Départ

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Des larmes me coulent sur les joues.
La douleur que je ressens dans le ventre est insupportable. Elle est si vive, si intense que j'en ai la nausée. J'ai chaud, très chaud. Mes idées ne sont pas claires.  Je m'assieds au sol la tête entre les mains, adossée à la porte de ma chambre. Mon médecin a supposé à plusieurs reprises de violentes crises d'angoisse, me prescrivant différents médicaments. Je ne les ai jamais pris.
J'enfonce ma main dans ma poche, sors un paquet de cigarettes et un briquet, et en allume une. Bouffée après bouffée, je finis par terminer ma cigarette, l'écrase dans le cendrier à côté de moi. 

La douleur est moindre, mais toujours présente. Cependant, la fumée n'arrange rien à la nausée, au contraire. Je me précipite dans la salle de bain pour vomir. La tête enfoncée dans les toilettes, je ne peux m'arrêter de pleurer. Quel enfer. 

Après quelques minutes de déglutition et de sanglots, je finis par reprendre mes esprits, tentant d'éteindre le malaise dans mon ventre. Malheureusement, je n'ai pas le droit de me lamenter sur mon sort, car je l'ai choisi. Je me suis lancée dans cette succession de jeux malsains de mon plein gré. Je n'imaginais juste pas que tout ça irait aussi loin. 

Flash back
****June 10 2015, Atlanta 12:33.
Je pose mon premier pied sur le sol américain. Je commence à me demander si mon départ n'était pas un mauvais choix. Je n'ai dit au revoir à personne, ni n'ai même pris le temps de penser si je le devais ou pas. Dire que mes amis  ne me manqueront pas serait un mensonge, mais je ne me sens pas capable de les affronter. De leur dire que tout est fini entre Alex et moi. Que je ne peux plus respirer sans regretter cette bouffée d'air. Que je n'arrive pas à me remettre de lui et que pour cette raison je me sens pitoyable. Les larmes me montent aux yeux, mais je secoue la tête et m'empêche de pleurer, pas maintenant. 

Je sors de l'aéroport et appelle un taxi. Je dois avouer avoir mal préparé mon départ car pour le moment je ne sais pas exactement ce que je compte faire. Cependant, mes parents ont pris la peine de se renseigner et de me réserver une chambre d'hôtel temporaire avant de trouver quelque chose de mieux. Comme prévu, j'indique donc l'adresse au chauffeur de taxi.
Ayant perdu la notion du temps, je suis incapable de dire combien de temps nous mettons pour y arriver. Je paie donc le chauffeur, et le salue en sortant. 

J'écarquille les yeux en voyant à quel point l'hôtel est superbe. Il est fait de verre et regroupe de nombreuses fenêtres. Au soleil, il paraît encore plus majestueux. Il est tellement grand que je ne peux compter tous les étages. J'ai toujours su que mes parents avaient de l'argent, mais je ne savais pas ô combien c'était vrai. 
"Jade, nous voulons ce qu'il y a de mieux pour toi, tu le sais. Nous ne sommes pas totalement d'accord avec ta décision, mais c'est ton choix. Nous avons des économies et si c'est comme ça que tu as besoin de savoir que faire de ta vie, ça en vaut le coup."
Les paroles de mon père résonnent dans ma tête. Mes parents sont tellement gentils et aimants. Ils veulent ce qu'il y a de mieux pour moi, mais aussi pour les autres. Mon père est chirurgien, et ma mère dédie sa vie à des causes humanitaires. Ils méritent ce qu'il y a de mieux et je ne voulais pas les attrister en leur exprimant  mon mal-être. Ils n'ont pas besoin de ça. 

J'entre, et donne mon nom à la réception. Une hôtesse blonde impeccablement vêtue et souriante me reçoit et me donne une petite clé, celle de ma chambre. La numéro 364. Le fait que ma chambre soit seulement la 364ème ne m'étonne pas, il doit y en avoir des tonnes d'autres ici vu la taille du bâtiment. Je file vers l'ascenseur et m'arrête au 3ème étage. Je me déplace dans le couloir en scrutant les numéros de portes, espérant tomber sur la mienne. J'y arrive après quelques minutes de recherche. Lorsque j'entre, la chambre sent le citron et le neuf, comme si personne n'était jamais entré ici. Elle est de bois, spacieuse et comprend 2 grandes fenêtres. Elle compte un énorme lit 2 personnes, couvert de draps beiges et noirs, tout comme les détails décoratifs de la chambre. La salle de bain est petite, mais je n'ai pas besoin de plus. 

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 05, 2016 ⏰

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