Confusion Ou Libération? [BxB]

23) Magnifique

Aujourd'hui Gabriel commence ses traitements. Ma mère a parlé à mon directeur d'école pour qu'il me donne la permission de rater quelques journées de cours, lors des traitements et des journées difficiles de mon frère. Il a tout de suite accepté, sans argumentation ou négociation. Il nous a expliqué qu'il avait lui même perdu sa fille il y a deux ans, suite à une leucémie. Donc qu'il comprenait très bien notre situation et qu'il n'y avait rien de plus important que la famille et les gens qu'on aime.

Donc me voilà, assis dans cette sorte de salle d'attente, consultant les quelques magasines médicaux posés sur la petite table à côté de moi. Je lis quelques articles de miraculés de la vie, ces gens qui étaient destinés à mourir, pour qui il n'y avait plus d'espoir, et qui par miracle, ont obtenu une deuxième chance. Ça me change les idées, et en même temps, ça donne du courage et de l'espoir pour la suite.

Je n'ai jamais vécu ce genre de situation. Je ne sais pas comment agir ni quoi faire pour aider. Je me sens juste terriblement impuissant. Au moins, si c'était moi qui avait ce cancer, j'aurais l'impression de pouvoir y faire quelque chose.

Alors que ma vie commençait à se placer, commençait à avoir un sens, il fallait bien que tout ça vienne tout chambouler. Ça allait trop bien pour durer.

Je regarde l'heure sur l'horloge en face de moi, sur l'autre mur, et je m'imagine Ethan en classe. Juste de penser à lui réussit à me faire sourire.

Sans trop le savoir, il était tout ce que j'ai toujours voulu, tout ce que je recherchais au fond de moi. Il me fait sentir bien et à ma place. Comme si enfin je méritais d'être dans ce monde.

Je me lève et fais quelques tours de la salle. J'ai la vague impression que ce n'est pas la dernière fois que je vois ces murs. Je m'asseois de nouveau à la même place, fixant les tuiles du plancher. Le temps est tellement long.

Je me surprend encore une fois à penser à Ethan. Je me demande qu'est-ce qu'il fait, s'il pense à moi... J'imagine comment il est habillé, comment il est coiffé. Ça me fait penser à quand il joue dans mes cheveux, passant ses doigts à travers ceux-ci tout innocement. Je ne sais pas s'il se rend compte que j'adore ça...

Je vois arriver ma mère et mon frère vers moi. Il a l'air épuisé. Je n'ai aucune idée du genre de traitement qu'ils lui font subir. Mais pour combattre un cancer, j'imagine que c'est très fort et extrèmement dur sur le corps.

***

C'est le soir et je suis étendu dans mon jardin, admirant le ciel. J'adore regarder les étoiles. Ces petits points lumineux infinis. C'est juste tellement magnifique et apaisant.

J'entends des pas se diriger vers moi. Je tourne la tête et vois Ethan s'approcher, mains dans les poches. Je lui souris et il me sourit en retour.

"Salut"

"Salut"

Il s'allonge à mes côtés et admire le ciel avec moi.

"C'est magnifique tu trouves pas?" dis-je.

"Ouais, vraiment magnifique. Mais pas autant que toi." répond-t-il en tournant sa tête pour me regarder et me sourire.

Je lui donne un léger coup sur le côté avec l'arrière de ma main.

"Arrête idiot, tu vas me faire rougir."

"J'aime bien moi quand tu rougis. Surtout par ma faute."

Son sourire s'agrandit et il se tourne sur le côté, soutenant sa tête avec son bras.

"Ça y ait. Tu es content maintenant? Je dois être rouge tomate, c'est certain."

"Attends, je vois pas, il n'y a que la lune pour m'éclairer. Laisse moi voir ça de plus près."

Il plonge délicatement à mes lèvres et m'embrasse doucement. Je le repousse un instant, réalisant que ma mère pourrait nous voir à tout moment.

"Qu'est-ce qu'il y a?"

"Ma mère, elle aurait pu nous voir"

"T'inquiètes pas pour ça. Quand je suis arrivé, elle m'a dit qu'elle allait justement dormir, et elle m'a aussi dit de te dire de bien verrouiller en rentrant."

"Oh, alors dans ce cas..." dis-je en souriant.

J'attrape son cou et plaque mes lèvres contre les siennes. J'échange nos positions, roulant, me ramenant au dessus de lui, appuyé sur son torse. Ses mains se posent sur ma taille et me pressent contre lui. J'embrasse ses lèvres un moment, puis trace un chemin de baisers, passant sur sa pommette, sa joue, puis à l'arrière de son oreille. À ce contact, sa prise glisse sur mes hanches et se referme sur celles-ci. J'embrasse son cou, sa mâchoire, ce qui le fait frissonner sous mes lèvres, puis remonte à sa bouche. On s'embrasse un bon moment. J'adore tellement la douceur de ses baisers et de ses lèvres sur les miennes. Mon coeur accélère et une vague de chaleur me traverse le corps. Comme à tous les coups. C'est un moment de pûr bonheur et de bien-être. Je suis si bien comme ça, collé à lui, ses mains sur moi, ma bouche contre la sienne.

Je le serre contre moi et viens déposer ma tête dans son cou. Il m'entoure de ses bras, posant ses mains dans mon dos. On se tient si fort, que je crois que même une météorite n'arriverait pas à nous séparer. J'aime tellement lorsqu'il me tient comme ça. Lorsqu'il me serre fort contre lui. J'ai l'impression qu'il ne veut pas me perdre, qu'il ne veut pas que je m'en aille. Qu'il veut juste que je reste comme ça avec lui encore longtemps. Et c'est sécurisant et tellement réconfortant de se sentir aimé et désiré. Je ressens la même chose pour lui. Je ne veux pas le laisser partir, je veux juste le garder près de moi, avec moi. Être avec lui est la chose la plus merveilleuse au monde. Rien de comparable.

Je dépose un baiser dans son cou, puis descend vers sa clavicule, puis sur son épaule, y laissant une traînée de baisers. Il glisse ses mains sous mon sweatshirt et me caresse le dos de ses doigts chauds. Il trace la ligne de ma colonne, descendant lentement. J'ai l'impression qu'il éveille des cellules de mon corps que je n'avais jamais sentis.

Il déplace ses mains pour venir les placer sur mon bassin, de chaque côté de moi. La peau de cet endroit est extrèmement sensible à ce que je me rend compte. Je capture une dernière fois ses lèvres avec les miennes, puis lui donne un baiser rapide sur la joue, comme si rien de tout ça ne s'était produit quelques instants avant. Il fait un grand sourire, comme celui que j'ai certainement au visage en ce moment. Il est tellement irrésistible, que je ne peux m'empêcher de l'embrasser une autre dernière fois, rapidement. Puis je me laisse tomber à côté de lui, pour revenir dans la position où j'étais tout à l'heure. Il roule sur le côté et vient loger sa tête sur mon épaule, passant un bras autour de moi. J'entoure aussi mon bras autour de lui, autour de ses épaules, le gardant au chaud contre moi. Nos jambes s'accrochent l'une à l'autre, et comme ça, nos corps moulés ensemble, nous regardons de nouveau le ciel, le silence et la paix de la nuit nous enveloppant tel une couverture en hiver.