Chapitre 14: C'est l'Histoire d'un rêve...

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Le cadran de mon radio-réveil affichait 7h57.

Je n'aimais pas particulièrement me lever avant mon réveil, mais je n'allais pas rechigner pour trois minutes. Après avoir fixé quelques secondes les chiffres digitaux sur l'écran bleu, je me levais afin de me préparer, d'accomplir mon rituel matinal si l'on peut dire.

Une fois en tenue, je traversais la maison pour rejoindre la cuisine et prendre mon premier repas de cette journée. J'avalais mon petit déjeuner en compagnie comme d'habitude de ma mère, avant de partir pour le Parc.

Sur la route je repensais brièvement aux nombreuses informations que je devais assimiler. 

Il faisait gris, les arbres arboraient un feuillage plus terne et le froid humide rendait l'atmosphère vraiment morose. C'est sur ce ton monotone que se déroula ma journée de travail, passée en grande partie à attendre des clients providentiels qui se faisaient désirer.
Seule petite anicroche à ce lancinant enchaînement de minutes d'ennui, une pointe douloureuse dans le crâne vint rapidement se rappeler à mon bon souvenir lors de l'après-midi. Je la ressentie alors que je surveillais très attentivement le paquet de dépliants posé sur le comptoir de l'accueil devant ma chaise. C'est d'ailleurs très vraisemblablement cet incident qui me tint éveillé, bien qu'une sieste me tendait les bras. Même si piquer un somme sur mon lieu de travail n'est pas la meilleure image que je pouvais offrir, la clientèle ne se bousculait pas à l'entrée et j'étais de plus à l'abri du vent. 

Mais cette sympathique douleur, aussi cinglante que furtive empêcha ma conscience de m'abandonner. Au terme de la longue journée que je venais de vivre, une toute aussi longue soirée bien au chaud se présentait devant moi. 

Le temps de manger en famille, et j'allais m'allonger sous les draps pour y finir ma soirée. J'essayais de lire un chapitre d'une fiction commencée récemment, mais je tenais simultanément une conversation sur mon téléphone avec Andarta. 
C'est d'ailleurs le livre ouvert posé à l'envers sur le torse, le téléphone à la main et la lumière allumée que je sombrais, un peu plus tôt que prévu, dans un sommeil assez attendu.

Puis lorsque j'ouvris les yeux, je me retrouvais debout dans le hall de l'entrée d'une grande surface, à quelques mètres d'une galerie ressemblant de très près à celle que je traversais lorsqu'il m'arrivait d'aller en courses. Au milieu des vitrines, lampes, caddies et autres éléments normaux je repérais une boutique correspondant à celle qui avait ouvert récemment au sein de la grande surface, dans laquelle travaillait dans la réalité une certaine jeune femme brune au sourire ensorceleur. 

En m'y dirigeant, persuadé de devoir m'y rendre, je traversais sans l'avoir vu un magasin de sport. Passant devant un bac de ballons de football, mon instinct, sans doute, me fit presque naturellement en prendre un. 

Quelques pas plus tard, au détour du dernier rayon, une trappe dans le sol m'interpela. Si j'étais cette fois-ci au courrant du fait que je rêvais, je ne m'attendais pas du tout à trouver en ce lieu si incertain le passage vers les profondeurs de cet univers. 
Le ballon sous le bras, je me dirigeai alors vers la plaque.  

Clin d'oeil de mon subconscient sûrement, j'observais avant de m'élancer que j'étais habillé exactement comme la dernière fois que j'avais mis les pieds dans cette grande surface; avec mon jean serré rouge et ma veste grise par dessus un T-shirt blanc à motif rouge. 

Enfin je sautais à pieds joints sur la plaque et descendis dans les sous-couches de ce monde, agrippant des deux mains le ballon que je décidais alors d'emporter avec moi.
Bien que celà puisse ressembler à du vol, je précise que ce ballon n'était que fictif et ne possédait aucune valeur ni existence réelle. Il était tout à fait hors de question pour moi de dérober un produit. Et qui plus est dans cette configuration-ci j'étais, peut être indirectement mais tout de même, le créateur de l'objet dont je vous parle.

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