Chapitre 11. Réconciliation

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Hugues sentait son coeur battre à la chamade. Pour calmer son stress, il se pencha vers le sol de sa chambre et fit une dizaine de pompes. Il se releva difficilement à cause de sa jambe toujours plâtrée et attrapa son sac à dos  et ses béquilles. C'était la première fois qu'il retournait à l'école depuis qu'il s'était cassé la jambe quelques jours plus tôt. Et depuis que Clémentin savait...

Ce dernier avait eu du mal à encaisser le choc que la révélation lui avait causé. Il était parti précipitamment de chez Hugues sans dire un mot, suivi par Hortense qui essayait de le retenir. Hugues n'avait pas eu de nouvelles depuis...

Le garçon monta dans la voiture de son père qui l'emmenait exceptionnellement à l'école. Arrivé devant le lycée, il se sentit faiblir. Il respira un grand coup et claqua la portière de la voiture derrière lui.

Hugues était maintenant devant sa classe. Au moment d'ouvrir la porte, celle-ci pivota comme par magie, laissant apparaître Clémentin, grand et imposant. La bouche d'Hugues s'ouvrit en grand tandis que Musclor l'observait de haut en bas, comme s'il le voyait pour la première fois. Hugues baissa les yeux, se sentant comme une pomme dans un étalage de poires. Il se dit que jamais Clémentin ne lui pardonnerait, il se dit aussi que c'était de sa faute, qu'il ferait mieux de ne jamais revenir à l'école pour ne jamais revoir le regard dégoûté de son ex-ami posé sur lui. Hugues pensa à plein d'autres choses, choses il dont ne ressortait aucune positivité. Soudain, il vit les bras de Clémentin s'ouvrir en grand avant de se refermer autour de lui. Il était écrasé contre le tee-shirt de Musclor et il sentait les grandes tapes que celui-ci lui  octroyait dans le dos. Hugues ne pouvait plus respirer tant l'étreinte était forte. À travers les larmes qui commençaient à lui monter aux yeux, il aperçut Hortense qui joignait les mains devant son visage, un grand sourire éclairant sa face. D'un coup, Hugues pu inspirer à nouveau. Clémentin se tenait toujours devant lui.

- Je suis désolé mais... On reste amis ? interrogea timidement l'adolescent.

- Ça va être dur, dit Hugues en regardant les pecs de Clémentin, mais je sais pertinemment que je ne veux plus jamais qu'on soit fâchés !

- Oh !!! C'est trop mignooon ! fit la voix de Valentine qui s'éleva entre les deux garçons, bougez pas, je prends une photo !

Hortense s'approcha alors et étreignit les deux amis retrouvés.

Guillhem observait la scène avec intérêt. Il observait surtout Hortense, qui avait lâché Hugues pour se consacrer entièrement à Clémentin. "Il a de la chance le petit Clèm !" , pensa Gui-Gui, "Elle est autoritaire, mais pas trop désagréable !".

***

Le cours de mathématiques était bien entamé, comme d'habitude les bavardages ne cessaient pas, et le professeur avait bien du mal à garder l'attention du peu d'élèves qui suivaient.

Guillhem, placé non loin d'Hortense, discutait avec animation avec celle-ci. Clémentin les voyait s'étouffer de rire, de loin, avec un petit pincement au coeur. Il ne pouvait s'empêcher de penser que c'était lui, et lui seul, qui méritait d'être  à la place de Guillhem. S'efforçant d'arrêter ce sentiment nouveau qui l'envahissait, Clémentin essaya de s'intéresser à ce qui se passait autour de lui. Il s'obligea à rire à la blague pas drôle de sa voisine de devant, Astrid, et entreprit de faire la conversation à sa voisine directe, Marie.

Hortense, ayant désormais terminé sa conversation avec Guillhem, regarda son copain d'un mauvais oeil. Elle avait beau savoir que les deux filles étaient ses amies et que jamais elles ne lui prendraient son amant, elle n'appréciait pas les voir communiquer avec lui sans elle.

Énervée, Hortense quitta la classe seule à la sonnerie. Devant son casier, elle se heurta à Guillhem.

- Ça va ? dit le garçon, tu veux qu'on parle?

- Bof, mais tu ne peux pas comprendre...

- Si ! Je suis sûre que je peux t'aider à aller mieux !

Guillhem entraîna Hortense contre son gré dans un couloir un peu moins fréquenté.

- Dis-moi ce qui te tracasse, déclara le garçon sur le ton de la confidence.

- C'est que... commença Hortense, je...

- Attends ! Tu as un truc sur la joue, s'exclama Guillhem en avançant la main vers le visage de la jeune fille.

Au moment où ses doigts effleuraient la peau d'Hortense, Clémentin, entouré de quelques-uns de ses amis, arriva.

Chronique D'une OrticultriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant