Aie Hitler

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A force de séances chez mon psy, des découvertes se font sentir. La dernière en date est qu'il est possible que ma névrose date de très longtemps, du temps où je me faisais gardé par ma grand-mère maternelle répondant au doux surnom de "aie hitler" à prononcé comme ça s'écrit. 

J'ai été gardé par celle-ci entre mes 0 et 2 ans, jusqu'à ce que ma mère mette au monde mon frère. Ma grand-mère fit savoir à ma mère qu'elle refusait de le garder par l'aimable phrase "je te préviens, je ne garderais pas ton gosse". 

Pour vous faire une description de ma grand-mère, c'est le type de vieille femme qui l'a un peu toujours été et qui n'a pas le physique qui donne envie de faire plus ample connaissance. MA mère qui a donné ce surnom fort peu sympathique à sa mère dit d'elle que c'est une mauvaise herbe et que les mauvaises herbes, ça résiste longtemps. En dehors de son regard méchant et assez hautain, sa personnalité n'en est pas moins bah pareille. 

Elle s'est toujours montré égoïste, radine et fort peu intéressante. Malgré sa qualité de femme au foyer n'ayant jamais gagné son propre argent de sa vie, elle veille sur l'argent famillial comme à la perle de ses yeux. Aucune personne même mon grand-père n'aurait pu y toucher sans qu'elle lui en donne l'autorisation express ou mieux encore le montant exact ni plus ni moins. A la fin de sa vie, mon grand-père dut même voler son propre argent avec la complicité de mon oncle pour pouvoir acheté son chien. 

Le couple que formait mes grand-parents m'a toujours paru étrange. Je n'ai jamais eu l'impression qu'ils s'aimaient et je pense qu'ils ne s'aimaient vraiment pas au vu des multiples pics et autres taquineries méchantes qu'ils pouvaient s'envoyer dans la face chaque jour. Mon grand-père qui nous a élevé mon frère et moi, fuyait même sa propre maison en passant ces journées chez moi. J'ignore encore comment ce couple a pu existé, se marié et avoir autant d'enfants. 

En dehors de mon frère, la personne qui doit le plus détester ma grand-mère doit être ma mère, sa propre fille. MA grand-mère l'a fait arrêter l'école pour devenir sa femme de ménage attitré. De plus, ma grand-mère a toujours été contre la relation de mes parents. Selon elle, une fille de mineur n'a rien à faire avec un fils de commerçant qui il parait est d'une classe plus élevé. Ma mère a donc du se débrouiller seule pour financer son mariage. 

Ce problème avec les compagnons et compagnes de ses enfants est récurrent. Ma grand-mère a toujours tout fait pour les faire fuir tous. Seul deux ont résisté, mon père et la femme de mon parrain qui s'est vu haïr par ma grand-mère dés l'instant où elle a osé posé la main sur son fils adoré. Pourtant c'est une des femmes les plus gentilles que je connaisse. Un de mes oncles, aujourd'hui décédé, n'a jamais dit à personne qu'il avait quelqu'un dans sa vie sans doute pour la préservé de ma grand-mère. 

Ma grand-mère est très égoïste. Dans ma famille, de nombreuses personnes ont des soucis de santé. Deux de mes oncles ont une maladie dégénérative qui touche le cerveau, mon parrain a la maladie de Parkinson et ma mère, en plus de ses migraines, a des problèmes cardiaques et une hernie mais ma grand-mère ne leur demande jamais si ils vont bien. Jamais elle ne leur passe des coups de fil pour savoir comment ils vont. Mais pour elle, il est naturel voir obligatoire qu'ils leur demandent si elle va bien, si son diabète, auquel elle ne fait absolument pas attention, est bon, etc.... De plus, elle a aujourd'hui 3 arrières petits-enfants et c'est limite si elle l'est a vu et elle ne s'y intéresse pas d'ailleurs. Elle ne fait que semblant. 

Parmi ses 6 petits-enfants, je pense qu'elle en aime très peu. Elle n'aime pas mon frère et il le lui rend bien. Elle n'aime pas son franc parlé , son honnêteté et l'hyper activité qu'il avait enfant. Je pense qu'elle n'en aimé que deux, moi et mon cousin qui sommes calme, sage, assez silencieux. Mon cousin a baissé dans son estime en ne venant plus la voir mais pourquoi viendrait-il alors qu'elle traite sa mère comme une pestiféré et depuis qu'elle sait qu'il est homosexuel. Moi, jusque là, ça allait même si je devenais de plus en plus invisible mais maintenant que je ne veux plus la voir, je baisserai bien vite dans son estime. 

Mon frère pense que ma grand-mère va sans doute mourir seule et que ça sera bien fait pour elle. Il ne l'a jamais aimé car elle ne l'aime pas mais depuis la mort de notre grand-père, il la déteste encore plus. Je pense que tout comme moi, il la tien responsable de la mort de mon oncle, de notre grand-père et de la tentative de suicide récente de notre autre oncle. Mon grand-père a commencé une grêve de la faim qu'il a accéléré juste après avoir appris avoir des polypes dans la vessie. C'est ce qu'on peu appelé un suicide et cela a fonctionné. Mon oncle est décédé après avoir fait une crise cardiaque aggravé par un diabète dont on ignorait l'existence et contre lequel il n'a fait aucun effort pour se soigner. Mon autre oncle, qui a fait une tentative de suicide et est aujourd'hui dans le coma, en plus d'avoir une maladie qui l'handicape de plus en plus, d'avoir perdu son père récemment, doit supporte une mère castratrice à qui il doit sans cesse répété la même chose. La côtoyer 10 minutes est déjà pénible alors toute la journée, je n'imagine pas. 

Aujourd'hui, elle a donné le chien de mon grand-père à la spa. Elle ne l'aimait pas car elle aime ni les animaux ni les plantes. Est-ce qu'elle aime quoi que ce soit d'ailleurs? Aujourd'hui, je ne la supporte plus, je ne la vois plus, je ne lui dit plus bonjour quand j'ai le malheur de la croiser. Donner le chien de mon grand-père à la spa est comme la goutte d'eau qui fait débordé un vase bien rempli par sa méchanceté et son égoïsme. ce chien est la dernière chose qui me reste de mon grand-père mais elle n'en a cure et ne montre aucun respect. J'en suis à la trouver dégoûtante. 

Ma psy pense que ma grand-mère en me gardant pendant mes très jeunes années a beaucoup participé à ma névrose. Il fallait être sage, calme, gentille, silencieuse, pas bougé. Ne pas être un enfant ni même un être vivant, fallait être un meuble. Malgré tout ce qu'elle pouvait faire, elle représentait en quelque sorte une autorité maternelle qui ne se manifestait sans même un haussement de voix mais qui s'imposait et j'ai voulu lui plaire, la contenter en faisant, en devenant ce qu'elle voulait. Pour cela, je me suis enfermé dans une carapace pour ne plus rien ressentir, pour ne plus être vivante. Aujourd'hui, je souhaite la briser pour être enfin libre et j'y arriverais. 


Journal d'une névroséeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant