Chapitre 20: Non mais je rêve??

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Finalement, après le dîner je m'endormis tranquillement.

Je pris mon rêve dans son cours, assis au bord d'une piscine, seul. Le bassin était arrondi dans une forme irrégulière, dont le contour était orné par une margelle de larges dalles blanches. Au dessus du niveau de l'eau, les bords du bassins arboraient une mosaïque de petits carreaux clairs.
Autour de moi une pelouse chatoyante et tondue à une régularité frôlant la perfection maniaque s'étendait sur un sol qui se gondolait par endroits. Cela ne paraissait pour autant pas le moins du monde disgracieux.
L'eau m'avait l'air quant à elle plutôt froide. Son bleu très clair perturbé de fines rides translucides à la surface me donnait néanmoins une profonde envie d'y piquer une tête.

Toutefois, après les avoir vu, j'enfilais les habits pliés à côté de moi et commençais à explorer le jardin.
Au détour d'un arbre, je levais les yeux vers l'origine d'un chant composé de multiples gazouillis d'oisillons dont j'aperçus le nid.

En écoutant les piaillements mélodieux, je ne faisais que peu attention au sol et décidais d'y reporter mon attention.
Bercé par l'atmosphère tranquille et le calme ambiant, je me serai bien prélassé quelques heures dans ce rêve.
Mais je remarquais au milieu du vert tapis de gazon une trappe qui me rappelait ce pourquoi j'étais, en partie, venu dans cette dimension.

Écoutant à contrecœur mon sérieux, je pris deux pas d'élan et passais la trappe.

Une fois de l'autre côté, je laissais brièvement mon regard faire le tour de la pièce blanche, dans laquelle je décidais de ne pas m'attarder aujourd'hui.

Je passais par la porte puis m'aventurais dans le couloir, à la recherche de mon unique point de repère dans cet endroit étrange: Marc. Ce dernier fut rapide à trouver.

Je le saluais. Ensuite il me demanda comment, si besoin était, il pouvait m'aider. Après réflexion, je formulais une demande afin de savoir si une personne, (en l'occurrence je pensais à Éric,) que je connaissais était en train de rêver.
Ce à quoi il répondit en consultant un de ses livres, avant de me confirmer que oui, il y avait bien quelqu'un de mes connaissances dans cet univers, qui dormait depuis à peu près autant de temps que moi.

Il se proposa alors de me guider jusqu'à l'entrée du rêve pour que je puisse, si tel était mon souhait demander à y entrer. Après quelques pas, il m'indiqua une porte sur la gauche, et me précisa que d'y toquer simplement suffisait.

Le subconscient était le premier contrôle, il m'autoriserait ou non à rentrer dans le songe. C'était cependant au rêveur de confirmer l'accès, que ce soit pour un rêve ou pour la salle blanche.

Pour résumer, le subconscient analyse rapidement la personne afin de déterminer si elle représente un quelconque danger ou non, puis si cet individu est connu du rêveur, avant d'en dévoiler l'identité pour que l'hôte prenne en dernier lieu la décision finale.

Je frappais, après que mon guide eut repris son cheminement, rapidement trois fois à la porte, le bruit des chocs raisonnant dans le vide du corridor. J'eus alors l'impression de n'attendre qu'un quart de seconde, avant de voir le cadre de la porte s'éclairer en vert. Je devinais logiquement que ma connaissance m'avait autorisé à pénétrer dans son espace comme je m'y attendais.

Je saisis donc la poignée et entrais dans une pièce blanche, pourvue de très peu d'éléments décoratifs, contrairement à ce à quoi je m'attendais de la part d'Éric qui rêvait depuis longtemps.

Après avoir refermé le battant, j'observais rapidement le milieu qui m'entourait. Je tournais enfin la tête vers un mini salon, composé de deux canapés fins et bas en tissu gris sobre, dépourvus de dossiers. La table en plastique gris foncé, ornée de motifs donnant l'illusion de l'osier tressé, conférait à ce salon un air moderne. C'est à ce moment que je levais les yeux sur l'un des canapés et que je vis...

Andarta.

Mon sang ne fit qu'un tour, au cours duquel il oublia sûrement d'irriguer mon cerveau.
Entendant dans le même temps mon cœur changer brutalement de rythme dans ma cage thoracique, je dois reconnaître que ce fut pour moi un grand moment de surprise, d'étonnement; qui poussait même à la confusion et l'incompréhension.

Bref, je ne m'attendais pas le moins du monde à trouver ici la jeune femme. Et encore moins à la voir porter sur moi un regard surpris, mais dans lequel se côtoyaient à la fois du soulagement et de l'interrogation.

C'est là qu'elle m'adressa un large sourire, véritable don de la nature, et tendant un bras vers moi m'invita à venir la saluer.

Je ne savais pas que c'était possible, mais je venais alors pour la première fois de ma vie de rougir en rêve.
Enfin je supposais que mes joues étaient rouges, bien qu'à mon avis tout mon visage hérita de la coloration.

Qui tenait certainement plus du violet d'ailleurs.

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