Le bal d'automne: Chapitre 3

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- Tu penses à quoi ?

Caleb me tapote le front pour attirer mon attention. On est à la cafétéria. Il a insisté pour que je vienne m'asseoir à sa table. Je n'ai jamais vraiment mangé avec ses amis. J'ai toujours refusé. Je n'aime pas passer pour l'ami d'enfance pot de colle qui n'ayant pas d'amis soit obligé de rester avec les amis de son seul ami.

Installée à la table je n'interviens pas vraiment dans la conversation jouant plus avec mes petits pois qu'autre chose.

- Je réfléchissais à comment on va décorer la salle de bal avec Sandra. Peut-être faire un esprit baloche

- Un esprit quoi ? demande Caleb avec de grands yeux.

- De bal dansant, comme dans Grease. (Pas de réaction de sa part)

- Tu n'as jamais vu Grease ? Tu n'as d'excuse c'est sur Netflix. Peu importe.

Un ami de Caleb, Josh intervient intéressé par ce que je raconte.

- Et ce serait quoi la différence ?

-L'ambiance ne serais pas la même, ce serait plus décontracté, un peu plus année 50 dans l'état d'esprit je veux dire.

Claire, la petite amie de Josh renchérie alors.

- Moi je dis pourquoi pas. Si ça me permet de voir Josh coiffé comme Danny Zuko. Raille-t-elle en ébouriffant les cheveux de son copain.

Je rigole à sa remarque étant la seule à avoir compris sa référence.

- Whouaa elle peut sourire. J'aperçois même ses dents. Me lance un autre copain de Caleb. Les autres rigolent à leur tour amicalement. Je sens alors mes joues s'empourprer. Je me tourne vers Caleb il me lance alors un regard qui signifie "tu vois ce n'est pas si difficile de sociabiliser"

                                                                                    ...

A la fin des cours je me suis installée dans une salle d'étude pour finir une dissertation que je dois rendre pour la semaine prochaine. Une voix me sort de ma concentration.

- C'est quelle matière ?

Je lève la tête et fait face à Alec qui installe ses affaires justes en face de moi.

- Histoire.

-Loin d'être ma matière préférée. Laisse-moi deviner t'es en L.

-En effet, laisse-moi deviné j'ai une tête de L.

- C'est écrit en lettre majuscule sur ton front. (Il sourit jusqu'aux oreilles)

- Et toi ?

- Je te laisse deviner

- Vue qu'il n'y a qu'une classe de L et que tu n'es pas dans ma classe ça me laisse une chance sur 2.

- Bravo, bonne déduction, pour quelqu'un qui a fui les maths.

- J'ai pris option maths je te signal. (Lui dis-je les lèvres pincées.) Je dirais... (Je laisse ma phrase en suspend)

Il me regarde les yeux grands ouverts.

- S, dis-je hésitante

- Bingo !

- J'ai reconnu l'air condescendant avec lequel vous vous balader tous. Surprise par ma propre remarque. Je rougis.

- Je pense que j'ai trouvé quelqu'un de plus sarcastique que moi on dirait. Me dit-il en rigolant.

Je me mets alors aussi à rigoler. Je n'ai jamais été aussi détendu aussi facilement avec quelqu'un que je ne connais aussi peu.

Il reprend.

-Tu fais partie de ces bons élèves qui font leur devoir à l'avance ?(M'indiquant des yeux à quel point la salle était vide. )

- Je n'aime juste pas être débordé. J'imagine que toi aussi puisque tu es là.

- Ah nan moi je te cherchais j'ai demandé à une fille dans ta classe et elle m'a dit que je te trouverais surement ici.

Il me cherchait. C'est trois mots résonnent en boucle dans ma tête.

- Tu me cherchais pour quelle raison ? (Je reste le plus détachée possible)

-Tu ne te souviens pas on devait débattre sur le Portrait de Dorian Gray. (Il dit ça en posant ses coudes sur la table et en joignant ses mains). T'es au courant que se livre ma bouleversé. (Il prend un air dramatique).

- Je n'en doute pas. Dis-je en imitant sa position.

- Mais il est vraiment mort à la fin ?!

- Je te laisse relire la fin et me dire ce que tu en penses.

- Trop cruel ! Je pense que j'aurais adoré vivre à cette époque. Tout avait l'air si...

- Frivole. Dis-je en finissant sa phrase.

- Oui ça me parait bien comme mots : frivole. Je trouve le personnage de Dorian fascinant

- Ouais la peur de vieillir, de mourir.

Il prend un air plus léger.

- Je le comprends tu t'imagines perdre un visage comme ça. (Il indique son propre visage de la main). J'en suis moi-même terrifié.

- Je ne vois pas ce que tu veux dire.

Il sourit et me regarde l'air de dire tu vois exactement ce que je veux dire. Je fuis son regard des yeux faisant mine de regarder par la fenêtre. Il avait raison je savais exactement ce qu'il voulait dire. 

UN ŒIL FERME, DEUX CŒURS OUVERTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant