Orion - Les Lunes Jumelles |TERMINEE|

Les Mélangés [REECRITURE]

- Debout !

Je sursautai, quelle douceur !

- Nan mais c'est bon là, tu te calmes, criai-je en lançant mon oreiller sur Sacha, qui se tenait debout à un mètre de moi, les bras croisés.

***

Dans le réfectoire, une espèce de joie sordide régnait. J'observai rapidement les autres membres du groupe, tous arboraient un sourire joyeux dans le silence presque suspect.

Je m'assis lentement à côté d'Isa, qui trépignait d'impatience. Sacha monta sur une table en sautillant comme un enfant excité. Woh ! Des fous, j'étais sûrement tombée dans un asile pour fous ! pensai-je de nouveau.

- Nous avons repérés deux Mélangés !

Mélangés ?! C'était quoi ça encore... Des mutants ? Ou bien des gâteaux mutants, encore mieux. En tout cas, ça les mettait de bonne humeur, même Alex souriait en coin. Aurai-je oublié ce qu'était-les... Mélangés ?

Rapide tour dans ma mémoire. Les évènements de ces dernières 24 heures défilèrent à toute allure dans ma tête avant que mon esprit ne se heurte contre un mur. Inébranlable. Métaphoriquement parlant du moins. Des points blancs m'aveuglèrent et je luttai pour ne pas agiter les mains devant moi en hurlant comme une tarée. Cette amnésie commençait vraiment à me taper sur les nerfs ! Bientôt, je pourrais entrer dans le club des fous présidé par Sacha. Je serrai les poings, la mine renfrognée.

- Allez, détends toi, s'exclama Sacha en me donnant une tape sur l'épaule.

Je recrachai mon jus d'orange. Il était con ou quoi ? Il l'avait fait exprès ? Sûrement à en croire son rictus moqueur. Un instant, j'envisageai de lui faire ravaler son rictus méprisant d'un coup bien placé. Mais ça serait du suicide vu qu'il avait un étrange pistolet à la ceinture. Je m'échinai donc à sourire. Tout le monde parut y croire sauf Alex, qui me dévisagea, pensif. Il était bizarre celui-là, à ne jamais sourire, ou presque. En plus de ça, il était sadique.

- Bref, reprit Sacha en descendant de son perchoir en se frottant les mains, c'est une cible de choix. Une criminelle, ajouta-t-il après un instant de silence théâtral. Paraît qu'elle a plongé dans la paranoïa suite à la « regrettable mort de son mari ».

Un ricanement lui échappa. Je fronçai les sourcils, dégoutée de tant de légèreté. Des sourires malsains fleurissaient à vitesse grand V sur les lèvres. J'en vins à me demander si le siège d'Isa n'était pas un trampoline, si l'air faussement contrit de Michael était sincère, si Alex avait été coulé dans du béton armé.

Pouvait-on vraiment prendre plaisir à anéantir quelqu'un ? Cette seule conclusion me donna la nausée. Je jetai un coup d'œil assassin à Sacha qui babillait sans interruption.

- ... préparer ! Isa, tu organise l'entraînement, Marie, tu montes un plan avec Michael, Alex, tu prépares les armes mais tu resteras ici.

- Quoi ? s'étrangla l'intéressé en relevant brusquement la tête.

- Tu as eu la meilleure cible il y a quelques mois. Partage, râla Michael.

Alex se renfrogna et marmonna dans sa barbe.

- Nous attaquerons dans dix jours, asséna Sacha.

- Et moi, je fais quoi pendant ce temps ? demanda Alex.

- Tu n'as qu'à amener l'autre faire du shopping, regarde sa gueule.