Histoire 20

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Bonne lecture !

1- Tendresse.

Assis dans les gradins, Kise fixait le match comme si sa vie en dépendait, oubliant presque de ciller.

Ça le renvoyait des années en arrière, avant qu'il n'intègre officiellement l'équipe de Teiko et ne soit quasi constamment sur le terrain. Un peu difficile dans ces cas-là de savoir tout ce qui s'y passe.

Mais là, les yeux brûlants, il ne regardait qu'une seule personne.

Sur le revêtement du terrain de basket, les chaussures chuintaient désagréablement, le ballon claquait, les joueurs accusaient le choc des réceptions.

Mais, là, au milieu des uniformes noirs et verts, Daiki se faufilait, choppant la balle au vol et marquant panier sur panier, narguant ses adversaires de son habituel petit sourire en coin qui le rendait aussi énervant que diablement sexy.

Ryôta sortit de sa quasi-transe lorsque son champ de vision fut troublé par un mouchoir. Étonné, il baissa la tête pour rencontrer le regard bleu toujours blasé de Kuroko.

-Tu baves, se contenta-t-il de lui dire.

Remuant la tête, le mannequin prit à son tour le mouchoir et s'essuya le menton. Pas besoin de s'en cacher ou de tenter de le détromper, Tetsuya avait littéralement des dossiers sur chaque membre de la Génération des Miracles. À force d'être fantomatique, il assistait à bien des scènes qu'il n'avait pas toujours envie de savoir.

-Tôô mène ? Demanda-t-il.

-Évidemment. À quoi s'attendre d'autre ? S'amusa Kise.

Dès que l'un d'entre eux faisait partit du match, la victoire était assuré à l'équipe l'hébergeant. Presque de la triche.

-Pour les Winter Cup, on pouvait s'amuser à reformer notre équipe, pensa le blond à voix haute ?

Le regard blasé s'était brièvement illuminé à cette parole.

-Tu serais capable de tenir dans le même vestiaire ? Se moqua le passeur.

Soupirant théâtralement, il s'écroula sur le garde-fou.

-J'ose même plus lui serrer la main, souffla-t-il.

-Il t'a repéré, commenta Kuroko sans s'émouvoir.

Aomine le voyait de moins en moins. Tant pis. Si les forces de ce monde était d'accord, bientôt ce sera le tour de quelqu'un d'autre d'être son ombre.

-Le dernier quart-temps est bientôt fini, souffla le copieur.

Il se rendit alors compte qu'il était de nouveau seul. Au temps pour lui.

Le sifflet retentit, signifiant la fin du match.

Là, en bas, Daiki lui faisait signe. Que faire ? Descendre ou faire semblant de n'avoir rien vu ?

Il n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir qu'il se trouvait déjà à attendre à proximité des vestiaires des joueurs. Son corps semblait vouloir lui faire passer un message dirait-on...

-Ah, t'es là, déclara Aomine.

-N'était-ce pas ce que tu voulais ?

-En fait, je te saluais, tenta-t-il en se grattant la nuque.

-Ce n'est pas vraiment dans tes habitudes.

-Ah, ta gueule, râla-t-il.

-Ça, par contre, ça l'est plus !

Sans vraiment y faire attention, ils se mirent tous deux en marche, parlant du match de tantôt. Du moins, Kise en parlait et Daiki grognait à intervalles plus ou moins réguliers. Peut-être que son bavardage l'ennuyait ? Cette pensée lui fit clore la bouche, tel un poisson.

Ce bruit intrigua d'ailleurs son ancien coéquipier.

-Un souci ?

-Oh, je me suis dit que mes bêtises devaient ennuyer Aominecchi, expliqua Kise.

-Non, ça va, ça me fait penser à Satsuki.

Bienvenue dans la friendzone, semblait chantonner la bise à ses oreilles.

Malgré ça, le silence s'installa entre eux, l'un n'étant pas habitué à démarrer des conversations et l'autre se lamentant sur son triste sort.

-Sinon, tu comptes me suivre jusqu'à chez moi ? Parce qu'on a dépassé la gare depuis une blinde.

-Pas grave, soupira Kise, vu l'heure je risque de croiser des fans. Et je suis bien trop jeune pour mourir.

Le rire chaud de Daiki causa quelques battements frénétiques au cœur déjà bien malmené du mannequin.

-Les filles sont de vraies harpies, commenta finalement le métis.

-Je te le fais pas dire ! Souffla-t-il exagérément.

Finalement, ils échangèrent quelques plaisanteries pas toujours très fines il fallait le dire, jusqu'à ce qu'un terrain de basket vide ne leur soit visible.

Évidemment l'appel est indiscutable et, bien vite, les vestes tombent et le ballon rebondit sur le sol d'asphalte un peu inégal.

Kise se plaignit faussement du haut de son adversaire. Il pouvait bien lui laisser marquer quelques paniers, non ? C'était vraiment trop injuste !

-Comme si j'allais croire tes mensonges ! Se moqua celui-ci. T'es faiblard, c'est tout ! Tu passes tout ton temps à faire le minet devant les appareils photo, c'est normal que tes muscles en pâtissent ! Poseur, va !

Il se fit siffler en réponse, avant d'être blagué sur sa longue phrase par sa cible. Ah bon ? Il était capable de dire autant de mots ? Kise était stupéfait !

Pour toutes réponses, le gaussé marqua un nouveau panier.

-Essaye déjà de faire remonter tes points au lieu de t'attaquer à ça, répliqua-t-il.

Et il dribbla avec la balle avec dextérité, ne la regardant pas, son attention tournée sur le blond qui affichait une moue pensive. Serait-il vexé ?

Il n'eut pas le temps d'y réfléchir plus, le supposé vexé allongeant sa foulée... droit sur lui ?!

L'impact de leurs deux corps fut assez douloureux et si ils ne se retrouvèrent pas à terre, c'était uniquement grâce aux réflexes foudroyants de Daiki.

-Non, mais, ça va pas là-haut ?

Il allait rajouter une pique en rapport avec la couleur de ses cheveux, mais en fut empêché. Kise l'embrassait. Là. Comme ça. À la vu et au su de tous.

Et ça ne le gênait pas tant que ça, après réflexion.

Il en était encore à savourer la sensation légère lorsqu'il se rendit compte qu'il avait été laissé en plan et que la saleté de manipulateur de blond en avait profité pour lui piquer le ballon et mettre ainsi son conseil en application -à savoir, remonter ses points.

-Le sale petit... grogna-t-il entre ses dents.

Reprendre la balle et dominer de nouveau l'échange ne lui fut guère difficile. Ce le fut plus à la fin, alors qu'ils luttaient pour respirer calmement.

Leurs yeux à la couleur si particulière s'ancrèrent pour ne plus se lâcher.

-Alors, papy, on vieillit ? Plaisanta de nouveau le perdant.

-J'ai que deux mois de plus que toi, crevette.

-J'suis pas une crevette !

Ils se chamaillèrent comme deux enfants pendant quelques minutes encore avant de se prendre l'un dans les bras de l'autre, Daiki se faisant tout câlin contre un Ryôta fier de lui.

-Tu pues la transpiration.

The Knb Yaoi StoryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant