Confusion Ou Libération? [BxB]

17) Lâcher prise

Nous sommes restés comme ça toute la soirée. Bien que nous n'ayons pas beaucoup parlé, les moments de silence n'étaient pas embarrassants. On ne faisait que profiter du moment, les étoiles commençant à s'installer sur le velours noir qu'était ciel. La lune et notre petit feu nous éclairaient suffisamment. Le reflet de cette lumière sur le visage de Lucas était magnifique, et je ne pouvais m'empêcher de le regarder. Ses yeux s'illuminaient face à cette lumière, et les flammes du feu venaient danser dans ses yeux, les rendant merveilleusement beaux. Une fois, il m'a surpris à l'admirer. Il m'a seulement sourit, et a passé son bras autour de moi. Après quelques secondes, il s'est retourné de nouveau vers moi, mettant encore une fois nos visages assez près l'un de l'autre (ou n'était-ce seulement moi qui trouvait ça?). Il m'a regardé bien dans les yeux et a chuchoté un merci. Quand j'ai fait une expression d'incompréhension, il m'a dit "Merci, pour tout. Absolument tout Ethan.". Et je lui ai sourit de nouveau, venant déposer un autre doux baiser sur son front chaud, mais cette fois-ci de la bonne température. Ça paraissait juste tout naturel de faire ça. Tellement naturel, que je n'y ai même pas réfléchit. Ça s'est juste fait tout seul. Puis il a remis sa tête dans mon cou quand j'ai enfin libéré son front.

Nous avions totalement perdu la notion du temps. Je ne sais combien de fois j'avais remis du bois dans le feu pour le garder en vie. Je ne voulais pas que cette soirée se termine. Tant pis l'école demain. J'ai autre chose de plus important. Lui.

Je me lève et va raviver le feu pour une dernière fois. Je ne sais pas quelle heure il est, mais je crois que ça serait bien d'aller se coucher bientôt. Il doit sûrement être bien tard. Peut-être bien 23h. Je reviens m'installer auprès de Lucas, prenant soin de nous recouvrir comme il faut.

"C'était la dernière fois que j'allais remettre du bois. Quand il va baisser la prochaine fois, on va se coucher, ça te va?" lui demandai-je.

Il me regarde avec un petit sourire craquant et hôche la tête en affirmation. Je lui souris en retour et nous nous retournons vers le feu, profitant de sa chaleur enveloppante.

"Mais la chaleur que je préfère, c'est celle de celui à côté de moi." me chuchote ma voix dans ma tête.

Je roule des yeux face à cette autre pensée, mais garde tout de même un petit sourire niais sur mes lèvres.

Sous la couverture, je sens le bras de Lucas bouger, comme s'il cherchait quelque chose. Tout à coup, il attrape ma main et passe ses doigts entre les miens, resserrant sa poigne autour de ceux-ci. Mon cœur fait un bond, et je ne peux réprimer un sourire bien visible, qu'il ne tarde pas à remarquer. Ce qui l'amuse encore plus et fait resserrer ses doigts sur ma main. Je sens son pouce s'activer à faire de petits cercles sur le dessus de ma main, caressant et chatouillant légèrement ma peau à cet endroit. C'est si agréable. Je repose ma tête sur la sienne alors que celle-ci est sur mon épaule. Nous regardons le feu s'éteindre peu à peu, restant dans cette position si confortable, nos doigts toujours enlacés.

Après un moment, ne restant que des braises dans le petit foyer où prenait place notre feu, je me lève lentement, redressant un peu Lucas pour y arriver. Une fois sur mes pieds, je me place devant lui, lui tendant mes mains qu'il attrape sans hésiter. Je le tire un peu vers moi, l'aidant à se relever. On reste un moment comme ça, debout l'un en face de l'autre, à se sourire inconsciemment, nos mains toujours une dans l'autre de chaque côté de nous. Je suis le premier à baisser les yeux, ayant trop peur de ce qu'il pourrait y voir malgré moi. Les yeux toujours au sol, je détache une de nos mains et attrape la couverture posée sur la balançoire. Je la jette sur mon épaule, et revenant à ces yeux une dernière fois, je me retourne et commence à marcher prudemment vers la maison. Bien que je connaisse mon terrain, il n'y a que la lune pour nous éclairer. Je le traîne à ma suite, nos doigts encore et toujours liés. Je finis par atteindre la petite galerie, y monte et ouvre la porte.