Chapitre 17

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Au cœur de la montagne noire, les soldats restés captifs sont en train de subir les pires supplices. Déjà, cinq d'entre eux viennent de mourir. Feulkhan jubile sur son trône. Sa cruauté est à la hauteur de sa vengeance. Les quinze hommes encore en vie sont enchaînés sur les colonnes supportant le poids du dôme. L'un après l'autre, ils sont amenés devant le ténébreux par un groupe de faucheur. C'est au tour du sergent Baxter. Ce combattant d'une stature imposante, n'arrive presque plus à se tenir sur ses jambes. Deux faucheurs le trainent au sol jusqu'à l'autel. Quatre autres l'agrippent, lui plantant les griffes dans la chair et l'allonge dessus. Ils prennent soin de l'attacher solidement avec des chaînes encore dégoulinantes du sang de ses camarades. Il est déjà passé sur cette table et connaît son châtiment. Ses yeux sont exorbités à la vue des chaînes. Il n'y a pas de moyen d'attache classique, mais au bout de chacune d'elles, des crochets. Il porte encore les stigmates de son dernier passage sur les bras et les jambes. Les plaies encore béantes, se font une fois de plus transpercer. La douleur est telle qu'après un hurlement terrible, il perd connaissance. Feulkhan se redresse et s'avance vers lui. D'une main il saisit sa tête comme une pomme et l'agite de gauche à droite violemment.

— Réveille-toi ! C'est ton maître qui te parle !

Le pauvre homme sort lentement des ténèbres, ses paupières s'ouvrent. La première image qu'il perçoit, est celle de cet être immonde et cruel.

— Je sais pourquoi vous êtes venus à présent. Mais je dois encore découvrir les secrets de votre arme. Vous avez voulu m'anéantir avec cette chose. Il est normal de la renvoyer dans votre monde, n'est-ce pas ?

— Je ne vous aiderais jamais à envoyer la bombe chez nous. De toute façon, je n'ai pas le code d'activation.

— Pourtant il va bien falloir que je l'obtienne, et j'arrive toujours à mes fins.

Dans le même temps, ils déchirent le reste de son blouson lacéré pour lui mettre le torse à l'air.

— Faites ce que vous voudrez de moi, il vous faudra encore passer de l'autre côté et vous n'avez plus la clé !

— Je n'ai plus rien à faire de toi alors ? Tu n'es pas contre le fait que je joue un peu avec ton corps ? Il faut dire que je m'ennuie à mourir depuis deux jours.

Ses longs doigts déchiquettent alors la poitrine du soldat, lui arrachant la quasi-totalité de la peau. Chaque lambeau est jeté sur le sol, s'additionnant à beaucoup d'autres. Puis il plonge son regard maléfique dans les yeux du pauvre homme avant de l'achever.

— Dis-toi que tu auras servi à quelque chose dans tout ça. Tu m'auras permis de me faire une nouvelle parure.

Les yeux du sergent Baxter se révulsent, il rend son dernier souffle.

— Espèce d'ordure, cri le sergent Martinez !

— Tu as quelque chose à ajouter ? Amenez-moi cette larve, j'ai à discuter avec lui !

Il sait quel est leur sort, et préfère en finir maintenant. Ses équipiers n'ont pas la force de le suivre, la peur prend le dessus. Il est arraché à son tour, à l'immense colonne de pierre et amener près de Feulkhan. Pendant ce temps, le corps du sergent Baxter est évacué un peu plus loin. Il est jeté comme un déchet aux pieds d'une meute de faucheurs qui s'agglutinent dessus pour le dévorer. Le sergent Martinez, qui n'est pas croyant, lève les yeux vers le bout de ciel qu'il peut voir à travers le dôme, et prie.

— Je t'en prie, je ne connais pas ton nom. Je ne suis pas sûr que tu m'écoutes, mais si tu es là, fais-moi un signe. Et si tu ne le fais pas, alors que ma mort soit la dernière et que mes camarades retournent chez eux.

Les enfants de Toulghar, tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant