The Curious Case

The Curious Case - Cas 1: Celle qui nous épie

  Pourquoi depuis la création d'Internet, le monde s'est à ce point dégradé?

Peu de personnes se pose cette question. Et pourtant, nous devrions, vous ne croyez pas? Il est vrai que Internet a apporté sa dose de bienfaits. Je suis la première à rester dessus. Internet aide les asociaux à s'évader et leur permet de communiquer avec diverses personnes.

Mais comme le reste, Internet a aussi son lot de morbidité, de cachoteries...

Je doute fortement du fait que vous ignoriez ce qu'est une creepypasta, si vous passez votre temps libre sur Internet. Pour les ignorant(e)s, la creepypasta est une histoire publiée sur Internet dans le seul but de rendre mal à l'aise, de faire peur ou de dégoûter. Elle est fictive en tous points, et est postée anonymement sur le net. Pour pouvoir en lire certaines, il est nécessaire d'avoir des connaissances en Anglais. Pour une européenne comme moi, il faut avouer que ce n'est pas bien difficile. Cependant, mon champ d'action n'est élargi qu'aux pays anglophones et francophones.

Mon champ d'action, ce terme doit vous intriguer.

Saviez vous...
Saviez vous que le monde contient son lot de phénomènes inexpliqués? Des phénomènes qui ne peuvent être résolus par l'Homme? L'Homme éprouve une fascination pour ce qui ne peut être expliqué. Mais parfois, cette fascination peut inévitablement conduire au pire.

Le vingtième lecteur d'une de ses fameuses creepypasta, regrettera toujours sa lecture.

Aujourd'hui, j'ai du me rendre en France. Un cas comme ça me manquait. Les gens sont souvent traumatisés de ce genre de chose. Et pourtant, la France est un pays où il se passe plus de trucs qu'on ne pourrait y croire, vous savez.
La concernée cette fois-ci est une certaine "Lucile", mais je ne révèlerait pas son nom de famille pour des raisons évidentes de sécurité, tout ça. Sa maison, grande baraque blanche au toit noir, m'attendait sous la pluie. C'est dans la région du Nord-Pas-de-Calais que je devais me rendre. Une région où il pleut beaucoup. Beaucoup, vraiment. J'ai frappé à sa porte assez fort pour qu'elle puisse m'entendre. Du moins s'il n'est pas trop tard.

« J'arrive! »

Il semblerait pour mon bonheur qu'elle soit encore en vie. Mais en vie de quoi? Moi même, je n'en sais pas plus, comme elle a préféré ne rien dire au sujet de ceci. Ma correspondante m'ouvra finalement la porte. Une femme d'environ trente ans, rousse aux cheveux courts, et assez mince. Le visage assez souple, avec peu de traits de vieillesse dessus. J'étais plutôt rassurée de constater qu'elle allait mieux que ce que j'imaginais. Elle ne semblait pas terrifiée. Elle me fit rentrer s'étonnant que je n'ai pu mettre de capuche, ou prendre un parapluie, enfin de quoi me protéger de l'eau. J'aime quand il pleut, je trouve que ça rafraichi les idées. De plus, sentir l'eau couler sur mes mèches, c'est une sensation agréable.

« Vous êtes bien "Mrs.E"?
- Attends, tu ne le savais même pas en me faisant rentrer? soupirais-je.
- Eh bien... Non...
- Tu imagines que n'importe qui s'appropriant l'identité de Mrs.E pourrait venir et t'attaquer, ou te cambrioler? »

Soudainement, Lucile sembla désorientée. Je voyais bien que mes paroles l'inquiétaient. Mrs.E est un nom de code, car je ne passe mon identité qu'à mes associés. Un point c'est tout. Mon vrai prénom est Error, et mon nom de famille est Enger. Je suis Allemande d'origine, mais j'ai vécu et grandi en Italie. De plus, j'ai acquis une grande culture des langues étrangères. Je peux parler au bas mot six langues, il est donc facile pour moi d'élargir mon champ d'action quand il le faut, bien que ce dernier s'étende bien plus souvent aux pays francophones et anglophones, comme je le disais. Mon métier me force à beaucoup voyager. Je peux voir du pays, comme on dit.

