" BYE MAMAN! BONNE JOURNÉE! " criais-je de la porte d'entrée.
" BONNE JOURNÉE MON LOUP! " me répondit-elle de sa chambre, en train de se préparer pour le boulot.
Je quitte la maison et marche en direction de mon arrêt d'autobus, mettant mes écouteurs dans mes oreilles, m'enveloppant dans mon monde. Cet endroit où j'ai l'impression d'être juste bien, juste en suspens dans ce monde plein de préjugés. J'aime ce monde dans lequel je m'enfonce quand je mets mes écouteurs et que je mets ma musique en marche. Ces moments où tout s'arrête.
Bref, arrivé à mon arrêt, j'attends mon autobus. Malgré la chaleur de ce début de mois de septembre, il fait frais ce matin. J'aurais peut-être dû prendre un sweat en partant de la maison. Pas grave. Je suis capable de survivre. C'est pas le temps d'attendre l'autobus qui va me donner froid.
Je me mets à penser à l'hiver. Là il fait froid! Quand je ne sens plus mon nez, ni mes doigts d'ailleurs! Mais que je les sors quand même de mes poches pour activer et sélectionner ma musique. Oui, la musique est très importante pour moi. Et depuis quelques temps, j'ai l'impression que je me sens plus en sécurité avec elle. Je me sens mieux, sans savoir pourquoi je me sens moins bien sans elle.
Perdu dans mes pensées, essayant pour la millième fois de trouver la source de ce malaise intérieur, l'autobus apparaît brusquement devant moi, brisant mon moment de réflexion.
Je monte et me dirige vers mon banc habituel. Je m'assois et tout le long du trajet vers l'école je regarde par la fenêtre. Je m'imagine dans un film, quand on voit les gens en voiture qui regardent le paysage défiler et qu'il y a une petite musique en arrière-plan. Dans mon cas, la musique c'est la mienne, et le paysage, c'est ma ville.
Ma petite ville où rien n'arrive jamais. Toujours les mêmes gens, la même routine. J'aime ce train de vie, mais je sens qu'il manque quelque chose pour que je m'y sente complètement à ma place. Mais comme pour toutes les autres questions qui me tracassent, je suis incapable de trouver une réponse.
Arrivé à l'école, je regagne mon casier et, toujours les écouteurs sur les oreilles, je place mes cartables à l'intérieur. Je sens une main me taper l'épaule et en me retournant je vois que c'est mon meilleur ami Raph. J'enlève donc mes écouteurs. Nous deux, on se connait depuis... Je ne sais même pas depuis combien de temps en fait. Ça fait tellement longtemps. J'ai l'impression qu'on se connaît depuis toujours. Qu'on est ami depuis toujours.
"Salut Lucas! Ça va?" me dit-il tout souriant.
"Ouais, quand même. Et toi?"
"Oui! Tellement! Tu sais pas quoi?! Je me suis fait une copine! Anne. Sophie." me dit-il, chantonnant, tout heureux, tout content.
"Anne ou Sophie? C'est pas clair ton affaire." riais-je.
"Anne-Sophie niaiseux" me rétorque-t-il, en me lançant un petit regard.
"Beau nom de famille! Niaiseux, on n'entend pas ça souvent!" lançais-je.
Nous éclatons de rire, comme à chaque connerie qu'on dit.
"Non, sérieux j'ai bien hâte que tu me la présentes. Ça va me faire plaisir, et je suis vraiment content pour toi Raph." lui dis-je sincèrement en lui donnant une tape dans le dos.
"Merci Luc. Et en plus elle a une amie canon, si jamais ça t'intéresse." me dit-il en me faisant un clin d'oeil.
"Ahaha! Non, ça va merci." lui répondis-je en riant.
"Ahaha, d'acc! Je dois y aller. À plus!" me dit-il est regardant sa montre.
"Bye, à plus!" lui dis-je tandis qu'il s'en va.
Je regarde l'heure sur mon cellulaire. Il est bien trop tôt pour aller en cours. Ahhh, oui, c'est vrai. Raph a une pratique de hockey ce matin. J'avais oublié. C'est un grand sportif ce Raph!
