Chapitre 4: Comment ça, un siège éjectable?

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Faisant dès lors face à ce nouveau protagoniste, qui je ne sais pas pourquoi n'envisageait apparemment pas faire partie de mes amis; j'ouvre alors enfin la bouche pour essayer de prononcer une phrase, lancer la conversation, détendre l'atmosphère, enfin vous voyez quoi...

Je n'ai à mon grand regret pas le temps d'articuler la moindre syllabe que j'entends alors une voix. Une voix d'homme, une voix normale. J'aurai pu m'attendre à un accent de méchant, une grosse voix métallisée ou digne des voix off, voire même quelque chose au timbre diabolique, mais non. Je ne dis pas non plu qu'il commence à me parler comme à son cousin, mais ses cordes vocales produisaient des sons presque familiers. Une voix normale quoi.

Et la voix normale du personnage pas du tout normal prononça ces quelques mots:

" Enfin! Le Marcheur revient... Et je vais pouvoir m'occuper de lui... "

J'aurai bien imaginé le petit rire sarcastique ponctuant la phrase, mais il n'en fut rien. Peut être qu'il sourit, mais son visage me restait caché.

Je le vis alors léviter doucement jusque moi, et j'aperçois dépasser de sa manche une crosse de revolver... Sérieusement, un méchant avec cette classe et ce charisme, qui au lieu d'une dague ou de magie se trimballe avec un simple pistolet? En plus de ça, je voyais mal comment faire pour éviter un plomb, surtout que toutes mes prières pour un fusil d'assaut ou un gillet pare-balles restaient sans réponse.

C'est à ce moment que je choisis quand même d'ouvrir la bouche, me posant au moins autant de questions que vous à cet instant.

"Excusez-moi Monsieur, nous n'avons pas été présentés?"

"PAN!" Fut la seule réponse que j'obtenus, de la part du canon de son arme, avant de voir à quelques mètres de moi un très bel et tout aussi large que profond impact de balle... Je déglutis, imaginant ma tête à la réception du projectile, et quitte à y rester, demande:

"Pas le droit aux questions alors..." Mon cerveau tourne à plein régime, mais je n'ai rien trouvé de mieux que ce qui suit:

"Dommage! Mais au moins laiss..."
(Et là je fit quelque chose que dans ma vie jamais je n'aurai pensé faire, et que je n'imaginais pas possible: je pointais du doigt une direction dans son dos), et, écarquillant les yeux je m'écrie:

"Oh! Mais c'est quoi ça?!?!"

Et en voyant sa robe tourner dans la direction pointée, ne pouvant m'empêcher de penser au ridicule de la scène, je m'élance à toute vitesse dans l'autre direction, sans penser aux risques éventuels qui m'attendaient derrière la porte blanche. Entendant alors plusieurs détonations, je me jetais sur la poignée que je tournais dans tous les sens pendant une seconde qui me parut plus que longue, avant d'ouvrir la porte et de plonger au travers, en prenant tout de même soin de la refermer derrière moi, comptant sur les précieuses fractions de secondes économisées par ce geste.
Avant d'avoir pu refermer entièrement la porte, il m'avait semblé entendre les jurons fleuris de ma nouvelle connaissance si peu bavarde.

Je me trouvais alors dans un couloir, aux murs blancs comme ceux de la pièce que je venais de quitter. Le sol était carrelé de carreaux gris d'une dizaine de centimètres de côté, assez sobres et propres, reflétant les lumières fixées à intervalles réguliers au plafond. Le couloir était plutôt étroit, à peine plus d'un mètre vingt de large au jugé. Par contre il semblait s'étendre sur plusieurs centaines de mètres de chaque côté, sans le moindre virage ni même le plus petit recoin. Bien sûr, il ne me fallut que très peu de temps pour m'en rendre compte et analyser tout cela, conscient du danger qui me poursuivait.

A part celui de mes pas et de mon coeur battant à mes oreilles, je n'entendais absolument aucun son. Je m'élançais sans plus attendre le long de ce couloir, croisant ici et là différentes portes, mais aucune ne m'inspirait et de plus le grand chaperon noir armé de son petit jouet n'avait toujours pas refait surface. Je commençais donc doucement à me détendre.

Puis sans comprendre pourquoi, le couloir s'éclaira alors en rouge clignotant, tandis qu'une bruyante alarme se mit en route.
C'est à ce moment précis que je me réveille en sursaut dans mon lit, associant l'alarme du couloir à mon réveil.

Il était d'ailleurs grand temps que j'en change la sonnerie.

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