« Je te rassure, je suis loin d'être une autre personne que "Mrs.E",dis-je, calmement.
- J'en doute un peu avec ce qui ce que vous m'avez dit...bégaya-t-elle.
- Si vous voulez, j'ai l'enregistrement de votre appel, je le garde toujours,grognais-je.»

Je lui fit écouter. L'enregistrement de notre conversation était bien réussi. Il arrive parfois où ça rate, mais c'est plus rare. Dans notre discussion, Lucile demandait l'aide du FCC, urgent selon-t-elle. Mais elle ne m'en dit pas plus. Bien sûr, je suis restée dans le flou jusqu'à ce que j'arrive à elle, et je le suis toujours. Lorsqu'elle écouta l'enregistrement et qu'elle reconnue bien chaque parole qu'elle avait prononcée, elle accepta de me croire et de se confier à moi.

« Il me hante toute la journée. Je ne comprends pas, j'ai toujours cru qu'elles n'étaient que fictives, inventées pour nous mettre mal à l'aise...commença Lucile, en posant sa tête entre ses deux mains.
- Je me doute que c'est une drôle d'histoire, mais tu ne m'aides pas plus, là, grognais-je.
- E-Excuse-moi...
- Tu as lue quelle creepypasta, donc? »

Lucile a eue la malchance d'être la vingtième lectrice d'une creepypasta en particulier. Sa vie en est donc considérablement modifiée...

« Avant que tout ça ne commence, il s'agissait d'une creepypasta qui s'appelle "Mr.Pig",sanglota-t-elle.
- Mr.Pig, j'en ai entendue parler, plaçais-je, doucement, en sortant une bière de ma poche,il me semble que dans cette creepypasta... Des rapports policiers parlent d'un Internaute ayant trouvé sur Chatroulette quelque chose de particulier. Un homme a tête de cochon, dont la qualité d'image est fortement... Discutable. Profitant d'un des nombreux arrêts sur image de la caméra d'en face, le concerné pris une capture d'écran, et la répandue sur le net sous le nom de Mr.Pig. Les autorités ne pouvant être assez rapides, ont du laisser l'image circuler, bien que le premier concerné soit décédé dans des conséquences assez violentes très peu de temps après. Peu de temps après, une Internaute est tombé à son tour sur Mr.Pig, et après une capture d'écran à son tour, on l'a trouvée morte, couverte de morsures sur certaines parties du corps, et violée avant sa mort.
- Oui... C'est bien celle-ci,dis Lucile en essuyant un bout de morve qui coulait de son nez.
- Alors, qu'as-tu vu? demandais-je, en décapsulant ma bière et en en buvant quelques gorgées.
- J'ai étrangement eu envie d'aller sur Chatroulette après avoir lue cette creepypasta. Je m'y suis inscrite, et pendant quelques jours, je m'amusais à saper les gens que je voyais. Je les "nextais". Puis, il y a deux jours, je suis tombé sur Mr.Pig. Je... (pleurs) je n'ose pas croire à tout ça...
- Et c'est tout? grognais-je,tu ne t'es bien sûr pas dis que ça pouvait être un canular, d'un quelconque fan voulant blaguer, ou d'une simple caméra cachée.
- N-Non...
- Je ne sais pas ce que viens foutre ici, alors,soupirais-je en me levant.
- Tu vas me laisser avec ce monstre?! cria Lucile, en se levant à son tour.
- Je ne suis pas conne, je ne bosse pas sans preuves.
- Mais... Son visage me hante, comme mon mari est partie en voyage d'affaires, je suis seule à la maison depuis une semaine... Je me sens épiée, observée! Parfois même j'entends des cris de cochons, j'en peut plus! »

Lucile est clairement à bout de nerfs, mais elle peut très bien faire une crise de paranoïa. Pourtant, la laisser comme ça, seule, sans lui avoir prouvé que son "Mr.Pig" n'était qu'une erreur, ça me reste sur la conscience. Au mieux, si je ne me suis pas trompée et qu'elle fais une crise de paranoïa, elle devrait vite se calmer. Si je partais, j'aurai sa folie sur la conscience, et elle finirait en asile psychiatrique. Je vais devoir faire un effort.

« Bon, d'accord, je veux bien tenter un truc,grognais-je, agacée.
- C'est vrai?! s'exclama Lucile.
- Ouais. S'il ne se passe rien, ou qu'il arrive un truc et que tu survis, il faudra me payer. Le voyage était cher mine de rien.
- Et dans le cas contraire?...
- Tu as déjà vu un mort payer? soupirais-je, désespérée, dans tous les cas, ce sera 50€.
- 50€?!s'exclama la cliente.
- Je te sauve la vie, quand même! Tu devrais m'en être reconnaissante! »

Je ne suis pas idiote non plus. Les clients qui tentent de m'arnaquer sont assez nombreux... Ils ne sont pas contents alors que je tente de les aider. L'argent a plus de valeur que leur propre vie. Les clients comme ça m'énervent.

« On va faire un truc,soufflais-je,je vais poser des caméras un peu partout dans la maison.
- Pour?
- Si je reste, il y a peu de chances que Mr.Pig ce décide à venir. Donc je vais te surveiller, par caméra. Les caméras sont reliés à mes deux portables.
- Deux portables? me demanda-t-elle.
- Je n'en aurait eu pas assez d'un seul... soupirais-je, à nouveau.
- Ah... »

Après avoir installé plusieurs caméras dans chaque pièce de la maison, je me rendis dans ma voiture. Le pire, c'est que j'allais devoir surveiller plusieurs écrans en sachant pertinemment que ma cliente était en pleine crise de paranoïa. Et pourtant, je dois prendre mes précautions, on ne sais jamais. Bien que toute cette histoire reste dur à croire.

De 17 heures à 18 heures, rien à signaler, Lucile part une dizaine de minutes pour surveiller son chien lorsqu'il fait ses besoins.

De 18 heures à 19 heures, Lucile part manger. Son repas est plutôt banal, un simple plat de pâtes, avec un carré de beurre mélangé au tout pour un peu de goût supplémentaire.

De 19 à 22heures, Lucile regarde la télé. Je peux bien sûr remarquer une espèce d'obsession à regarder tout autour d'elle, comme paniquée. Elle réagit ainsi environ toutes les cinq minutes, et sur des timings qui se serrent de plus en plus.

Dès 22heures, ma cliente partie se laver. Malheureusement, j'ai jusqu'à été mettre une caméra dans sa douche. Ne sait-on jamais, pas vrai?

Dans la creepypasta originelle, la seconde victime s'est faite attaquer alors qu'elle se lavait. Mais durant toute la douche de Lucile, ça a été le calme le plus plat. Elle, en revanche, tremblait à mesure que le temps passait. Elle sortie de sa douche, les cheveux encore trempés, et attrapa une serviette, puis sortie de la salle de bains pour rejoindre sa chambre. J'ai relâchée ma vigilance, et pensant que tout était que paranoïa, j'ai arrêté de regarder.

Un élément.

Un élément me fit bondir sur le portable tel un éclair. J'ai pas rêvé?! Quelque chose suivait de très près Lucile.

