III - E : Concurrence

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- Une humiliation publique, voilà ce que c'était ! – La voix d'Anton résonne dans toute la pièce. – Je la déteste, vous m'entendez ? Je la déteste !

- Ah ça oui, on t'entend bien A ! – Ce n'est pas dans les habitudes de Vlass de chercher la confrontation, mais cette fois-ci il faut admettre que la situation est aguichante.

Le pas lourd, Anton approche rapidement, suivi de près par le reste de son groupe. Eux, comparé à lui, sont sans importance. Ils finiront surement dans les laboratoires de l'armée. S'il n'arrive pas à atteindre ce poste, je crains que leur sort ne soit funèbre.

- Ça te fait rire petit génie ? Oh non toi tu ne risques rien c'est vrai ! Le grand Jerdev et la grande Mironov, un duo de choc !

- T'as fini ?

- Non !

Sur ces mots et suite à son énervement, A sort un revolver que je n'avais pas détecté en le voyant arriver. Il menace désormais Vlass qui lui est sans défense. Il est donc de mon devoir de le prendre en joue pour lui faire comprendre que la situation pourrait mal se finir s'il décidait d'appuyer sur la détente. Sans détourner son attention, Anton se remet à parler, le tout accompagné d'un rire léger.

- Tu comptes me tirer dessus E ? Pour la deuxième fois de la journée ? Innoves un peu !

- Cette fois je ne vais pas te rater, la voilà ton innovation.

- Et après quoi ? Je serai mort, tu seras condamné – et probablement à mort qui plus est ! Mais tu n'as rien à craindre toi, pas vrai ? Tu sais qu'Oulanov ne lèvera jamais la main sur toi, tu es beaucoup trop précieuse à ses yeux. Pas sentimentalement parlant bien entendu, mais tu vaux beaucoup de sous. Ça serait stupide se sa part de t'éliminer.

- Ok, ça suffit. – Contrairement à ce qu'il laisse entrevoir, V sait se défendre. D'un simple et rapide coup de main il fait tomber le revolver et frappe Anton entre les deux yeux. – La jalousie est un vilain défaut. Et toi E baisses ton arme. Vous êtes les deux meilleurs de cet établissement, à quoi bon vous battre sans arrêt ? Même si c'est pour rire, vous perdez plus de temps qu'autre chose.

- Ces génies... – reprend Anton – ils n'ont vraiment aucun humour. Du travail, du travail et encore du travail. Reposes-toi V, apprécie les joies de la vie !

- Si « apprécier les joies de la vie » signifie « compter combien de nouveaux hématomes on s'est fait dans la journée », je pense que je préfère rester comme je suis.

- Ton copain n'est pas drôle E.

- C'est pas mon copain.

- Evidemment. Dans ce cas expliquez-moi pour quoi vous disparaissez chaque week-end si ce n'est pour faire une escapade en amoureux.

- Disons que deux jours par semaines on décide « d'apprécier les joies de la vie ».

- Oh ! Monsieur veut jouer sur les mots ! Très bien trouvé, très très bien ! Je vous démasquerez un jour.

- J'attends ce jour avec impatience Anton.

Pendant les deux heures qui suivent, chacun de nous – sans exception – s'est entrainé au combat pour l'épreuve sportive. Nous devons nous préparer. Peu importe le niveau que nous avons ou la section à laquelle nous appartenons, il nous faut obtenir de bons résultats. C'est pour cela qu'Anton et moi nous occupons d'améliorer la gestuelle de V, que ce soit en boxe ou en art martiaux.

- Anticipes mes mouvements V ! – lui dis-je tout en continuant à lui porter des coups qu'il peine à contrer.

- Je sais mais si tu me donnais le temps de respirer ça serait plus simple.

DESTINYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant