#5 AyNet
Courir, toujours plus vite. Sauter, toujours plus haut. Souffrir un peu plus à chaque pas. Mes poumons me brûlent, mes pieds me font mal, mes yeux ne parviennent plus à distinguer les formes autour. Pourquoi ? Mes amis ont découvert que je suis la taupe, ils veulent me tuer. Courir. Sauter. Toujours plus. Je dois me surpasser pour ne pas mourir. J'entends une flèche siffler près de mon oreille. Mon coeur rate un battement. Je tombe, une chute incessante. Une douleur vive se fait sentir dans mon dos. Je vois un liquide rouge s'étaler petit à petit autour de mon corps. Je ferme les yeux. Peut être pour ne plus me réveiller ? J'ai peur. Un sentiment de colère prend part dans ma tête. Une colère envers mes coéquipiers. Envers Aypierre. Il me courrait aussi après. Pour me tuer. Lui aussi. Il est comme les autres. Non. Je ne veux pas le croire. Pas lui. Des larmes parviennent à se frayer un chemin vers mes yeux pour couler, rejoignant le sang au sol. Des sons arrivent jusqu'à mes oreilles.
"Azenet ! Azenet !"
Puis plus rien. Le noir total. Je me réveille peu de temps après, toujours dans cette foutue faille. Je me sens... bien plus vivant. Une pression sur mon torse et mon dos m'indique qu'on m'a soigné. Mais qui ? Je regarde autour de moi : personne. Je me redresse et me met à genoux. Je ne peux pas me lever.
"Aze !!"
Je me retourne vers le bruit. Je n'ai pas le temps de distinguer la personne qui m'a appelée que je sens des bras m'entourer. Je recule d'un bond à cause de la douleur et pousse un cri. Mon sauveur baisse les yeux.
"Désolé.
-C'est pas grave..."
Il relève son regard d'un bleu profond pour qu'il plonge dans le mien. Ses yeux... Ce bleu qui m'a tant de fois fait rêver...
"Tiens, j'étais parti chercher ça pour toi."
Il me tend quelque chose de rond et d'un éclats doré qui me fait plisser les yeux. Je le prends avec hésitation et l'inspecte mieux : c'est une pomme d'or. Je la lui retends. Il prend mes mains dans les siennes pour les pousser vers mon torse meurtri.
"Prends la Aze, elle est pour toi.
-Non Pierre, tu sais bien que je suis la taupe.
-Mais je sais que tu ne me feras pas de mal. Prends la."
Je la mange avec une pointe de réticence. Il a l'air soulagé.
"Ça va mieux ?
-Oui.
-J'ai eu tellement peur Aze, j'ai cru que tu étais mort..."
Il veut résister aux pleurs mais éclate tout de même en sanglots. Je le prend instinctivement dans mes bras.
"Pierre, pleurs pas, je suis là. Je suis en vie."
Il s'écarte et sèche ses larmes.
"On a plus qu'à rester à deux...
-Non, tu dois retrouver les autres. Ils vont se poser des questions.
-Je m'en fous je te laisse pas seul.
-Pourquoi t'es si têtu ?"
Il pose une main sur ma joue. Je rougis. Il sourit.
"Parce que je t'aime."
Cerveau hors service, veuillez réitérer la demande ultérieurement. Je perds le contrôle de mon corps. Quand j'émerge enfin, Pierre me sourit toujours. Je prends sa main qui est sur ma joue et la serre. Il s'avance, je ferme les yeux. Il balade sa main libre sur mon bras. Un merveilleux goût sucré se dépose sur mes lèvres. Je sens ses mains presser mes hanches. Il me fait reculer jusqu'à ce que je touche le mur. J'entends des bruits de pas. Quelqu'un saute. C'est Wolf. Il nous voit. Il se précipite vers moi, son épée à la main. Pierre s'interpose. Le sang gicle de sa poitrine, la lame est plantée dans son coeur. Je vois le corps de mon amant disparaître. L'épée est toujours là. Je la saisis et assène un coup violent à Wolf. Sa tête roule avant de disparaître comme le reste de son corps. Je tombe lourdement conte la paroi. De chaudes larmes coulent sur mes joues. Encore du sang. L'épée se retrouve dans mon ventre. Je me laisse mourir à petit feu. L'hémoglobine se répend. Je disparais à mon tour. Je me réveille un peu plus tard, dans le caisson de simulation. Pierre est là, il m'attendait. Il m'aide à sortir et me prend dans ses bras.
"Je t'ai vengé Pierre..."
Il m'embrasse tendrement. Main dans la main, nous rejoignons les autres déjà mort dans la partie.
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Holiday's yaoi
FanfictionDes textes yaois qui datent vachement et qui traînaient. Aucun des personnages cités ne m'appartient.