Chapitre 8. Amour Gloire et Combat

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Clémentin dégluti. Il farfouilla dans son esprit à la recherche de quelque chose d'intelligent à répondre.

- Ben... Non, dit-il simplement.

Puis il se rendit compte à quel point sa réplique était naze. Même Hortense avait relevé la tête pour lui lancer un regard de mépris, avant de replonger entre ses bras en sanglotant.

- Hortense écoute...

- Nan !

- Hortense !

Clémentin avait haussé le ton. Il hésitait encore un peu mais l'image de Guillhem lui apparut soudain, tel un Saint. Il se remémora soudain les paroles d'encouragement de celui-ci et décida d'en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire. Il resserra son étreinte autour des épaules d'Hortense, et lui murmura au creux de l'oreille :

- Hortense... Hortense je crois que je t'aime.

Il y eut un silence et puis il entendit l'autre lui répondre d'une petite voix.

- Tu crois ou tu es sûr ?

- Je suis sûr, répondit Clémentin.

Hortense redressa bravement la tête et croisa le regard noisette de son homme. Elle tenta de replonger une nouvelle fois mais son mouvement de tête fut interrompu par les lèvres de Clémentin sur les siennes. Cette fois, il ne s'agissait pas d'un petit baiser volé, mais d'un vrai baiser d'amour. Musclor arrêta après quelques secondes qui parurent infimes à Ortie, et plongea son regard ténébreux dans le sien. Il n'attendait que trois mots, et pourtant d'Hortense ne venait qu'un silence énigmatique.

- Aller Hortense... dis le moi.

L'autre fit la moue et refusa d'ouvrir la bouche.

- Aller, dis le ou je vais devoir te faire parler, ajouta Clémentin en faisant glisser sa main sur la joue puis sur le cou de la jeune fille.

Hortense était téméraire et adorait plaisanter sur des sujets douteux, mais là elle flippait un peu. Elle se mit à sourire et réfléchi à ce qu'elle pourrait lui répondre pour sauver sa chasteté sans se départir de sa dignité. Elle souhaitait que Clémentin poiraute encore un peu, à cause de ce qu'il lui avait fait l'autre jour.

Soudain, la porte de la classe s'ouvrit à la volée et une silhouette se découpa dans l'encadrure. Apparut alors Hugues qui semblait réellement furieux. Il entreprit de rejoindre les deux tourtereaux à grandes enjambées, et sépara Hortense et Clémentin d'un geste brutal. Il ne prit pas en compte le couinement de douleur de Clémentin, ni les protestations d'Hortense, et attrapa celle-ci par les épaules avant de l'emmener hors de la classe. Musclor les regarda s'en aller sans réagir, jusqu'à ce que les cris de sa belle dans le couloir ne le ramène à la raison. Il se précipita à sa rescousse, et prit à peine de le temps de regarder la scène de bataille qui se tenait devant lui. Hortense était renversée sur Hugues qui lui tenait les avant-bras et lui avait collé un pied sur le ventre. Quant à Hortense, seuls ses pieds touchaient terre, ses mains étant collés sur le nez et la bouche d'Hugues qui semblait sur le point de s'évanouir. À quelques mètres de la scène se tenait Valentine qui, ne se sentant pas le moins du monde concernée, filmait la bagarre avec amusement.

- Aaaaaargh !! fit Hortense en sentant le pied d'Hugues s'enfoncer dans ses abdominaux. Clémentin, aide moi ! ajouta-t-elle les larmes aux yeux.

Et c'est ce qu'il fit. De sa force Herculéenne, il tira le T-shirt d'Hugues et lui fit lâcher prise sur Hortense. Il attrapa celle-ci et, à la manière d'une princesse, la prit dans ses bras musclés. La fille restait béate devant une telle démonstration de virilité, et Hugues semblait vaincu par la testostérone de son ami. Alors que Clémentin tournait les talons, il entendit des pleurs derrière lui. Hugues avait beau baisser la tête, ses larmes tombaient une par une sur le carrelage has been du couloir du lycée. Musclor échangea un utlime regard avec sa belle qui, pas un seul instant émue, lui dit :

- Au pire on s'en fout, hein Minou ?

Malgré son amour pour Hortense et ce qu'Hugues lui avait fait, il restait toujours son ami. Aussi, Clémentin hésitait. Il ne fut pas long en sentant le regard de son aimée peser sur lui.

- Heu... Oui, ouais. T'as raison...

- Comme toujours, fit Hortense avec fierté. Aller Minou, tu me ramènes. Au cas où un autre psychopathe essayerait de me faire du mal, ajouta la jeune fille en fixant Hugues dédaigneusement.

Clémentin retourna dans la classe chercher son sac et celui d'Hortense, puis il revint prendre celle-ci dans ses bras et quitta le bâtiment, un pincement au coeur en repensant à son amitié brisée. Clémentin n'avait pas un très gros cerveau. Habituellement, ses pensées étaient occupées toutes entières par le sport, et plus récemment par Hortense. Mais là, il ne songeait plus qu'à une chose :

"Pourquoi Hugues a-t-il agressé Hortense ?"

Cependant, tout ses doutes furent balayés lorsque sa chère et tendre -qui commençait d'ailleurs à peser un peu lourd- lui murmura au creux de l'oreille :

- Je t'aime, mon héros.

Il sourit en entendant cette phrase, mais sa joie fut de courte durée.

- Par contre va falloir penser à te laver les oreilles Minou, c'est pas la joie là-dedans.

Il se racla la gorge et grimaça un pauvre sourire, un peu vexé mais heureux que sa belle aille bien.

- Oui mon chaton, je le ferai, promit-il d'un ton chaleureux.

C'est ainsi qu'Hortense rentra chez elle, avec son prince charmant et sur son prince charmant -qui avait dû la porter dans ses bras durant tout le voyage.

Chronique D'une OrticultriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant