Chapitre Five

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(PDV Newt)

Voilà vingt minutes que l'on attendait comme des débiles devant cette porte qui ne demandait qu'à être ouverte. Soudain, un bip se fit entendre de l'autre côté, et un mécanisme dévérouilla la porte. Janson et des hommes armés apparurent.
     - Bien le bonjour, déclara-t-il d'un sourire grotesque, j'espère que vous avez bien dormi ?
     - Oui, maintenant on aimerait déjeuner si ça vous fait trop rien, lança méchamment Minho,
     - Oui oui, bien sur, suivez-nous (Janson répondit avec toujours un sourire, comme si il n'avait pas tenu compte du ton qu'avait prit ce tocard de Minho).
     Il nous laissa passer, aux mains de son escorte, tels des criminels prêts à se rendre devant le juge d'un tribunal quelconque. On ne savait pas si on devait se sentir en sécurité, ou, au contraire, menacé. Nous avançions avec eux pendant plusieurs couloirs, jusqu'à la cafétéria. Aris et Yang Lee étaient déjà assis au bout d'une longue table. Les blocards et moi prenions place à côté d'eux. Thomas s'assit en face d'Aris, Minho en face de Yang Lee, et moi et les autres tocards à côté. C'est Thomas qui engagea la conversation.
     - Pas de nouvelles de Lena ?
     - Non, déclara tristement Aris, et vous ? Des nouvelles de votre amie disparue ?
     - Teresa ? Eh bien... Non.
     Tous deux se regardèrent un bref instant dans les yeux, comme si ils pensaient pouvoir déchiffrer quelque chose dans le regard de l'autre. Le visage d'Aris s'éclaircit quelques peu, avant de reprendre un air de tristesse.
     - Bien, je vois. Bon, j'imagine qu'on ne va pas rester très longtemps ici de toute façon, alors on va bien finir par les revoir, soupira Yang Lee,
     - J'espère, déclarai-je à mon tour avec le même soupire.
     Le sentiment de ne plus revoir Lena me donnait presque envie de me taillader les veines. C'était insupportable, je voulais plus que tout au monde la revoir. Et je sentais qu'elle n'était pas très loin, pourtant...
     - Aris et moi on part en exploration ce soir, pour continuer notre enquête, déclara Thomas,
     - A ce propos, (Minho prit un air neutre et à la fois agacé) ça vous dérangerait de nous expliquer ce que vous trafiquez ?
     Thomas et Aris s'échangèrent un regard, et Thomas haussa les épaules.
     - Ben en fait c'est un peu compliqué...,
     - Vas-y écrase, coupa Minho agacé.
     Thomas regarda Minho avec un regard d'incompréhension, puis reprit la parole.
      - Aris m'a emmené à travers une bouche d'aération qui traverse tout le bâtiment.
     - Comment vous le savez ? demanda Winston,
     - Je suis seul dans mon dortoir, et je suis arrivé il y a une semaine, alors j'ai eu le temps d'explorer toute la structure sans être dérangé, répondit Aris.
     Thomas leur expliqua le reste. Comment ils étaient arrivés au dessus du couloir, les chariots avec les corps qu'ils avaient vu, et le peu d'informations qu'ils avaient pour l'instant. Je ne compris pas vraiment où il voulait en venir, et je n'étais pas le seul : les autres blocards faisaient des têtes grimaçantes, en signe d'incompréhension. Pourtant, Thomas et Aris détaillèrent le peu d'informations qu'ils avaient. Je ne faisais pas confiance à Aris. Après tout, on ne savait rien de lui, et seule Lena pouvait nous en dire plus sur ce tocard.
   
    Soudain, Janson et ses hommes s'avancèrent et rentrèrent dans le réfectoire. Janson tenait une tablette dans sa main droite, et fit défiler des choses avec son index gauche. Puis il releva les yeux et scruta tous les jeunes qui, comme nous, ont été enfermé dans le Labyrinthe. Il avait toujours un sourire collé sur le visage, et dévisagea chacun d'entre nous.
     - Bien, de nouveaux jeunes partiront aujourd'hui. Je commence la liste. Une fois votre nom appelé, vous vous dirigerez comme d'habitude vers l'entrée, et vous mettrez en rang, jusqu'à la fin de l'appel. Bien.
     Il se tut, comme si il attendait une réponse. Puis reprit l'appel.
     - Bénédicte. Maxence. Korine. Allez vous mettre en rang rapidement s'il-vous-plaît ! Julien, Kim, Nikkita, Laurène, Jack, Werrit, Dany, Lula et... Sydney. Bien c'est tout pour aujourd'hui, bonne journée !
     Les soupirs et les grommellements redoublèrent, tandis que l'homme quittait la salle avec ses sbires d'un pas plein d'assurance. Thomas me jeta un coup d'œil rapide, et s'ensuivit de Minho, qui conserva son regard perdu. Soudain, tandis que les jeunes se dirigeaient vers la sortie, je vis Thomas se lever d'un coup et se diriger vers eux.
     - Qu'est-ce que tu fais ? chuchotais-je d'un ton fort en me retournant vers lui, comme les autres blocards,
     - Je reviens, répondit-il.
     Il passa devant les tables, se frottant la nuque d'un air tout à fait banal, et tenta de se fondre dans le groupe qui nous quittait. Cependant, il fut vite interpellé par un des hommes, qui lui plaqua sa main sur le torse pour l'empêcher de passer.
     - Eh, j'crois que ça va pas être possible, déclara-t-il, t'as pas été appelé,
     - Lâches-moi, je veux la voir, grommela Thomas.
     Minho et moi nous levions en même temps de table pour l'empêcher de commettre une bêtise.
     - Dégages,(l'homme commença à froncer les sourcils), va reposer ton petit cul sur le banc, immédiatement.
     Et c'est là que Thomas lui fonça dessus pour tenter de passer, mais un autre homme de main de Janson arriva et le repoussa. Mais Thomas n'abandonna pas et força le passage. Les deux gardes le jetèrent presque à terre, sauf que nous arrivions, accompagné des autres blocards, et le relevons. Minho et moi lui tenions les épaules, pour l'empêcher de repartir. Janson arriva à ce moment-là, et écarta les deux hommes.
     - Qu'est-ce qui se passe, ici ? s'écria-t-il,
     - Quand est-ce que je pourrais les revoir ? insista Thomas (son ton était frustré et colérique),
     - Ton amie va bien, maintenant retournes t'asseoir,
     - Et Lena ? coupa-t-il alors que nous tentions de l'emmener.
     Cette fois-ci, j'attendis une réponse moi aussi. Janson laissa sa bouche ouverte quelques instants avant de répondre :
     - J'imagine que oui. Maintenant, retournez à votre place.
     Il quitta la cafétéria, laissant les deux gros bras nous barrer le passage de la sortie une fois pour toutes. Nous emmenons Thomas se rasseoir.
     - A quoi tu joues, tocard ? s'exclame Minho en lui frappant le derrière de la tête,
     - Regardez.
     Il regarda Aris et nous montra une carte qu'il tenait dans la main : c'était la carte d'accès d'un des garde. Aris regarda la carte, puis posa son regard dans celui de Thomas, sans comprendre. Notre ami, en revanche, semblait très fier de lui.
     - Tout ça pour... Une carte ? demanda Poêle-à-frire,
     - Pas n'importe quelle carte, répondit Aris qui venait de comprendre quelque chose que nous n'avions pas compris,
     - Cette fois,(Thomas prit un air assuré), on va découvrir leurs petites cachotteries.





Le Labyrinthe III: La sauveras-tu ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant