32) Le boisé

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Les jours suivants se font plus calmes et normaux. Gabriel a décidé de raser complètement ses cheveux avant de les perdre. Il voulait ressembler à Raph, ce qui m'a fait rire. Mais voir mon petit frère sans cheveux, c'est un choc. C'est une image à laquelle il faut s'habituer du jour au lendemain. De plus, c'est comme si ça rendait les choses plus vraies, son cancer plus vrai. Ça me rappelle malheureusement à tous les jours que ce n'est pas un rêve. Ou plutôt, un cauchemar. Mais malgré tout ça, mon petit frère reste mon petit frère. C'est-à-dire qu'il a toujours la même énergie, la même joie de vivre et le même sourire qu'il a toujours eu. Et ça me donne espoir.

Je finis de me préparer, enfilant mon manteau et mes souliers. J'ai proposé à Ethan d'aller se promener dans le petit boisé derrière le parc où nous sommes déjà allés. Cette forêt est magnifique à l'automne avec toutes ces couleurs. En plus, il fait terriblement beau aujourd'hui. Le soleil crée une température confortable et douce, ses rayons réchauffant le visage. C'est exactement ce que l'on pourrait définir comme étant une parfaite journée d'automne.

Je sors de chez moi et marche en direction du petit parc où nous étions supposés nous rejoindre. Il y est déjà à mon arrivée, se balançant sur l'une des balançoires, la même que les fois précédentes. J'approche vers lui alors qu'il se lève vers moi.

"Salut"

"Salut"

Je n'ai pas le temps de dire autre chose qu'il saisit les côtés de mon visage et m'embrasse. Je suis d'abord surpris, des gens pourraient nous voir, et surtout, je ne m'attendais pas à un tel accueil, mais je finis par me rendre compte que je suis incapable de résister. Mes lèvres s'activent d'elles-mêmes à lui rendre son baiser. Et bien malgré la fraîcheur de l'extérieur, mon corps n'a aucune difficulté à se réchauffer.

Il s'éloigne de mon visage et me regarde avec un sourire éclatant sur le sien. Je ne peux m'empêcher de sourire aussi, mon coeur devenant léger comme les ailes d'un papillon.

Je croise mes doigts avec les siens et l'entraîne à ma suite dans le boisé. Nous marchons côte à côte dans l'étroit sentier, les feuilles sèches et colorées bruissant sous nos pieds.

Nous parlons de sujets plus que variés, passant par des séries télé que nous adorons, à nos activités préférées lorsque nous étions gamins, par nos genres musicaux, étonnamment similaires, à se raconter des histoires insolites qui nous sont arrivées dans les dernières années. Mais malgré, et surtout grâce à tout ce bazard de conversations animées et passionnées, je ne vois pas le temps passer, ne faisant qu'irradier de bonheur et de joie.

En s'écartant vaguement du sentier, nous trouvons un petit endroit près de l'une des énormes pierres que compte ce boisé, où s'asseoir. Le tapis de feuilles forment un assez mince, mais confortable, matelas sur lequel nous prenons place. Le dos contre la roche, Ethan appuie sa tête sur mon épaule, caressant de son pouce le dessus de ma main. Paisible est le mot le plus parfait pour décrire ce moment. Tout n'est que simplicité et calme. Je lève bientôt mes doigts vers sa mâchoire, relevant son visage vers le mien. Mes doigts glissent vers l'arrière de sa tête, derrière son oreille, puis sur sa nuque, et à travers ses cheveux. J'appuie mon front sur le sien, et reste là, les yeux mi-clos, à apprécier ce moment de proximité. Je penche légèrement la tête et vient délicatement poser mes lèvres sur les siennes, avec la plus grande des douceurs. Comme si le temps était au ralenti, comme si j'avais peur que ce moment se termine trop vite. Ce pourrait avoir l'air d'un baiser triste, mais c'en est tout le contraire. Jamais je n'ai été aussi heureux, jamais je ne me suis sentis aussi bien. Et je veux lui faire ressentir ce que je ressens, et pour le moment, c'est à travers la lenteur et l'émotion de ce baiser que je le lui confie.

Quittant ses lèvres, mais sans toutefois décoller nos fronts, je le regarde, comme il me regarde, les yeux dans les yeux, un sourire sincèrement heureux sur les lèvres que je viens d'embrasser.

***

Je me fais réveiller par une lumière sur ma table de lit juste à côté de moi. Le temps que mon cerveau se désembrume, j'ai déjà manqué l'appel qui faisait allumer mon téléphone. Avec une lenteur endormie, je l'attrape et regarde de qui venait l'appel. Je me raidis tout de suite à la vue du nom et m'asseois dans mon lit, tout à coup totalement réveillé. Ethan? Je le rappelle aussitôt. Il répond juste après la première sonnerie.

"Je suis devant chez toi..."

J'entends toute suite dans sa voix qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Et même, je peux déjà voir les larmes rouler sur ses joues.

"J'arrive"

Je raccroche et, sans prendre la peine d'enfiler quoi que ce soit en plus du caleçon que je porte déjà, je me précipite le plus silencieusement possible à l'entrée. Lorsque je lui ouvre, il est là, debout face à moi dans la noirceur, le visage tourné vers le sol.

Ma première réaction est de lui sauter au cou. J'enroule mes bras autour de lui et le serre contre moi. Ce n'était peut-être pas la meilleure des idées vu le peu de vêtements que je porte et la température glaciale de la nuit. Le contact de ma peau avec la fraîcheur extérieure fait parcourir un frisson à travers tout mon corps. J'attire donc Ethan avec moi à l'intérieur et referme doucement la porte. Je le fais monter avec moi et c'est rendu à ma chambre que je l'aide à enlever son manteau et ses souliers. J'allume la petite lampe de chevet près de mon lit, qui crée une douce lumière dans ma chambre.

Assis sur mon lit, Ethan dans mes bras, je le berce pour le rassurer, ignorant toujours la raison de sa venue à une heure aussi tardive, en plus de l'expression de douleur sur son visage. Mais pas comme celle d'une douleur physique. Celle dont il est question en ce moment, c'est dans ses yeux qu'elle se voit.

Je prends son visage entre mes mains, le forçant à me regarder.

"Ethan, pourquoi es-tu venu ici à 2h du matin? Qu'est-ce qui se passe?"

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***Je me répète, mais encore une fois, merci, les votes et les vues continuent d'augmenter sans cesse, vous êtes de plus en plus nombreux et les commentaires le sont aussi, ce qui me fait le plus grand bonheur. Sinon, et bien je vous laisse avec ceci, laissez un commentaire et faites vos prédictions si vous en avez envie ;) ***

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