Ça me rappelle la fois, la seule et unique fois, que je suis allé le voir jouer. La partie avait été fantastique. Raph avait tout donné et à lui seul il avait compté trois buts. Ils avaient bien sûr gagné. Puis ils étaient allés se changer et prendre leurs douches, et Raph avait décidé de me faire entrer avec eux dans le vestiaire. Il avait pour sa part l'air super à l'aise avec tous ces autres gars à moitié habillés autour de lui. Moi je me sentais vraiment mal. Je ne sais pas pourquoi. Pourtant, ce sont tous des gars, comme moi. Mais pourquoi est-ce que je me sentais si bizarre? Je suis finalement sortis, ne sachant pas trop pourquoi j'avais ce drôle de sentiment inexpliqué en moi.
Bref, cet évènement m'avait laissé un drôle de souvenir, auquel d'ailleurs je n'aime pas penser. Parce que comme pour tout le reste, je n'ai pas d'explication.
Je m'assois par terre, adossé à ma case, et j'écoute ma musique, fermant les yeux pour mieux tomber dans mon monde sans question.
Après quelques chansons, j'ouvre enfin les yeux, je sors mon cellulaire de ma poche et je regarde l'heure. Il est bientôt l'heure d'aller en cours. La cloche ne devrait pas tarder à sonner.
Je me lève, ouvre la porte de ma case, prend mon cartable, mon agenda et ma trousse. J'arrête ma musique de l'autre main et j'enlève mes écouteurs. Je dépose ceux-ci, plus mon téléphone, dans mon sac, dans ma case. J'aime mieux ne pas les apporter en classe, de peur de me le faire confisquer et du coup de me faire priver de mon échappatoire à pensée. S'il fallait! Je ne sais pas comment je ferais pour survivre! C'est mon seul moyen de ne pas virer fou, avec toutes ces questions qui me tournent dans la tête, et auxquelles je suis toujours incapable de trouver une réponse. Pourtant ce n'est pas faute d'avoir essayé. Une seule réponse me revient encore et encore. La seule qui pourrait tout expliquer. Mais je ne suis pas capable de l'envisager. Pas encore. Alors je l'ignore et essais d'en trouver une autre. Tout simplement. Ouais, tout simplement... Comme si c'était facile.
Je secoue la tête, chassant une fois de plus mes questionnements. Je ferme ma case, et me dirige vers mon cours, la cloche venant tout juste de sonner.
Je commence en histoire. Et dans celui-ci, comme dans tous les autres, je suis celui qui a la plus haute moyenne. Je n'ai jamais vraiment aimé l'école, mais je n'ai jamais eu de difficulté non plus. Bref, les profs m'aiment bien. Je suis le silencieux, celui qui passe inaperçu. Et qui a toujours des bonnes notes.
J'entre dans la classe, me dirige vers ma place et m'y assois. N'ayant rien à faire en attendant la deuxième cloche, celle qui annonce le début des cours, je me perds une fois de plus dans mes pensées.
Je fixe littéralement le vide. Jusqu'à ce qu'il entre... Sans savoir pourquoi, tout mon être tourne son attention sur lui. Mon coeur commence à battre de plus en plus vite et de plus en plus fort. J'ai l'impression que toute l'école pourrait l'entendre. Je le regarde, complètement abasourdi.
Mais qu'est-ce qui m'arrive?!
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*Assez important de lire le message suivant s'il vous plaît, même s'il est long ;) il vous aidera à comprendre pour la suite*
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***Bonjour! Je vous présente ma toute première histoire! J'espère que vous aimez bien ce début, et que bien sûr vous aimerez la suite. ;) Je suis consciente que l'histoire commence rapidement, dès le premier chapitre, mais c'était en quelque sorte volontaire. Si vous voulez plus d'infos sur les raisons, lisez les commentaires ou venez me le demander :) Ça va peut-être vous éclairer et ça me fera plaisir de vous répondre. N'hésitez pas à me donner vos commentaires, c'est ce que je préfère!
Note à part : Je ne suis pas de France, alors c'est normal si vous observez des variantes de langue ou d'habitudes. Je fais de mon mieux pour m'adapter à la généralité, mais bon, vous comprendrez que ce n'est pas toujours évident. Ne m'en voulez pas trop ;)
Aussi, les ommissions de premiers mots de négation dans les dialogues sont volontaires. C'est seulement pour donner un effet de "fluidité" comme on le retrouve à l'oral. Ce ne sont pas nécessairement des erreurs.
Voilà! Bonne lecture de la suite!***
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Confusion Ou Libération? [BxB]
RomantikJe savais qu'il y avait quelque chose qui se passait avec moi. Mais quoi, ça je ne savais pas. Ou du moins, je n'en étais pas certain. Jusqu'à ce jour où il est apparu. Qu'il est entré dans ma vie sans avertissement. Alors là, je ne sais plus du tou...