The Curious Case - Cas 4: Celle qui te poursuit

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« Il est impératif de nous faire de nouveaux collègues. »

C'est sur cette phrase que Aurore m'a laissée seule la semaine passée. Putain, j'ai l'impression qu'elle me refile toutes les corvées du FCC. Je suis pas sa bonne, bordel. Que dis-je, je suis sa supérieure, elle me devrait un peu de respect.

Finalement, après avoir fait passer des annonces dans les journaux, et des tracts sur une association qui cherchait des "personnes prêtes à agir, n'ayant aucunes craintes et handicaps, prêtes à risquer leur vie en toute circonstance pour venir en aide aux gens", j'ai finalement réussi à rameuter un petit groupe de personne. Je suis plutôt satisfaite de mon travail, à vrai dire.

Aurore est parvenue à lier un accord avec le gouvernement. Non seulement, ils continuent à nous avancer l'argent nécessaire pour nous acheter nos armes, mais de plus, nous pouvons avoir accès à un local spécialisé et réservé uniquement pour nous, quel que soit le pays du monde où nous nous rendrons. Je suis plutôt étonnée que Aurore ait réussi à nous débloquer tout ça en une semaine, alors que moi j'ai jamais réussi à parlementer avec les hauts placés du gouvernement. Il faut dire que ça mérite des applaudissements... Mais je pense aussi que le grade qu'avait son père lui a permit d'aller causer aux hauts placés bien plus rapidement que moi en quelques années.

C'est finalement dans notre petit local de France que nous devons nous réunir, pour décider ceux qui pourront venir avec nous. Contrairement à ce dont j'avais peur, ils sont venus à quatre. J'avais peur d'en voir plus... Putain, combattre des creepypasta c'est pas le truc à rameuter des centaines d'agents. Ils sont que quatre, mais c'est peut être déjà de trop.

Après un court moment d'hésitation, je me décide à rentrer dans le local où attendent les quatre éventuels employés. Une fois rentrée, je ferme la porte et vient m'asseoir à table à côté d'eux... Histoire de voir leur réaction. La pièce est composée bêtement: quatre murs non décorés, une table centrale avec six chaises. Finalement, juste une personne utilise l'une des chaises, en plus de moi. Une brune, cheveux courts, avec un air de blasée totale. Elle me plaît déjà celle-là, elle a l'air d'en avoir rien à foutre de vivre.

Alors que je dévisageais chaque potentiel adhérant, l'un d'eux s'approcha de moi, et écrasa un bout de feuille sur la table. C'était un mec, cheveux noirs et yeux noirs, avec un visage assez arrogant. Il devait faire prêt d'un mètre soixante-quinze, un homme plutôt grand, bien plus que moi en tous cas.

« Tu sais lire? me fit-il d'une voix insupportable, ici, c'est pas les handicapés qui viennent. C'est pas avec un bras en moins que tu vas réussir à être prise, alors tu ferrais mieux de te barrer. »

Oh, je vois. Un idiot partiellement fini qui m'a confondu avec un chercheur d'emploi.

« Oh, j'te cause, reprit le mec, tu pourrais me répondre.
- Tu devrais tenir tes propos, tu parles à la... fit la brune aux cheveux courts, avant que je ne la coupe. »

J'attrapa la tête de mon cher ami, et l'écrasa violemment sur la table, avant de me lever. Je pris sa tête par les cheveux, et le tira en arrière, fracassant son crâne contre mon genou. Sonné, je le lança contre le mur, le tout d'une main.

« ... patronne, termina la brunette. »

Je reprit mon souffle, et m'avança au centre de la pièce, prenant le papier que le garçon m'avait déposé sur la table. Je pris mon inspiration, racla ma gorge la main fermée contre ma bouche, et prit la parole.

« Bien, je n'ai pas envie de m'offrir en spectacle plus longtemps, donc on va abréger. Sachez que tout autre respect en ma personne vous coûtera la même punition, plus violente à chaque fois. Et j'hésiterais pas à tuer l'un de vous si vous tentez de me refroidir.
- Je vois pas l'intérêt de te refroidir, fit une autre brune, cette fois-ci aux cheveux longs, et aux yeux bruns.
- Je vais juste vous donner énormément de raisons de me haïr, grognais-je, dans le FCC on est pas là pour déconner.
- C'est quoi le principe même de cet emploi? fit une blonde aux yeux bleus, assise au coin de la pièce en levant la main. »

Je tourna ma tête vers la concernée, avant de m'avancer vers elle. Je leva mon pied face à son visage. Elle décala ce dernier de quelques centimètres, me laissant écraser mon pied contre le mur. Je croisa les bras devant elle, avant de me baisser légèrement.

« Tuer ou se laisser crever, lui soufflais-je, donc maintenant si tu n'es pas apte à contenir tes émotions, la porte et au fond.
- J'ai jamais dit que je partirais pour si peu, rétorqua la blonde.
- ... C'est quoi ton nom?
- Élisabeth Van Jäduo... Patronne.
- C'est bien, tu as déjà plus de répartie que notre connard d'homme. »

Je retira mon pied, et retourna devant tout le monde. Je croisa à nouveau les bras, avant de reprendre la parole.

« Bien, maintenant j'aimerai connaître le nom des suicidaires qui bosseront avec moi. Lorsque je vous montrerai du doigt, je ne veux pas de questions, juste que vous me donniez votre nom et prénom. Votre âge ne sera pas nécessaire, nous sommes en droit de recruter tout le monde tant que vous avez plus de quatorze balais. »

Je leva le doigt vers la grande brune, celle aux cheveux longs, et aux yeux bruns. Une fille fagotée d'un léger manteau de fourrure, qui devait avoir environ vingt-trois ans.

« Nina Lobov, patronne, me fit-elle, en soupirant. »

Oh, celle-ci n'a pas l'air trop réticente. Juste un peu j'm'en foutiste. Au moins, je devrais vite en faire une bonne pionne, prête à se jeter dans la gueule du loup.

Je leva ensuite mon doigt vers le type qui m'avait énervée plus tôt.

« Tss, Kaito Yami. »

Celui-ci m'agace déjà. Je me demande s'il tiendra longtemps contre nos amies les creepypastas. Dans tous les cas, s'il peut servir de chair à canon, il pourra peut être me sauver la vie en mourant pour moi.

Pour terminer, je pointa du doigt la brune aux cheveux courts, qui étais assise à la table. Celle-ci avait l'air encore moins accrochée à la vie.

« Yoru. »

... Elle se fout de ma gueule, j'ai demandé nom et prénom.

« Je veux ton nom et ton prénom, grognais-je.
- Ce que je te donne est suffisant. Donc tu te contenteras de Yoru.
- Dis la nana qui me dit de tenir mes propos, râla Kaito.
- Oh, toi ta gueule, lui lança Yoru. »

Je m'avança vers Yoru. Celle-ci se leva en me voyant arriver. Oh, elle à peine plus grande que moi. Je m'avança face à elle, et lui lança un regard noir.

« J'ai dit... NOM et PRÉNOM. C'est pas compliqué, putain.
- ... Yoru. »

Elle grogna en même temps que moi, nous serrions les dents en même temps. J'attrapa son col, et cette dernière fit de même, au moment prêt. Notre action fut si brusque que la chaise sur laquelle s'était assise Yoru plus tôt tomba dos au sol, tandis que nous nous affrontions du regard.

« Je déteste qu'on tienne tête à Error Enger.
- Et moi je déteste qu'on contre-dise ce que je dis, me répondit-elle.
- Tu sais quoi, tu me rappelles une de mes clientes. Elle avait le même prénom que toi, à l'exception que c'était une peureuse.
- Nan mais arrêtez de vous battre, lança Nina au loin, se rapprochant. »

Yoru tendit la main dans la direction de Nina pour lui dire de ne pas intervenir.

