Je décidais alors de tirer. Enfin, d'ouvrir la porte. Ma main se tendit en un geste vif, et dans le même mouvement une rotation de mon poignet entraîna le déclenchement du mécanisme de la serrure, puis exerça une pression sur la porte. Le tout en une fraction de seconde. Contrastant avec l'urgence de mes actes, le battant s'ouvrit lentement vers l'intérieur de la nouvelle pièce, sans produire le moindre son.
Prenant un profonde inspiration, mes pas me portèrent, la démarche hésitante pour ne rien cacher, de l'autre côté du palier. D'abord, le carrelage s'éparpillait au sol sous mes pieds avant de finir par disparaître, au même titre que les dernières goûtes d'eau sur ma peau. Puis à la suite la pièce était pavée en gros blocs de roche clairs et polis, s'il vous plaît.
Mes pas raisonnèrent sur ce matériau, seul bruit environnant. Je détaillais alors le reste de ce nouvel endroit: le sol aux reflet blancs s'étendait sur 52.36 mètres carrés d'après une rapide estimation, et s'élevaient symétriquement 3 colonnes de marbre gris de chaque côté de l'espace central de cette salle. Leur base plus large était cubique, et en roche brute, tandis que le cylindre qui grimpait au-dessus jusqu'au plafond 2.5 mètres plus haut était lisse et semblait travaillé.
les murs de ce vestibule étaient... Bleus. Percés régulièrement de lucarnes carrées. Tout prêt d'un arche dans le fond reposait une sorte de piédestal, support sur lequel je pouvais apercevoir une coupole dans les tons bruns, de ce que j'en déduit vraisemblablement en terre.
Baignant, décidément, dans cette ambiance de temple aquatique, je repris ma progression.Je marchais, mimant de mes membres supérieurs les mouvements de la brasse, avant de me rendre compte du ridicule de la situation. Je ne pus me retenir de sourire tout seul à ma bêtise, avant de revenir au sérieux qu'exigeait mon investigation. Je me trouvais donc accolé au promontoire, et posant mes mains sur les bords du récipient, je penchais le visage au-dessus afin d'en observer le contenu.
En premier lieu il m'apparut que c'était de l'eau, encore. Mais cette fois-ci le fameux liquide réagit. Une légère onde en rida la surface, formant progressivement des vaguelettes fuyant le centre. Se formant derrière l'eau désormais trouble je distinguais des couleurs, puis des formes et enfin une image.
Je la vis. Très certainement au beau milieu d'un songe, Andarta était assise sur une balançoire en cordes et planches suspendue à un saule, en bordure de prairie. La clairière lumineuse en arrière plan, un sourire bienveillant et innocent sur son visage, elle portait un short en jean et un T-shirt azur aux motifs indiens. Il ne manquait plus que quelques fleurs de cerisier, un papillon coloré voletant dans ces cheveux sombres, et le tableau d'une fée était complet.La vision s'estompa ensuite, faisant place à une plage. Au pied d'un grand palmier, tenant une noix de coco, Eric semblait lui aussi rêver paisiblement. Par la suite la vision se troubla, et un tout autre décors s'afficha. Seule, devant un chalet de montagne beaucoup trop sombre et enneigé à mon goût, se tenait une jeune femme aux cheveux courts. Son regard semblait scruter l'horizon, et il me sembla même y déceler de la détresse.
Puis une rafale de vent enneigée vint perturber l'image, et l'eau redevint une surface plane et inanimée comme au départ.
Perturbé par ce que je venais de voir, les réponses que j'étais venu chercher m'échappaient toujours et la longue liste des questions ne raccourcissait pas.En conclusion à ce rêve, deux choses essentielles: l'eau était parfois bien plus hallucinogène et dangereuse que l'alcool, et il était possible de regarder de l'extérieur les rêves de certaines personnes.
Cependant... Qui était cette mystérieuse femme, pourquoi l'avais-je vue? Quelle explication y avait-il à tout cela?
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Dreamwalker
FantasíaToutes ces choses merveilleuses qui nous arrivent en songe, ce monde aussi incroyable qu' incompréhensible, chaque seconde passée entre l'instant où l'on s'endort et celui où l'on se réveille... Un jeune homme comme les autres, à la vie tranquille e...