La soirée était parfaite. Tous les invités étaient conquis par le travail de Lauren. Ils la couvraient de compliments. Cette dernière avait raison quand elle m'avait dit qu'elle laissait son public la mousser. Lauren m'avait même présentée à ses amis artistes, certains d'eux étaient écrivains et ils m'encourageaient. Ils me disaient que si j'avais besoin de quelque chose, je ne devais même pas hésiter. J'étais touchée et Lauren n'améliorait pas mon état car elle faisait mon éloge alors qu'elle n'avait lu que le texte ridicule du matin même. Les gens me reconnaissaient, j'étais 'donc la Camila du tableau d'en haut!'. Ils me demandaient comment j'avais fait la connaissance de l'artiste et quand je leur racontais, ils riaient ou souriaient. Je n'avais toujours pas vu la toile, parce que je restais la plupart du temps avec Lauren et elle ne m'avait pas conduite à son atelier.
-"On peut aller voir mon portrait?" demandais-je.
-"Oui, bien sûr. Allons-y." répondit-t-elle, en me prenant le bras.
Elle était vraiment sublime, ce soir là, peut être plus belle que d'habitude, je ne savais pas. Elle portait une robe en velours bleu nuit près du corps avec de talons assortis et avait laissé ses cheveux naturels. Mais c'est elle qui m'avait complimentée en premier. À l'atelier, il n'y avait presque personne autour de la toile. On contourna le chevalet et je vis mon portrait. Elle avait sérieusement assuré. Étrangement, son tableau se rapprochait plutôt du genre réaliste, car elle avait peint chacun de mes traits avec perfection, en m'enjolivant. Sur le tableau, je ne portais pas ma tenue d'hier, mais j'étais dans la même position. Allongée sur le côté, toujours sur la méridienne beige de l'atelier, mais je portais un peignoir blanc. J'avais les cheveux mouillés, et je lisais, une cigarette à la main. Le peignoir était relativement court, il s'arrêtait aux mi-cuisses. On ne voyait pas mes pieds. J'étais impressionnée, sidérée. Je n'osais rien dire, tellement c'était beau. À ce moment là, je sentais une immense pression dans mon estomac et j'avais très chaud. Lauren était toujours à mon bras. Je tournai ma tête vers elle.
-"Lauren, c'est somptueux. Je suis vraiment impressionnée. Comment as-tu pu la terminer aussi vite? Chaque détail est magnifique."
-"Merci, Camila. C'était facile de te peindre, t'es tellement belle. Pour être honnête, elle était pas vraiment finie quand tu es partie. J'ai dû veiller encore plus tard pour la finir." m'avoua-t-elle.
-"T'es folle."
-"Qui a besoin de sommeil quand on peut peindre une déesse comme toi?"
-"Tu dragues très mal, Lauren." dis-je en riant.
-"Si mal que ça? Explique moi pourquoi tu respires plus vite que d'habitude alors?"
J'arrêtais de respirer, prise sur le fait. J'étais très gênée, mais je savais qu'elle aimait me faire sentir comme ça, sur le moment. Elle était terriblement attirante, et son parfum sucré empirait tout. Je n'avais jamais ressenti ça avant, cette attraction que j'éprouvais envers elle. Chaque battement de ses cils stoppaient, frappaient mon cœur, comme un coup de fouet. Elle était dangereusement près de moi et je m'y faisais, à ce danger. J'avais envie que ce moment dure plus longtemps. Je m'approchai de son oreille.
-"Je t'expliquerai plus tard." chuchotai-je.
Elle sourit et m'embrassa la joue. Nous retournâmes en bas et la soirée passa agréablement. Je m'éloignai de Lauren quelques fois, pour ne pas paraître encombrante. La plupart du temps, elle me cherchait du regard et une fois que nos yeux se rencontraient, on savait ce qu'il se passait. Au fond de nous, on savait. Mais personne n'avait rien remarqué. C'était juste elle et moi. La soirée dura jusqu'à une heure du matin, et j'aidais Frantz et Lauren à tout ranger quand tout le monde fut parti. Une fois que les traiteurs avaient fini et que tout était remis en ordre, Lauren fila dans son bureau et me laissa avec Frantz dans le salon.
-"Tu veux que je te raccompagne?" demanda-t-il poliment.
-"Non, ne t'en fais pas, merci."
Il me sourit et commença à rassembler des affaires.
-"Tu sais Camila, Lauren t'aime vraiment énormément. Même si ça ne fait que quelques jours depuis votre première rencontre, elle parle toujours de toi, maintenant."
J'avais donc raison. Lauren m'aimait beaucoup.
-"J'imagine que si j'avais quelqu'un à qui parler, je lui parlerais aussi de Lauren. Crois-moi, c'est réciproque."
Il sourit encore, me remercia de l'avoir aidé et s'en alla.
J'attendis encore un peu avant d'aller voir Lauren, qui était occupée. Je réfléchis à ce que venait de me dire Frantz. Il avait répondu à mes questions sans le vouloir. Lauren m'aimait beaucoup, et je le sentais moins seule. Ce n'était pas le genre d'amitié dont j'avais l'habitude. Il y avait bien quelque chose d'autre, et je savais qu'il fallait que je prenne mon temps avant de deviner ce que c'était. En vérité, je savais ce qu'il se passait. Je ne voulais juste pas me jeter d'une falaise, sans savoir s'il y avait un océan. Je ne pouvais pas arrêter de penser à Lauren. Que pensait-t-elle? Ressentait-t-elle mon angoisse ET ma précipitation face à tout cela? J'avais envie de savoir ce qui m'arrivait depuis que j'avais rencontré la peintre. Je ne savais pas tout de Lauren et elle non plus. J'avais quan même l'impression de l'avoir cherchée toute ma vie, et de l'avoir enfin trouvée.
-"À quoi tu penses?"
Lauren était entrée dans le salon. J'étais à demi-allongée sur un des sofas. Elle s'avança vers moi, et monta à califourchon sur mes tibias. Elle souriait tellement, et ses joues brillaient comme deux petits bonbons roses.
-"Est-ce que tu m'aimes bien, Lauren?"
J'allais laisser mon instinct faire ce qu'il devait faire.
Elle parut surprise et caressa mes cuisses du bout de ses doigts.
-"Je t'aime beaucoup, Camila."
Voilà. J'avais besoin d'entendre ça. C'était comme si mon cœur portait un énorme cadenas, et qu'elle venait juste d'y insérer la clé. Il devenait fou, pendant que mon estomac délivrait des milliards de papillons.
-"Juste en amitié?"
Elle ne me regardait plus dans les yeux, elle regardait mes mains, qui étaient posés sur mon ventre.
-"Non."
Un vertige me pris. Je ne m'attendais pas à cette franchise. Je ne dis rien, j'étais retournée.
-"Ça te gêne?" demanda-t-elle.
-"Absolument pas c'est..."
Je la regardais dans les yeux, et cherchais mes mots.
-"Je t'aime aussi, Lauren, et c'est pas qu'en amitié non plus."
Je l'avais enfin dit. Je me sentais bien, mais mal en même temps. Je portais toujours la bague d'Alex et je ne l'avais pas oublié. Même si je devais, je lui portais toujours de l'affection. Elle, Lauren, était totalement livide. Elle était choquée, ça se voyait. Vu qu'elle ne disait rien, je repris.
-"Je t'aime, énormément, et maintenant que je sais que tu le partages aussi, j'aimerais que tu m'accordes du temps. Je t'en accorderai aussi, autant que tu voudras."
-"Je te le promets. Je sais que c'est tôt, trop tôt, Camila. Mais c'est comme si ça faisait beaucoup plus longtemps."
-"Je ressens la même chose."
Elle me souriait toujours, et entrelaça ses doigts entre les miens. Elle me redressa et m'emmena dans sa chambre. Je me jetai sur son lit et elle s'allongea près de moi. Elle joua avec mes cheveux.
-"Tu restes ici, cette nuit?" demanda-t-elle.
-"Devrais-je?"
-"C'est comme tu veux. Je pars 6 jours à Birmingham demain matin, je fais un stage de peinture."
Cette nouvelle m'attrista. Je ne pouvais pas m'y opposer, cela dit. Et je ne pouvais pas l'accompagner.
-"Oh. Je veux bien rester. Tu pars à quelle heure?"
-"Neuf heures. Je reviens dans 6 jours à seize heures."
-"D'accord."
Elle m'embrassa sur la joue.
Elle partit dans la salle de bain de sa chambre et me dit que si je voulais prendre une douche, je pouvais aller dans des autres. Elle me dit aussi qu'elle avait un tas de pyjamas dans sa penderie. Quand je revins, elle était déjà dans son lit. Elle lisait un livre. Je la rejoins et la regardais lire. Elle était tellement jolie de profil, je m'en délectais. Elle posa sa main libre sur la mienne et je la pris. Je ne sais pas comment je m'étais endormie, mais c'était probablement la meilleure sensation du monde.// note de l'auteur: voilà le 5ème chapitre!! n'hésitez pas à me faire part de vos avis. j'ai quelques problèmes de santé en ce moment mais j'essaierai tout de même poster cette semaine, passez un bon mercredi :) -@laurensdeluxe (twi) \\
VOUS LISEZ
Évidence
Fanfiction"Tu es la clarté qui attire mes démons Tu es l'objet inoxydable de mes contemplations Tu es un trésor banni, sombre et impossible à trouver Tu es l'œuvre de mes désespoirs et désirs cachés Tu es un siècle de chance mais une éternité de déchéance T...