Un énorme cri. Assez fort pour me forcer à embarquer le portable.
Lucile venait de se faire attaquer, les hanches broyées dans la mâchoire de l'énorme homme-cochon. Le sang était abondant, et ses hurlements me faisaient vriller les tympans. C'était horrible à voir. Sortie de la voiture, je me précipita vers la maison, et fonça dans la porte, pour l'enfoncer. Mais cette saloperie était verrouillée. J'avais pourtant dit à cette idiote de garder la porte ouverte!! Je n'ai pas le choix. Je m'arma de mon revolver, avant de tirer plusieurs fois dans la porte. Après avoir créé deux trous, je frappa dedans avec mon poing, passant à travers le bois, et déverrouillant la porte manuellement, avant de l'ouvrir. Je retira la main de la porte, toujours armée de mon flingue, qui lui était dressé d'un silencieux. J'entendais des cris répétés et extrêmement serrés sortir de l'étage du dessus. Mr.Pig violait Lucile, c'est sûr! Je grimpa à une vitesse des plus étonnantes les marches, les enfilant une par une. Arrivée au premier étage, les cris avaient cessés. Mais, j'entendais tout de même des gémissements. Si seulement j'avais pas relâchée ma vigilance! Quelle erreur de débutante!

Défonçant la porte d'un coup d'épaule bien placé, je rentra sans hésiter. Au moment où je posa pied, une vision d'horreur remplaça ce dont j'avais peur. Mr.Pig ferma sa mâchoire énorme sur le visage de Lucile, qui était déjà couverte de morsures. Il me regardait, de ses deux yeux verts luisants, et s'amusait de son massacre. Il y avait du sang sur chaque mur. Lucile était morte, et seule une partie de sa tête restait, et c'était celle du bas. Dégoûté par le crâne de sa victime, le cochon recracha le haut de la tête, à mes pieds, en toussant si fort que quelques goûtes de sang et de salive vinrent se déposer sur mes cheveux.

« Putain, t'es vraiment dégueulasse...soufflais-je.
- HHHH... »

J'en pouvais plus, ça puait la sueur de porc ici. Et pas que, je voyais bien qu'il avait vomi sur Lucile durant son viol. Il s'était fait plaisir, cet immonde tas de graisse. Je m'arma de mon flingue, et tira une balle dans sa tête de porc, avant de constater que mes balles ne faisaient que rentrer dans sa chair et s'y loger pour y rester. C'est crade, sérieusement. Il tenta de se jeter sur moi, mais, je ferma la porte au moment où il tenta de refermer sa mâchoire sur moi, le bloquant. Je l'avais pas arrêté, son groin ressortait même par la porte, qu'il défonçait en remuant gaiement de la gueule. C'est dégueulasse, putain. Je ne pu m'empêcher de tirer à nouveau dans sa sale gueule, mais comme j'm'y attendais, il ne ressentais rien. Une seule solution, la fuite! Alors que je me mis à courir, il passa la porte, et courra à son tour dans le même couloir, qui devait bien être long. Putain, c'est mauvais, Lucile est morte. Même si je lui échappe, il est peu probable que nous n'entendions plus parler de lui! Je rangea mon arme durant la course, dans le revers de ma blouse en cuir, et attrapa la petite table où était exposée une photo de son mariage, couverte de sang. Je la lança dans la sale gueule de se porc, pour le ralentir. J'en profita pour descendre en trombe pour l'éviter lui.

Arrivée en bas, je me cacha dessous les marches, sans qu'il ne me voit. S'il me renifle par malheur, il va donc me trouver. Mais un coup bien placé de poignard dans les yeux, et je pourrais m'échapper. C'est tout ou rien, dans le cas où il me repère. Dans le cas contraire, il ne fera que descendre les marches, et... Il s'échappera.

Ce qu'il a fait. Il a défoncé la porte, et a continué sa course dans la rue. Heureusement pour moi, il n'a l'air d'avoir que sa sale gueule qui fasse de lui un homme-cochon. Le reste, c'est bien un homme. Mon pouls battait plus que je ne le pensais, mais j'avais échappé au pire, que demander de plus?

Mais ce n'est pas fini. Je déteste quand un de mes clients meurt. Comme cette dernière est morte, la creepypasta va sûrement s'attaquer à d'autres personnes...

Mais je déteste plus que tout perdre mes clients. Je vais entendre parler de Mr.Pig, mais...

« Il va entendre parler de moi, lui. »