Agent Rose

Chapitre 7

J'avais eu du mal à m'endormir, premièrement car l'annonce avait été dure à encaisser et deuxièmement car j'entendais Enzo se moucher toutes les deux minutes et son chagrin m'attristait, les prochains jours s'annonçaient difficiles. Enzo ne voulait rien avaler, je ne voulais pas le forcer car dans ses situations je savais que l'on voulait être tranquille j'insistais quand même sur le fait qu'il était temps de rentrer chez lui auprès de ses proches. Nous montions dans la voiture même si Enzo n'habitait pas très loin faire le chemin à pied aurait été difficile. Son visage avait changé durant le trajet il s'était durci, une carapace commençait à se former, je le sentais. Je me garais devant chez lui. Mme Philps, sa mère, était sur le palier vêtue d'une robe élégante noire. C'était une belle femme, grande et mince malgré ses trois grossesses. Elle m'accueillit les bras ouverts, les yeux larmoyants et le visage pâle. Elle me serra dans ses bras chaleureusement et me chuchota un « merci » à l'oreille. Je lui répondis que c'était normal. Je connaissais la moitié de la famille d'Enzo car j'avais assisté à de nombreux anniversaires ou réunion familiale depuis notre enfance. Je rentrais un peu mal à l'aise au milieu de toutes ces personnes désemparées. Tout le monde était en noir comme le veux la tradition et la famille resterait dormir les deux prochaines nuits dans un hôtel des environs afin de partir tous ensemble pour assister à l'enterrement dans deux jours. Je sortis dans le jardin pour souffler un peu, la journée était bien triste. Je vis assise au fond du jardin une silhouette familière une chevelure blonde regardait dans le vide. Je m'approchais et reconnu Carla une cousine d'Enzo avec qui j'avais passé de bon moment. Je m'assis à côté d'elle et posa ma main sur son épaule. Elle levait la tête les yeux remplis de larmes mais elle eu le courage de me faire un sourire en coin, comme pour remercier d'être là, je l'a pris dans mes bras. Elle fondit en larmes, je la serrais plus fort pour tenter de la calmer :

- Je suis désolée dit-elle entre deux sanglots.

- Ce n'est rien, c'est normal dis-je. Je sais ce que c'est crois moi

Elle se détacha de mon étreinte se moucha bruyamment et me demanda :

- Comment vas-tu depuis le temps ?

- Bien merci, je ne te retourne pas la question dis-je en grimaçant. J'espère que mise à part la triste nouvelle tout va pour le mieux.

- Oui ça va dit-elle un peu plus détendu.

- Tu vas dormir à l'hôtel les prochains jours ?

- Oui je pense dit-elle l'air peu emballé

- Tu peux dormir chez moi si tu veux demandais-je en bonne amie

- Je ne sais pas Rose, je risque d'être irritable et pas très agréable.

- Je te le répète, je sais ce que c'est et je sais surtout que moi j'aurais aimé ne pas être entourée de personne aussi triste que moi.

- Comment tu as fais pour t'en remettre ?

- Le temps, il n'y a pas d'autre alternative. La douleur ne disparaîtra pas, tu apprendras a vivre avec. Le plus dur pour moi a été de paraître forte, pour soutenir ma famille. Et c'est pour ça que je sais que d'être entourée seulement par sa famille ce n'est pas évident donc si tu veux venir à la maison il n'y a pas de soucis, je te changerais les idées.

- J'accepte alors, c'est gentil Rose merci.

Je rentrais dans la voiture branchais mon téléphone au kit main libre et activais le Bluetooth, pour prévenir mes parents que Carla serait à la maison pour les prochains jours, elle nous rejoindra ce soir pour éviter d'avoir à dormir à l'hôtel et pour se changer les idées. Cela ne posait pas de problème à mes parents, ils étaient géniaux. De retour à la maison, j'allais dans le salon pour discuter un peu avec mes parents. Ils me demandaient si la journée n'avait pas été trop dure. Bizarrement ça avait été parce que je voulais soutenir Enzo alors je me forçais à paraître stoïque. Ma mère et moi préparions un lit d'appoint ainsi que des affaires de toilette pour Carla. Je descendis pour monter prendre ma voiture et aller au centre ville commander des fleurs pour l'enterrement. Devant moi un reflet dans ma vitre me surpris, c'était Mike.