« C'est entre nous, fit Yoru.
- Je suis d'accord avec la brunette, souriais-je en grimaçant.
- Putain, de vrais gamines, grogna Kaito.
- T'inquiète pas, je m'occupe de ton cas après, lançais-je en chœur avec Yoru. »

La brunette et moi nous affrontions du regard dans un pesant silence, recouvrant la petite pièce aux murs si épais. Les autres n'osaient même plus parler, complètement dépassés par la situation. J'attrapa la main de Yoru après avoir lâchée ma prise, et appuya sur son poignet assez pour qu'elle daigne me lâcher, avant que je n'éclate de rire.

« ... Vous êtes sûres que ça va? demanda Élisabeth.
- Très bien, très bien, riais-je à forte voix. »

Celle-ci remis son col en place, en soupirant, d'un air amusée. Cette nana me plaît bien!

« Rares sont ceux qui ont eu le courage de me tenir tête, Yoru, tu me plaît déjà! ♪
- Tu m'envoies ravie, fit-elle, en remettant sa chaise sur ces quatre pieds. »

Tandis que je retourna au centre de la pièce, Aurore débarqua dans la pièce, avec une liste de papiers. Elle me regarda, et tira la tronche.

« J'étais censée m'occuper des nouveaux, grogna Aurore.
- Pas grave, j'ai pu faire connaissance de chacun d'entre eux. Mais heureusement pour toi, je n'ai pas encore expliqué en quoi consistait leur métier. Tu peux donc le faire...
- Très bien. »

Je partis m'installer sur une chaise, tandis que Aurore me remercia de lui céder la place. Elle se racla la gorge, et fit l'appel pour savoir si tout le monde était là. Bizarrement, Il n'y eut pas le nom de Yoru parmi les listés, juste son prénom. Je tourna ma tête vers Aurore, à ce moment, qui me regarda et s'excusa.

« Excuse-moi, Yoru a insisté pour que je note pas son nom mais seulement son prénom.
- L'est têtue, soupirais-je.
- Faut dire qu'elle est presque aussi terrifiante que toi lorsqu'elle s'énerve, murmura Aurore dans l'espoir que je ne l'entende pas.
- Je t'ai entendue tu sais.
- Pas grave... »

Je ne me savais pas si... Horrifiante. Qu'importe, avec un peu de chance, je pourrait faire rentrer du plomb dans la cervelle de ces personnes. Il faut qu'ils sachent que leur vie est en jeu à chaque mission.

« Très bien, je vais commencer par vous expliquer en quoi consiste votre métier, souffla Aurore, sachez tout d'abord que ce que je vais vous dire va vous paraître insensé, fantaisiste... Et il est vrai qu'à première vue ça a l'air complètement fou. Mais il faut que vous preniez tout ça très au sérieux. Nous ne déconnons pas. Et quand bien même ça aura l'air bizarre, s'il vous plaît, suivez nous pour au moins une fois, que vous sachiez à quoi vous attendre.
- Je pense que tout le monde a comprit, soupirais-je, tu peux leur dire à quoi s'en tenir.
- Savez-vous ce que sont les creepypastas? demanda Aurore.
- Plus ou moins, soupira Élisabeth.
- Ouais, lâcha lourdement Yoru.
- De même, firent Nina et Kaito, chacun à leur tour.
- Dans ce métier, on s'amuse à les chasser et à les tuer, à les faire disparaître. »

Un silence lourd et agaçant s'écrasa dans la salle. Plus personne n'osait parler. Bordel, ils réagissent comme je m'y attendait...

« C'est quoi ces conneries?! s'exclama Nina, s'avançant vers Aurore, vous nous avez pris pour des gosses jouant au flic et au voleur?!
- Un conseil, recule-toi, grogna Aurore.
- T'es pas ma mère, j'fais c'que j'veux.
- Je t'aurai prévenue... »


Aurore sorti de sa poche un petit appareil noir, qu'elle colla contre la hanche de Nina. Il y eu un bruit sec et répétitif, avant de voir Nina tomber au sol sur ses genoux.


« Qu'est-ce que tu lui as fait?! s'écria Élisabeth.
- J'ai donné du calmant au bouledogue, ricana ma coéquipière.
- Écoutez, soufflais-je en me levant, on est financés par le gouvernement. Le taser que Aurore vient d'utiliser en est la preuve, on peut se payer à peu prêt toutes les armes que l'on veut, et sur qui on veut, tant qu'elles travaillent avec nous ou nous agressent.
- Pu... Tain, souffrais Nina. »

Tout le monde s'étonnait de ce que nous étions capables de faire. Mais c'était amusant de voir que personne ne s'enfuyait. Mais, j'ai mon idée pour que tout le monde vienne sans résister.

« Je vous demande juste de venir. Même si rien ne se passe, vous serez payés.
- ... T'es sérieuse, s'exclama Élisabeth.
- Totalement. »

Les postulants se regardèrent entre eux, avant de se faire un signe de tête pour s'accorder, tandis que Nina récupérait doucement.

« Très bien, dans ce cas, on est prêts à voir, fit Kaito, les bras croisés contre le mur.
- Dans ce cas, je suis votre chef, Error Enger. La sous-chef est Aurore Raidershade. Vous savez ce qui arrivera si vous tentez de nous attaquer ou nous désobéir. Comme je vous le disait, le gouvernement nous autorise toute action, avec aucune chance de procès derrière. Alors vous ferriez mieux de vous y faire. Maintenant que nous sommes associés, je peux vous dire ce que veut dire le sigle "FCC": Front Contre les Creepypastas. Et maintenant, vous savez à quoi vous attendre. Tout vous sera expliqué durant le trajet chez notre premier client. »

On fit ensemble le trajet jusqu'en Belgique, dans un petit village non loin de la frontière franco-belge. L'argent donné par le gouvernement nous a permit d'acheter une assez grande voiture, capable de nous loger tous les six. Je leur expliqua majoritairement comment fonctionne les creepypastas, même si ceux-là ne devaient pas me prendre au sérieux. Qu'importe, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils sachent à quoi s'attendre dans le futur.

Rien ne nous dit aussi qu'il n'y aura pas de mort, voir plusieurs.

Finalement, on arriva devant une grande villa. Assez éloignée du village, bien que rattachée à ce dernier. Je me mit devant notre groupe, et vint frapper la porte d'un grand coup de révolver. Un jeune adolescent vint nous ouvrir.

« C'est vous... Le FCC, qui m'a appelé? fit-il.
- Ouais. C'est toi Arthur? »

Le gosse fit un soupir de soulagement, et nous fit rentrer, en acquiesçant ma question. On entra dans le hall du manoir. Deux portes de chaque côté, une longue lignée de marches montant vers un étage supérieur... Un grand endroit, c'est évident. Il nous fit prendre la porte à gauche, et nous laissa nous installer sur un grand canapé. Élisabeth à côté de moi, je pouvais l'entendre rigoler.

« Qu'est-ce qu'il y a? murmurais-je à cette dernière, discrètement.
- Ce manoir est rattaché à l'un des nombreux de notre famille, me fit-elle.
- Ah?
- Oui, on en a des copies conformes dans de grands pays dans le monde! Il y en a un tenu dans la région d'Amakusa, au Japon. Ceux qui y vivent sont des Van Jäduo, partis d'Ukraine il y a plusieurs années. Comme ma famille en gros.
- Tu as quel âge au juste? lui demandais-je, interrogée.
- Dix huit ans. »

Oh, elle est pas si jeune tout compte fait. Elle a juste une apparence super... Jeune. Genre, comme si elle n'avait en réalité que quatorze ans. Arthur revint de la pièce d'à côté qui semblait être la cuisine, et posa sur la petite table devant nous des gâteaux et des boissons gazeuses sans alcool.

