6. Retour

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Les premiers jours sans Lauren étaient plus ou moins agréables. J'avais profité de mon temps libre pour écrire des choses sur elle. Elle m'inspirait énormément, et son absence se faisait ressentir au fur et à mesure de ce que j'écrivais. Je me baladais dans la ville, achetais des livres, prenais des photos, allais au spa de l'hôtel et dormais. J'appelais ma mère l'après-midi parce que je n'avais rien à faire. J'avais faillit lui parler de Lauren mais elle n'aurait rien compris. Elle n'aurait pas compris comment j'avais pu mettre à terme ma relation avec Alex, et tout de suite 'passer' à une fille que je connaissais depuis une semaine. Je devais attendre. Elle m'avait dit qu'ils viendraient, avec ma petite sœur et mon père, pendant les vacances d'été. Lauren aussi, m'avait appelée. Le soir, pour savoir si j'avais besoin quelque chose. Je ne lui disais rien, même si je pensais tout de suite au mot 'toi'. Souvent, on restait au téléphone jusqu'à que l'une d'entre nous s'endorme. Souvent, je lui lisais ce que j'avais écrit, je lui racontais quel genre de personne j'avais vu dans la rue, ce que j'avais mangé ou quel film j'avais regardé. Elle me disait ce qu'elle avait appris à son stage de peinture. Ce qu'elle faisait pendant ses pauses et quels gens suivaient son cours. Même si on gardait contact, elle me manquait beaucoup. Son parfum, son sourire, la façon dont elle touchait ses cheveux ébène, ses yeux verts, la manière dont ces derniers pétillaient quand elle prononçait mon prénom. J'avais hâte qu'elle revienne.
-"J'aime la peinture mais j'ai vraiment trop envie de te revoir." dit-t-elle un soir.
Même si je m'amusais la plupart du temps, je m'amusais sans elle. C'était comme si elle m'avait changée en quelques jours seulement. Comme si je dépendais d'elle. Et elle s'amusait, elle. Sans moi, mais je ne lui en voulais pas. J'essayais de me dire que ce manque était passager, mais il s'avéra être lourd à la fin. Un soir, Lauren ne m'appela pas. Ni le suivant. Ni la veille de son retour. J'étais triste et je ne comprenais pas pourquoi elle ne le faisait pas. Je ne me mettais pas en colère, j'étais incapable d'avoir des ressentiments envers elle. Impossible de lui en vouloir pour quoi que ce soit. Il restait quatre jours avant que je parte de l'hôtel. Je trépignais d'impatience car Lauren devait passer à l'hôtel après son arrivée. Elle ne m'avait toujours pas appelée et j'avais recherché le numéro de Frantz, qui tenait un studio d'art vers Manchester, pour savoir s'il lui avait parlé.
-"Allô Frantz? C'est Camila."
-"Salut! Ça va?"
-"Mouais...Ça pourrait aller si Lauren me donnait de ses nouvelles. Elle t'a contacté dernièrement?"
-"Non...Elle m'a dit il y a trois jours qu'elle reviendrait plus tard que prévu en fait..."
-"Attends, quoi?"
-"Tu m'as entendu, elle revient plus tard."
-"Mais non? Pourquoi?"
-"Je ne sais pas...Demande-lui?"
-"J'ai pas son numéro de portable, j'ai que celui de son hôtel et de son duplex."
-"Je t'envoie ça tout de suite."
-"Merci."
Je raccrochai, agacée. Quand je reçu les coordonnées de Lauren, je remerciai Frantz et envoyai directement un message à la jeune femme.
moi: pourquoi ne m'appelles tu plus? je viens d'apprendre que tu rentres plus tard. t'aurais pu me le dire.
Je n'attendais même pas qu'elle me réponde, j'étais très vexée. Je sortis de ma chambre.

J'avais passé l'après-midi à me promener dans la ville, j'avais fait du shopping et m'étais acheté des nouveaux carnets, des stylos et des fringues. De retour dans mon hôtel, je pris une douche, commandai à dîner et regardai The Notebook.
Le lendemain matin, je fus réveillée par mon téléphone qui vibrait. J'eus un élan d'espoir et pensais que c'était Lauren, mais c'était ma petite sœur. Elle avait pris le téléphone de ma mère et m'avait envoyé des tas de photos de Leo, un de nos chiens. Elle lui avait mis un petit pull bleu et il était adorable. Je lui répondis que j'adorais me réveiller avec ça et que je l'aimais très fort. J'avais reçu un autre message, c'était Frantz.
Frantz: Alors des nouvelles de Lauren? xx
Je fus touchée par le geste et je répondis: non RAS. je me demande ce qu'elle fabrique.
Il ne répondit pas et je décidai de regarder d'autres films pour m'occuper car il pleuvait.
J'avais passé toute la journée à m'endormir devant mes films préférés et à attendre que Lauren m'appelle ou m'envoie un message. Plus les heures passaient, plus j'étais contrariée. J'essayais d'oublier qu'elle ne m'avait pas répondu. Je l'attendais comme si elle allait rentrer dans ma chambre et m'apporter des roses alors qu'elle était trop occupée à m'ignorer. J'avais passé une soirée banale mais la mère de l'enfant que je devais garder me contacta pour que je la rencontre le lendemain. Elle avait l'air gentille, très douce et j'appris que son enfant n'avait que sept mois.

Plus tard dans la soirée en sortant de la douche, je vis que Lauren avait essayé de m'appeler et m'avait laissé un message vocal. Putain.
"Bonsoir Camila...C'est Lauren...Je sais que j'aurais dû t'appeler plus tôt et je m'en excuse mais le responsable a prolongé le stage...Ouais...Je sais, c'est nul de pas t'avoir dit et de t'avoir évitée mais je voulais te donner du temps comme tu me l'as demandé...Hm...J'espère que tu ne m'en veux pas, Camila...Je suis rentrée il y a une heure...J'ignore si tu veux me voir mais je suis dans ma voiture en bas de ton hôtel...Donc, si tu veux je peux venir...Rappelle-moi, s'il te plaît...Je t'embrasse."
Lauren avait l'air gênée dans son message, mais elle s'était suffisamment justifiée jusque là. Je lui en voulais encore petit peu mais je ne pouvais pas m'empêcher d'être heureuse à l'idée qu'elle était à quelques étages de moi. J'ouvrais ma fenêtre et vis la voiture garée sur le bas côté. Il pleuvait à torrents. J'étais en peignoir mais je descendis quand même, en courant. Il y avait trop de monde dans l'ascenseur donc je pris l'escalier et me fis mal sur le carrelage du hall de l'hôtel. Un homme m'avait remise sur pieds et me regardait comme si j'étais folle, il avait raison. Je courrai toujours et la pluie était vraiment très forte. Dans sa voiture, Lauren était sur son portable mais me vit courir vers elle. Elle le lâcha et ouvrit la portière passager. Je l'ouvris et montai à bord. Lauren me regardait avec le même air qu'avait le monsieur qui m'avait aidée. J'étais essoufflée et j'avais mal au genou.
-"Bonsoir à toi aussi, Magritte." dis-je à bout de souffle.
-"Pourquoi ne pas..."
-"Tais toi, Lauren. Je viens de descendre 6 étages en courant, je me suis cassé la gueule dans le hall tout ça en peignoir de bain donc ne me demandes pas pourquoi je ne t'ai pas appelée dès que j'ai eu ton message."
Elle se tut et me fixa. Je devais être dégringolante d'eau, de sueur ou de pluie et mes cheveux essayaient de tenir dans le peu de chignon qui restait. Elle finit par parler.
-"Tu m'as tellement manqué."
La petite rancoeur que j'avais gardée disparut soudain. Elle l'avait juste effacée, comme ça. Le fait qu'elle puisse prendre tout mon contrôle me terrifia. Et d'un seul coup, tout en moi se transforma en amour. Je la pris dans mes bras et elle me serra fort contre elle.
-"Toi aussi, tu m'as manqué."
L'étreinte dura un petit moment, jusqu'à qu'elle propose que l'on monte dans ma chambre.
Une fois à l'intérieur, je repris une douche car j'étais gluante. Je proposai à Lauren de commander à dîner et de choisir un film. Quand je sortis, elle avait mis Un Jour et il y avait une pizza sur le matelas. Elle était en pyjama, au milieu du lit. Sans réfléchir, je me glissais sous la couette et mes m'allongeai entre ses jambes et m'adossai à son torse. Je mis la pizza sur mes cuisses et elle mit le film en route. Elle m'embrassa le cou et me pris la main.

//note de l'auteur: j'ai fait de mon mieux pour donner de la décence à ce chapitre 😅😅 j'ai du mal à me concentrer à cause de mes problèmes mais j'essaierai de consacrer quelques unes de mes heures à écrire le 7 ème chapitre!! (en plus dimanche c'est la St Valentin) bon week-end à tous, je suis ouverte à toutes remarques :) -@laurensdeluxe \\

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