Holiday's yaoi #15 : PortUzz

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#15 PortUzz

« Allez Porto, monte !!

-Salaud ! Avance pas quand je veux rentrer !

-Voilà, c'est bon, je suis à l'arrêt.

-Connard ! »

Qu'est ce que j'aime énerver Porto sur GTA V. J'aime entendre sa voix. J'aime délirer avec lui. J'aime tout chez lui. Même quand il fait le con. Je ne le montre pas en vidéo car je ne supporte vraiment le regard des gens par rapport à mon orientation sexuelle. Évidemment, il m'en veut, mais ce n'est que le temps d'une vidéo. Je sais que des fois je vais un peu loin avec Bibouch et Jacobin mais c'est tellement marrant ! Ce que je ne sais pas, c'est que les insultes de la vidéo que l'on vient de terminer ont été de trop. Juste après la fin du record, il raccroche. Je me demande ce qu'il y a mais ne fait pas part de mes inquiétudes à mes amis. L'appel est fini quelques temps plus tard. Je saisis mon téléphone et appelle Porto.

« Allô ? »

Sa voix a un timbre d'énervement.

« Porto ? Pourquoi t'es parti comme ça, sans rien nous dire ? C'est pour rigoler qu'on dit tout ces trucs sur toi !

-Oui ben moi, à force, ça ne me fait plus rire ! J'en ai marre !

-Mais, Porto, c'est pour les viewvers !

-Je veux juste que vous réfléchissiez à ce que vous dites parce que moi, J'EN AI MARRE !!! JE TROUVE QUE VOUS ÊTES DES CONNARDS A VOUS DEFOULER TOUT LE TEMPS SUR MOI !!!! JE VEUX JUSTE QUE CA CESSE !!!!!!!

-P... Porto...

-Non Guzz, ne me parle plus, ne m'appelle plus, ne me demande plus rien, je ne veux plus jamais avoir à faire avec toi. D'accord ?

-Non, Porto, ne me demande pas ça.

-Guzz, vous êtes allé plus loin que d'habitude, trop loin.

-...

-Adieu. »

Il raccroche. Première fois que je pleure depuis un bout de temps. Il a raison. Nous sommes allé trop loin... C'est de ma faute si je viens de perdre quelqu'un de vraiment important. J'envoie un message à Porto :

« Porto, je suis désolé, vraiment... Mais ne me demande pas de ne plus te parler... Tu es mon ami, mon meilleur ami... »

J'attends impatiemment une réponse qui ne vient pas. Des jours passent... Ils se résument à fixer le plafond. J'ai essayer de tourner des vidéos mais sans lui, ça n'a plus de sens. Je suis découragé. Les gens nous réclament, s'ils savaient ce qu'il se passe. Je me demande par moment s'ils savent que, derrière l'écran, il se peut que des gens souffrent. C'est ce qu'il se passe en ce moment, je souffre moralement. Je me lève tristement pour me planter devant mon frigo. Je me retiens à ce dernier. Ça fait combien de temps que je n'ai pas mangé ? Deux jours ? Trois ? J'ai vraiment besoin de me nourrir. Je prends du pain et le mange. Mon téléphone sonne, c'est Bibouch. Il laisse un message :

« Salut Guzz, c'est Bibouch. C'est pour te dire qu'on s'inquiète pour toi avec Jacobin. Ça fait longtemps qu'on ne t'as pas vu toi et Porto et on a remarqué que tu ne sortais plus de vidéo. Donc voilà on se demandait ce qu'il se passe. Si t'as des problèmes et que tu veux en parler, on est là Jacobin et moi. Au revoir. »

Je saisis mon smartphone avec énervement et le jette au sol, le cassant. Je cours vers ma salle de bain et m'arrête devant le miroir. J'ai l'air lamentable avec mes cernes, résultats de toutes ses nuits sans sommeil, mes cheveux décoiffés et gras, mes vêtements sales. Je décide de prendre une douche. Une fois cette dernière finie, j'enfile des vêtements propres et reviens devant mon réfrigérateur pour prendre un vrai repas. Dès que j'ai fini, je vais ranger la bouteille d'eau mais une fois la porte fermée, je me sens vidé de toute vitalité et reste planté là, incapable de bouger. Je vois un papier accroché par un aimant et le saisis rapidement, le lisant à voix haute :

« Porto

** rue ***** à ***** »

Un sourire s'affiche sur mon visage, je sais ce que je vais faire ! Je prends ma veste et cours jusque devant ma voiture, je rentre avec hâte et me mets à rouler. Sur la route, je regarde distraitement le paysage, pensant à nos retrouvailles, ce qu'il pourrait se passer. Mon sourire s'efface aussitôt. J'arrive à l'adresse indiquée sur le papier. Je frappe à la porte, mes mains sont moites. On m'ouvre. C'est bien Porto.

« Qu'est ce que tu fous là ? Je t'ai dit que je voulais plus te voir !

-C'est pour m'excuser.

-Ouais parce que t'en a sur la conscience. Je parie que tu dors parfaitement bien la nuit !

-Et bien ça fait un mois que je n'ai pas dormi. »

Il me regarde avec un air mi-intrigué mi-triste.

« Quoi ?

-Je m'en veux Porto, je n'aurais pas dû aller aussi loin avec Bibouch et Jacobin... Je suis vraiment désolé. Et, malheureusement, j'ai compris que j'étais allé trop loin seulement quand tu t'es énervé contre moi. Je l'ai compris trop tard.

-Rentre. »

J'obéis. Il s'assoit sur son canapé, je me mets à ses côtés.

« Je parie que tu n'es pas venu seulement pour ça.

-Non... »

Je baisse les yeux.

« Alors ?

-Il y a quelques mois, j'ai compris que je t'aime. Je t'aime Porto. »

Il se fige, son cerveau fume. Il ne sait pas quoi faire. Je me tourne vers lui.

« Et toi Porto ? »

Il garde de grands yeux écarquillés. Enfin, il se reprend.

« Je t'aime aussi Guzz... C'est pour ça que ça m'a fait d'autant plus mal que tu m'insultes. »

Nous restons un moment à nous regarder jusqu'à ce que je me lance et m'avance vers lui. Nous nous embrassons passionnément. J'ai retrouvé mon Porto.

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