les terribles conséquences du "réponds aux imbéciles par le silence"

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Je sais pas vous mais moi, on n'a pas cessé de me dire tout le long de mon enfance et mon adolescence de répondre aux imbéciles par le silence. C'était surtout ma mère qui me disait ça. A ce moment là, je me disais qu'elle avait surement raison. C'est vrai quoi, à quoi bon se fatiguer, user sa salive pour parler au premier imbécile venu. C'est une perte de temps, d'énergie et ça ne résout rien. C'est ce que je me disais en tout cas à cette époque. 

Aujourd'hui, grâce à ma thérapie psychologique, j'ai découvert que cette phrase qui n'a rien de bien méchant en apparence peut faire beaucoup de mal. Par ce que, j'ai fait ce que ma maman m'a dit, j'ai répondu aux imbéciles par le silence. Je ne répondais pas aux insultes, aux moqueries, aux humiliations. 

Quand, un gars s'est assis sur moi devant le lycée, je n'ai rien dit. Quand on me mettait des stylos dans la capuche en amphi à la fac, je n'ai rien dit. Quand on me traitait de coincée du cul, je n'ai rien dit. Quand on profitait de ma gentillesse, de ma faiblesse, de ma fragilité, je n'ai rien dit. 

En fait, j'ai du râler, une ou deux fois. Une fois, un gars dont je me souviendrais toujours du nom m'a traité de coincée du cul, je lui ai répondu que je préférais être coincée du cul que con. Une autre fois,j'étais tellement parano qu'alors que j'avais perdu mes gants, j'ai accusé celui qui me harceler depuis plus d'un an. Bon, il avait rien fait, les gants étaient par terre mais bon. J'ai péter un câble quand il a insulté ma mère, on s'est retrouvé chez le principal adjoint et on s'est fait réprimandé.  

Donc ouais, en plus d'avoir souffert de moqueries et compagnie pendant mon enfance et adolescence voir au delà, j'avais une répartie d'un niveau d'un kilomètre en dessous du sol et alors que je répondais enfin, ça se retournait contre moi.  C'est vraiment pas de bol. 

Et je montrais rien. Oh ça me faisait mal, ça me faisait souffrir, les moqueries et tout le toutim mais je ne disais rien et en plus je ne montrais rien. Nan je fondais pas en larmes dés que j'avais débarrasser ma capuche des stylos qui n'avaient rien à faire là. Ce fut pas non plus le cas pour le coup où on s'est assis sur moi devant mon lycée. Ah quelle humiliation, les rires ou plus sympa les regards de pitié. En fait, est ce que les regards de pitié sont plus sympa que les rires, suis pas sûre, en tout cas, personne n'est venu m'aider à me débarrasser du connard qui s'était assis sur moi tranquillou. 

J'attendais bien sagement, le tout en refoulant mes émotions et bien sûr mes larmes au plus profond de moi, d'être de retour chez moi pour pleurer comme une madeleine ou encore d'avoir des toilettes à proximité. Je compte plus les fois où j'ai pleuré dans ma chambre ou aux toilettes.  

Le "répond aux imbéciles par le silence" est une mauvaise idée. Le répondant, la répartie, j'en ai pas du coup. Je suis l'archétype de la fille qu'on peut saouler sans le risque de s'en prendre une. 

Enfin bref, merci maman!!


Journal d'une névroséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant