travaille dans une société de communication. Je suis ici en vacances avec mon fiancé.

- Taisez vous hurla-t-il ! Arrêtez de mentir. Je sais que vous travaillez pour le gouvernement Anglais.

- Désolé de vous contrarier mais je ne suis jamais allée en Angleterre.

A peine avais-je terminé ma phrase que je reçu un coup poing en plein sur ma lèvre, j'étouffais un cri en serrant les dents. Je gardais mon sang froid, mais je savais ce que je devais faire, jouer la terrifiée ou l'entêtée, j'essayais de trouver un juste milieu.

- Continuez à me frapper monsieur, je ne pourrais pas vous dire ce que vous voulez entendre à moins que vous vouliez que je vous mente.

- Appelez moi Juan, je vous en prie nous allons passer beaucoup de temps ensemble si vous continuez à jouer les idiotes.

Le grincement de la porte se fit entendre, je tournais la tête en espérant voir Mike, mais ce n'était qu'Ernesto. Ma lèvre saignait et commençait à me faire vraiment mal. Juan Etador regardait son neveu, je pensais qu'il aurait un regard mauvais ou rempli de haine, mais il n'en était rien. Je pouvais voir dans son regard un mélange d'empathie et d'excuse. Comme-ci il venait de lire d'en es pensées, il se ressaisit et demanda à Ernesto, s'il avait ce qu'il lui avait demandé. D'un pas hésitant il s'avança vers son oncle sans me jeter un seul regard. Il lui tendit un dossier marron, Juan l'ouvrit sans attendre et souffla :

- Ce n'est pas possible, ce ne sont pas les informations que j'ai eu ! Ernesto à qui as tu demandé ça.

- Aux même personnes que d'habitude tonton.

J'espérais que cela m'offrirait une porte de sortie, mais Mr Etador n'était pas dupe. Il hésitait, il regardait alternativement son neveu et le dossier au bout de quelques secondes il prit son téléphone. En espagnol il demanda à son indic si les informations qu'il avait données à Ernesto étaient justes ou si quelqu'un lui avait demandé de les trafiquées. Il se contenta d'acquiescer ce que son interlocuteur lui énonçait. J'avoue que j'étais stressée pour Ernesto, je ne savais pas s'il avait essayé de me sauver la mise ou si c'était l'AGFS qui avait brouillé les pistes.

- Merci Ernesto, je sais que tu as été honnête et que les informations que tu viens de me donner ne sont pas trafiquées. Tu peux disposer.

- Merci dit-il

En tournant les talons, il posa son regard sur moi. Je lui fis un sourire en coin que j'espérais discret. Comme pour le rassurer, pour lui dire que même si son oncle me menaçait je n'avais pas peur, mais surtout je voulais qu'il s'en aille avant qu'il ne puisse être rattrapé par l'AGFS et encore  moins par Mike. Mr Etador se pencha à mon oreille, "nous n'en avons pas fini, mademoiselle je sais qui vous êtes et je vous le prouverais". Il se redressa et ordonna qu'on me surveille le temps qu'il règle une petite chose dans la salle d'à côté, il accompagna sa phrase d'un clin d'œil, ses sous fifres lui sourirent, comme pour lui dire que le message était passé.

Il venait tout juste de claquer la porte qu'un homme me tira les cheveux, ma tête en arrière je sentais son souffle chaud. Il m'embrassa la joue et descendit le long de mon cou, j'avais envie de vomir tellement il me répugnait. Mais je faisais comme-ci rien de tout cela ne m'atteignait. Je tournais violemment ma tête et ma pommette heurta son nez, il recula surpris en serrant les dents. Il me gifla, deux fois. Son collègue riait et se tenait derrière le dossier de ma chaise. Attachée je ne pouvais pas bouger mais lorsqu'il s'approcha encore plus près pour poser ses mains sur ma poitrine, je sentis au niveau de sa cuisse un couteau et tout d'un coup l'espoir d'avoir une chance de m'en sortir me fit sourire. Surpris, ils marquèrent un temps de pause et  sourirent à leur tour, ils me pelotais avec plus de véhémence. Tant mieux pour moi cela m'aidera à les divertir. Je saisis la lame de couteau le plus rapidement possible, il ne sait rendu compte de rien, tellement obnubiler par ses mains se baladant sur mon corps.

Je restais concentrée sur mon objectif, je frottais la lame sur mes liens lentement, je m'écorchais à chaque fois mais je ravalais la douleur ce n'était pas le moment de flancher. Les deux porcs venaient de déchirer la chemise de Mike, ma poitrine était à leur vue, j'accélérais le mouvement de la lame, ils me regardaient avec un regard lubrique, ils me dégoutaient. On aurait dis deux chiens affamés se disputant un bout de viande. Mes liens venaient de lâcher, soulagée je plantais la lame dans le cou de celui qui me faisait face, avant même que l'autre puisse réagir, j'étais debout prête à lui faire bouffer ses mains. Il se jeta sur moi et propulsa sur le bureau dans le choque je perdis le couteau. J'attrapais l'agrafeuse qui me servira d'arme, il m'attrapa le cou et serra sans réfléchir je le frappais avec l'agrafeuse, une, deux puis trois fois avant qu'il ne lâche prise. Je me relevais en toussant et lui asséna en coup de pied en pleine face. Il bondit sur ses jambes comme ci mon coup ne lui avait rien fait, mais je m'en fichait j'étais prête à en découdre. Les coups partaient tellement vite que je n'avais pas conscience de ceux que je recevaient et de ceux que je donnaient. Cela devait faire 5 minutes que l'on se battaient comme des fous, je savais que je ne tiendrais plus longtemps. J'avais arrêté d'espérer que Mike ou quelqu'un de l'agence viendrait m'aider, j'étais seule contre cette armoire à glace. Malgré tout le brouhaha que l'on faisait personne d'autre n'était encore entré. J'essayais de trouver une solution pour  m'en sortir je savais qu'il m'aurait à l'usure et par mon manque d'expérience. Je lui jetais une chaise pour le repousser et courrais vers le bureau, je fouillais dans les tiroirs Juan Etador devait avoir une arme cachée dedans. Bingo ! J'attrapais le revolver le pointait vers lui mais il était déjà sur moi, sans réfléchir je tirais, mais je ressentis une vive douleur  dans ventre et sans comprendre je m'écroulais avec mon adversaire sur le corps. Ma vision se brouillait, je rassemblais mes forces et fis rouler le corps inanimé du sous fifre d'Etador. En voyant la chemise pleine de sang je compris qu'il n'était pas arrivé sur moi sans arme, j'avais la lame de son couteau enfoncée dans mon ventre. J'avais du mal à reprendre mes esprits, tout semblant flou, j'entendis un grand fracas au loin, des lumières de la fumée et puis plus rien. Le trou noir.

*

Mike était arrivé sur les lieux, il n'avait qu'une idée en tête retrouver Rose. Il lui dirait tout, il lui dirait à quel point il l'aime et qu'il était prêt à tout arrêter pour elle. L'assaut était lancé, pièce après pièce il espérait la trouver. Il entendit dans son oreillette ce qu'il redouta " Agent Rose à terre". Son sang se figea, il abandonna son équipe pour aller retrouver sa Rose, elle gisait sur le sol un couteau enfoncé dans le ventre

*

Agent RoseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant