Je ne m'étais jamais sentie aussi heureuse de toute ma vie. J'avais presque oublié ce que c'était, être autant heureuse que ça. C'était incroyable, comment l'amour pouvait tout faire apparaître ou disparaître. Je m'étais cachée de moi-même et m'étais privée de ce bonheur. On rêve souvent de la citation «aimer et être aimé(e) en retour». C'était le plus satisfaisant des cas. Et le meilleur dans tout ça c'est que la femme que j'aimais m'acceptait et m'aimait comme je l'étais. On m'a toujours trouvée trop compliquée et renfermée. Peut être que j'étais compliquée mais ça ne changeait rien pour Camila. Elle ne m'avait jamais dit que j'étais renfermée, car c'était elle qui avait ouvert la plupart des choses en moi. C'était la seule personne pour qui j'éprouvais des sentiments amoureux dont je ne me méfiais pas. Je ne pouvais pas vraiment en fait. Camila était l'être le plus innocent que j'aie jamais rencontré. Je savais qu'elle ne pourrait jamais me blesser, alors que moi si. Je ne voulais pas, certes, mais j'avais tellement souffert en amour que j'avais peur de tout déverser sur elle et de la perdre, alors qu'elle était probablement la bonne personne. Ce que je préférais chez elle était la façon dont elle pouvait être autant mature que puérile. Par mature j'entends la fille qui vous cite tous les auteurs du XVIIIe et du XVe sans s'arrêter, fait des choix qui profitent à tous ceux qui sont concernés, est très calme la plupart du temps, lit et écrit très sagement (même si j'ai toujours pensé que la peine et la folie étaient une partie fondamentale de l'art) et réfléchit toujours à deux fois. Par puérile, j'entends qu'elle regarde énormément de dessins animés, qu'elle se comporte comme une petite de quatre ans, qu'elle se contrarie facilement si elle a faim, et qu'elle raconte des blagues merdiques (mais drôles tellement elles le sont) tout le temps. J'adore ses yeux aussi. On dit souvent que l'on trouve les yeux marrons banaux et que dès qu'on tombe amoureux(se) d'une personne qui a les yeux marrons, on en tombe amoureux aussi. C'est vrai ça, presque personne n'aime les yeux marrons ébène, chocolat. Tout le monde aime les yeux bleus, verts, gris, ou noisette. C'est dommage, parce que les yeux marrons, ils sont spéciaux. On se sent comme hypnotisé par la profondeur qu'ils dégagent et la chaleur qu'ils renvoient, même si c'est obscur. Et à la lumière, ils sont presque dorés. Le soir, ils sont presque noirs et ils devraient (à mon avis) avoir plus de succès.
J'étais tombée sur cette déclaration mise en page, qui était sur le bureau de Lauren. J'avais été touchée et je ne savais pas si elle avait fait exprès de la mettre là. Pour en être sûre, j'allai la trouver dans le salon. Je lui sautai dessus et lui fis des bisous partout.
-"Wow c'était pour quoi, ça?" demanda-t-elle en riant.
-"J'savais pas que tu écrivais!! C'est trop mignon."
Elle plissa ses yeux émeraude et ne comprit pas.
-"La lettre, sur ton bureau? Je ne savais pas si tu l'avais mise pour que je la lise mais je l'ai quand même lue."
-"Ah ça?! C'est rien, tu pouvais la lire mais j'suis pas aussi bonne que toi."
-"Moi je trouve ça très bien écrit et c'est très mignon." lui dis-je en lui embrassant la joue.
Elle me remercia et passa son bras autour de moi. Elle lisait Stephen King. Je n'avais jamais aimé ses livres, parce que j'étais une froussarde.
-"C'est à quelle heure le restaurant déjà?" demandai-je.
-"On doit y être dans 2 heures. Tu devrais peut être enlever ton pyjama."
Elle avait raison. Elle était déjà habillée et maquillée alors que moi j'étais toujours en pyjama.
-"Tu dis ça comme si tu n'aimais pas me voir comme ça. T'aimes pas mon short?"
Elle ria.
-"Bien sûr que si j'aime bien te voir comme ça, surtout si c'est un short."
Elle regarda avec suggestion ma cuisse. Mon cœur s'emballa et je lui renvoyai son sourire en coin. Avec la main qui était restée sur mon épaule, elle caressa ma bretelle de soutien gorge et passa ses doigts sous ma nuque. On se fixait silencieusement. À un moment, elle se pencha un peu plus pour m'embrasser tendrement le cou.
-"Lauren...T'as pas le droit de me faire ça maintenant." dis-je en soupirant.
Je sentis ses lèvres se dresser contre ma peau.
-"Bien sûr que si, c'est pas comme si t'allais m'en empêcher." déclara-t-elle avec séduction.
-"Ah ouais?"
Je me retirai vivement de son étreinte et elle essaya de me rattraper, en vain. Quand j'arrivai dans sa salle de bain, elle leva les mains et s'en alla en criant "OK t'as gagné!". Cela me fit rire et je me mis à me préparer.
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Évidence
Fanfic"Tu es la clarté qui attire mes démons Tu es l'objet inoxydable de mes contemplations Tu es un trésor banni, sombre et impossible à trouver Tu es l'œuvre de mes désespoirs et désirs cachés Tu es un siècle de chance mais une éternité de déchéance T...