Voyage Interdit

Chapitre 6

Je jette un œil rapide dans la pièce suivante : la cuisine, et l'origine de la délicieuse odeur fruitée de mon nuage... Waouh... Pas de doute, cette famille a du goût, et l'aisance financière nécessaire pour pouvoir l'appliquer à leur environnement !

Sol en bambou laqué, d'immenses plans de travail en ardoise sur lesquels refroidissent des muffins à la myrtille, bordés d'étincelantes crédences d'acier inoxydable... La pièce reflète l'ambiance sobre et élégante déjà évoquée par le salon et le large corridor dans lequel je me trouve. Une gigantesque plaque de cuisson en vitrocéramique orne le centre de la pièce, entourée sur trois côtés d'un bar – en ardoise lui aussi – et surmontée d'une rutilante hotte aspirante, me rappelant vaguement un vaisseau spatial – genre Star Wars !

Quelques hauts tabourets en bambou aux pieds de métal s'alignent devant moi, entourant sobrement ce monument design. Les murs environnants ne sont que gigantesques placards et tiroirs – alternance de bois et d'anthracite – masquant probablement le dernier cri de la technologie culinaire...

Un mouvement devant moi, plus loin dans le couloir, attire soudain mon regard...

***

Sebastian :

Oh ! Non, dis donc ! Ce n'est pas une copine de petit bouchon. Ou alors, les adolescentes ont sacrément évolué en quelques jours. La fille que je vois est... Waouh ! Elle porte un short et un haut qui ne cachent pas grand-chose de ses superbes formes. J'adore ! On dirait qu'elle rentre de vacances. La couleur dorée de son corps musclé fait ressortir la blancheur du tissu de ses vêtements. Une athlète, à n'en pas douter... une nageuse... ? ou une danseuse peut-être ?

Mais qu'est-ce qu'elle fabrique à moitié nue dans mon couloir, à psalmodier mon prénom ? Je suis forcément encore en train de rêver, il est impossible qu'une telle créature se balade ainsi à la maison...

Je me souviens rarement de toutes les copines de ma sœur – des gamines hystériques pour la plupart – mais elle... ELLE, si elle était déjà venue ici, je ne l'aurais pas oublié. C'est certain ! Et puis, elle doit avoir mon âge, ou pas loin...

Cheyenne, ma confidente de toujours, la seule qui perçoit ma présence, frétille de la queue et jappe dans sa direction. Distraitement, je la caresse... je ne sens rien mais elle semble apprécier. Apparemment, notre invitée surprise ne semble pas la déranger... Elle la connaît ?

Je scrute ma visiteuse inattendue, qui de son côté ne se prive pas pour me mater sans la moindre honte et sous tous les angles.

Attends... ATTENDS... ELLE ME VOIT ?!

***

J'avance dans le couloir et parcours encore un mètre ou deux pour distinguer plus nettement la silhouette diffuse qui avance vers moi. Quelques mètres encore, et le chien m'abandonne pour se précipiter vers le garçon qui n'est plus qu'à quelques pas de moi. Si je suis bien là où je souhaite être – chez Sebastian –, alors c'est ma mère qui avait raison : vu son physique d'athlète, c'est certainement un sportif. Je profite de mon état d'invisibilité pour reluquer à loisir et sans la moindre gêne le magnifique spécimen masculin que j'ai sous les yeux. Et plus j'approche... plus il se révèle vraiment... torride !

Le boxer remue frénétiquement la queue et se met à japper. Je l'ignore totalement...

Oui, ce mec est un canon. Je continue de le détailler sous toutes les coutures en pensant qu'Ever l'aurait certainement trouvé elle aussi à son goût. Et comme elle l'aurait certainement souligné en riant : Y a pas de mal à se faire du bien...