« Passons au vif du sujet, mon petit Arthur, lançais-je, où sont tes parents?
- En voyage d'affaire, ils ne revient que dans cinq jours.
- Oh, l'excuse banale. C'est qui le mignon qui te hante déjà?
- Euh... Le Rake. »

Ah, oui, je m'en rappelle de celui-ci. Plutôt sympa à lire, bien que ce ne soit pas mon genre de creepypasta.

« Déjà, me reprit Aurore, saches que tu n'auras rien à pay...
- Combien tu peux payer? coupais-je Aurore, en mettant ma tête sur ma main, signe d'un léger ennui.
- Euh... Vous faites combien?
- Tu me sembles plutôt riche, alors accroches toi à l'élastique de ton caleçon mon petit. ~ fis-je en souriant. »

Je vit Arthur avaler un peu sa salive. Il reprit un peu esprit, et me répondit.

« Je suis prêt à payer...
- Alors ce sera 500€. »

Tous à l'exception d'Arthur, qui lui, était au final peu impressionné, sursautèrent. Nina, Kaito et Aurore se précipitèrent sur moi, avant de m'harceler de cris en tous genre.

« T'es malade?! me fit Aurore en chuchotant, on peut pas créditer 500 balles à ce gosse, d'autant plus que désormais le gouvernement finance chacune de nos interventions!!
- T'es cinglée Error?! hurla Nina, 500€, c'est pas assez, il est plein aux as, dépouillons-le!
- J'suis d'accord avec elle, taxons lui plus encore! s'exclama Kaito.
- Je... Je vous entends, soupira Arthur.
- Ta gueule le mioche! grognèrent Nina et Kaito. »

Bordel, ils m'étouffent! Je tira sur les cheveux de Nina pour la faire taire, puis enchaîna d'un coup de poing dans le ventre de Aurore et d'un coup de crâne contre celui de Kaito. Tous fermèrent leur gueule, tandis que je me dressa sur mes deux jambes. Yoru se moquait gentiment de ses coéquipiers, tandis que Élisabeth s'en foutait impérialement.

« Bon, vous allez m'écouter. Ici, c'est moi qui décide. Donc Arthur, sort-moi les 500€ ou on s'barre. Aurore, tu me laisse faire, et tu prends de la graine.
- ...
- Très bien, puisque personne n'a rien à redire, soupirais-je, en me calmant, voici comment ça va se passer. On va faire partir Le Rake avec un travail des plus exemplaires. Mais cependant, ces 500€, c'est pas moi qui vais les empocher. Celui ou celle qui fera le meilleur boulot ce soir obtiendra la totalité du paiement de Arthur. Les autres travailleront pour des clopinettes cette fois-ci. Et ce sera ceci à chaque fois, et ce, jusqu'à ce que je vous juge assez bons pour être payés comme moi. C'est pourquoi il faudra vous dépasser durant cette nuit.
- Cette nuit? s'étonna Yoru.
- Le Rake n'agit que la nuit... soufflais-je, comme vous le savez maintenant, une creepypasta ne disparaît que si cette dernière n'a pas tué sa victime dans un rayon de vingt quatre heures précises. Cependant, les creepypastas comme Le Rake sont plus... Agaçantes. »

Je prit les 500€ que Arthur m'apporta, et les rangea dans le revers de ma veste. Je prit ensuite un biscuit, et le dévora rapidement. J'essuya ma bouche, et reprit la parole.

« Comme il n'apparaît que la nuit, il ne disparaîtra que lorsque le total des nuits où il apparu fera 24 heures. Sauf qu'on ne peut pas bourrer Arthur au café pour le maintenir éveillé, et il n'apparaît que dans un rayon de 6 heures dans la nuit. Soit il lui faudrait quatre nuits au total pour le tuer. Dans précisément quatre nuit, Le Rake disparaîtra... Mais on peut le tuer. Du moins, avec de la chance.
- Comment ça? fit Aurore, intriguée.
- Certaines creepypastas meurent d'une balle dans la pastèque. Je prends l'exemple d'une creepypasta ridiculement connue: Jeff the Killer. On est d'avis qu'une balle dans la tête d'un gosse le tue immédiatement. Et bien là, c'est pareil. Une balle dans la tête d'un monstre normalement constitué peut le tuer directement.
- Mais le Sonneur de Portes n'a été que retardé par nos balles.
- Justement, si les balles ne tuent pas, elles retardent, nous laissant un temps de riposte. Mais il y a des cas bien plus compliqués, où les balles ne retardent pas, et ne tuent pas. J'ai affronté une creepypasta nommée Mr.Pig, qui fut relâchée dans la nature. Les balles s'arrêtaient carrément dans sa chair dégueulasse. »

Tout le monde poussa un petit cri de dégout lorsque je prononça cette phrase. Tous s'étaient imaginé mon récit. Quant à moi, il me tarde encore de retrouver notre ami le cochon...

« Quoi qu'il en soit, celui d'entre vous qui parviendra à abattre Le Rake d'une balle dans la tête aura les 500€. S'il n'est pas sensible, c'est celui qui parviendra à l'éloigner. N'oubliez pas, vos vies sont à offrir dans ce cas, si vous jouez les chochottes... Soit vous quittez le FCC, soit vous persistez en faisant une croix sur les 500€. Mais gardez en tête que ce ne sera pas toujours cette somme, car je prend selon le client. »

Tous acceptèrent le marché, bien que Aurore semblait pas être super enjouée à l'idée de ce marchandage totalement... Profiteur. Je me tourna vers Arthur, et lui souffla quelques mots.

« Maudit la richesse de tes parents pour ce prix. »

Finalement, on passa un peu de notre temps à préparer notre plan dans la camionnette du FCC. On installa des caméras dans toute la villa, et finalement... Vers une heure, Nina remarqua la présence d'une forme blanche au pied du lit de Arthur, alors que celui-ci dormait à poings fermés. J'attrapa ma valise d'arme, l'ouvra en précipitation, et lança un révolver à Kaito, un fusil à pompe à Yoru, et deux gros pistolets plus coriaces que de simples à révolver à Nina et Élisabeth. Finalement, Aurore et moi prîmes aussi des révolvers, mais deux pour Aurore contre un pour moi, comme je ne peux utiliser que mon bras encore en état.

« Pourquoi j'ai une arme de merde comparé aux vôtres?! s'étonna le seul homme parmi nous.
- Car j'aime pas qu'on me traite d'handicapée, alors même que je l'suis. »

L'homme aux cheveux noirs soupira, déçu de la situation, et accepta la sienne. Je força tout le monde à sortir, et nous accourions immédiatement vers la villa, dans laquelle nous nous engouffrions. Alors que nous entrions dans le hall, nous entendions un grand cri, qui était celui d'Arthur. On le vîmes passer à travers l'étage du dessus. Quelques secondes après, une bête aux très longs bras, passa. Elle nous regarda directement, et commença à prendre les marches. Elle se déplaçait à quatre pattes, se tenant sur ses pattes arrières et ses dix gros doigts tranchants et pointus qu'elle avait sur la main. Elle avait des tâches de rouge sur le visage, alors qu'on ne voyait pas sa bouche. Elle était recouverte d'une peau blanche, et elle avait la peau sur les os. Ses deux yeux étaient quant à eux assez marquants, et nous laissait voir ses deux yeux ronds... Et luminescents. On la voyait bien dans l'obscurité. L'une de nous appuya sur l'interrupteur, nous laissant encore plus distinguer la créature. Ses jambes étaient toutes petites, comparé à son corps.

« ... C'est bon, je vous croit, grogna Nina avant de pointer son arme sur Le Rake. »

Élisabeth et Kaito firent de même, tandis que Yoru elle, leva juste le bras pour viser. Ils ont l'air d'avoir plus de courage qu'ils ne laissent le paraître. À l'exception de Yoru, ils se mirent tous à tirer en même temps, dans un brouhaha infernal. Cependant, notre ennemi évitait chacune de nos balles. Il se rapprochait dangereusement, limitant doucement le champ de tir de chacun de nous. Il arriva finalement devant Aurore, et leva la main. La sous-chef n'hésita pas, et écrasa son pied dans le visage du Rake, et le projeta en arrière. Je leva mon révolver, et tira immédiatement dans sa première "main", la gauche. Du sang gicla, et s'étala sur le sol, tandis qu'il nous crachait un hurlement strident. Le Rake se releva immédiatement, et se recula, avant de remonter une à une les marches, pour s'attaquer à Arthur.

« Il va bouffer notre client! s'écria Aurore, descendez-le! Il est sensible aux balles! »

Nina leva le bras et tira à nouveau, mais celui-ci se décala à nouveau et la balle ne le toucha pas.

« Qu'est-ce que tu attends pour tirer, Yoru, soupirais-je, tu as peur?
- Tss, qui vient à point... »

Yoru tira une balle, et la jambe droite du Rake explosa à son tour, laissant Le Rake s'étaler dans les marches, déposant son sang dedans.

« À qui sait attendre, ricana Yoru, satisfaite de son coup, vous pouvez vous satisfaire des 500€, j'ai déjà satisfaction. »

Dès que ces paroles furent prononcées, la tête du Rake explosa à son tour, retapissant murs et marches du sang et de la cervelle du monstre.

« Un truc de fait, souriais-je.
- Ce... C'était pas difficile, tout compte fait, soupira Élisabeth.
- Vous voyez? fit Aurore, rangeant son arme. »

Je m'approcha de Yoru, et lui donna 50€.

« Tu as fait du bon boulot.
- ... Pourquoi tu me donnes ça? soupira-t-elle.
- Car tu le mérite, tu as sacrifié ta part pour que les autres gagne de l'argent, et ça c'est bien... Même si t'es comme moi, et que tu t'en fout tant que tu te défoules sur ces abominations.
- ... Tu es futée comme patronne, rigola Yoru, acceptant l'argent. »

Je quitta Yoru, et m'approcha de Aurore, avant de lui chuchoter discrètement, à l'abri des autres.

« Si je meurs durant une mission ou à cause de ma creepypasta, donne ma place de chef à Yoru. C'est mon exacte réplique, ricanais-je.
- Comme tu veux...
- Tu as trouvé ton éventuel successeur parmi eux?
- Non, ils ne méritent pas ma place, rigola Aurore, à ce propos, qui a tué Le Rake?
- Je sais c'est qui, ne te méprend pas... »

Je m'avança vers l'assassin de la bestiole en question, et devant tous, lui remit les 450€ qui restaient.

« Bien joué, Kaito, il faut croire que je me suis trompée à ton égard... Même si tu restes un bel enfoiré.
- ... Merci... Mais, il n'y a que 450 balles?! s'étonna celui-ci.
- Yoru méritait sa part aussi, elle a fait un travail remarquable. Contrairement aux autres, j'vous félicite pas, grognais-je.
- Dans ce cas, souriait Kaito. »

Ce gars là, il va falloir que je l'ai à l'oeil...
Il tire comme un professionnel.

En attendant, je peux me vanter d'avoir réussi une nouvelle mission.

Même s'ils ne sont clairement pas au courant de qui ils devront affronter la prochaine fois...

Parfois, l'ignorance a du bon.  

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