Chapter -IX-

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Chapter 9

Le lendemain, j'arrivai au lycée les yeux rougis par les pleurs et fatigués, et le teint pâle. Près de la grille, j'aperçus Allan, et tournai immédiatement la tête tout en me pressant pour entrer dans la cour, tandis que lui baissait rapidement la tête. Du coin de l'œil, je vis Axel nous observer tous les deux d'un air interrogateur, mais mon voisin ne lui fournit aucune réponse. Alors que je pénétrais à l'intérieur du bâtiment, je vis un élève de ma classe -Samuel- venir vers moi et il m'interpella :

« - Julie ?

- Quoi ? »

Mon ton signifiait clairement que je n'avais pas envie de parler, mais il en fit abstraction et m'informa :

« - Notre professeur de maths n'est pas là, et comme nous avions deux heures de mathématiques ce matin, on a donc deux heure de permanence tout de suite, et sans possibilité de rentrer chez nous. »

Je hochai la tête sans rien ajouter, tournai les talons et allai dans la serre. Secrètement, j'espérais tomber sur Emi. Sa présence discrète et silencieuse m'apaisait. Je jetai un coup d'oeil circulaire dans l'endroit, et aperçus une touffe appartenant à Emi. Yes, la chance est avec moi. Je m'assis en silence à côté d'elle, et remarquai qu'elle cachait son dessin pour ne pas que je le vois. Je remarquai aussi qu'elle me fixait avec un air interrogateur sur le visage. Puis, voyant que je n'étais pas décidée à parler la première, elle me demanda d'une voix douce :

« - Tu vas bien Julie ?

- Je... Non.

- Ah. »

Elle n'insista pas. Nous restâmes silencieuses un moment, puis, je ne sais pourquoi, les mots m'échappèrent. Nous avions beau ne pas être proches, j'avais un besoin de parler, d'expulser tous mes sentiments :

« - Je... Je viens de me rendre compte que j'étais... Amoureuse d'Allan. Alors que je ne voulais pas. Et il n'en a rien à foutre de ma misérable existence ! »

Les larmes me vinrent aux yeux, et je les essuyai d'un geste rageur tout en continuant :

« - Depuis un moment, je ne rencontre que des sales types qui jouent avec moi, qui n'en ont rien à faire de mes envies, de mes sentiments, je pleure pour tout et pour rien, je ne me reconnais plus! »

Elle posa une main apaisante sur mon bras, et murmura d'une voix douce :

« - Peut-être que... C'est ta vraie nature d'être... Sensible... Et pour Allan... Tu lui as avoué ?

- Oui.

- Dans ce cas... Laisse-le digérer l'information... Et après... Peut-être qu'il reviendra vers toi. »

Je hochai la tête, la remerciai, et lui demandai d'une voix plus apaisée :

« - Et... Tu dessines qui ?

- Oh... »

Avec une rougeur aux joues, elle me montra son carnet à dessin. Avec stupeur, je me reconnus. Elle n'avait représenté que le haut de mon corps, entouré d'une sorte de brume. Mes yeux avaient l'air absents, voire tristes et mélancoliques, et j'avais les cheveux lâchés. Ne sachant pas comment ils étaient, elle n'avait esquissé que de vagues traits lisses. Je restais bouche bée :

« - C'est...

- Toi.

- Je sais, mais... C'est magnifique. Mais pourquoi ai-je l'air si...

- Triste ? Parce que c'est cette expression qui... Revient le plus souvent dans tes yeux... Et... Je ne sais pas, ça te donne un air... Secret qui te va bien... »

La fille au parapluie bleu [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant