Les lunes jumelles (partie 1) [REECRITURE]

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Je coupe ce chapitre en deux en raison de mon retard en écriture ^^'

Merci à toi Chani pour ton dessin d'Ys au graphite, on applaudit !


Je regardais le soleil de la fin d'après-midi danser sur le plafond quand l'infirmière entra. Elle soupira en voyant le bout de la perfusion qui pendait misérablement à côté du lit. Je lui jetai un regard dédaigneux.

- Tu sais que cette perfusion est remplie d'antidouleur, alors fais-moi le plaisir de la garder.

Je secouai négativement la tête tandis qu'elle posait le plateau repas sur la tablette du lit avec un nouveau soupir découragé.

- Tu n'as besoin de rien ? Ok, continua-t-elle devant mon mutisme. Le médecin a dit que tu pouvais sortir demain.

Je ne réagis pas. La trentenaire me dévisagea avec condescendance, croyant surement que j'étais désespérée. Agacée par cette attitude je croisai les bras, lui signifiant qu'elle pouvait dégager.

Elle me jeta un dernier regard et sortit en fermant silencieusement la porte. Le trou que j'avais fait dedans avait été camouflé par une bâche noire sans plus de questions qu'un « Tu as vu ce qu'il s'est passé ? ».

Je passai machinalement mes doigts sur ma cicatrice à la poitrine en regardant le contenu infâme du plateau. Deux jours entiers qu'ils me faisaient bouffer ce truc, je préférai encore quand j'étais « trop faible » pour manger. Et bien sûr, ni fourchette, ni couteau pour la suicidaire. Je repoussai la table roulante du bout des orteils et me laissai de nouveau tomber au milieu des oreillers. J'avais décidé de profiter de ces quelques jours pour récupérer, mais l'odeur de l'hôpital me montait à la tête comme tous ces pleurs incessants qui résonnaient dans les couloirs.

Je passai la main sous l'oreiller et saisis le pistolet. Son poids plume me surpris encore. Comment était-ce possible de faire un revolver aussi léger ? J'ouvris le chargeur et comptai les balles restantes. 7.

Une pour Marie.

Une pour Michael.

Une pour Isa.

Une pour Elliott.

Une pour le chef de l'Ordre.

Une pour Ezra.

Une pour Alex.

Mais j'avais encore besoin d'Ezra quelque temps, il fallait que je récupère mes affaires chez lui et si je le tuais... ses parents ne seraient surement plus d'accord pour me laisser entrer. Pff...

Je fis lentement tourner mon poignet. Une douleur vive s'éveilla. Apparemment je ne pourrais plus manier le couteau avant un moment... Je fermai les yeux, extenuée.

***

- Salut...

Je plissai le nez avec dégout et lançai un regard mauvais à Ezra sans prendre la peine de le saluer. Qu'est-ce qu'il foutait là lui ?

- J'étais OBLIGE de venir de chercher, dit-il en réponse à ma question muette. Mes parents travaillent et ma sœur est avec ses potes.

Il avait meilleur mine qu'il y a trois jours et avait troqué son sweat et son blue jean contre un t-shirt noir et un pantalon rouge, ses cernes n'avaient pas disparues mais son air narquois, lui, était revenu à la vie à mon grand dam.

Il s'approcha d'un pas hésitant, fixant ma main avec attention, et me tendit des vêtements du bout de doigts.

- Comment va la grande terreur ?

Orion - Les Lunes Jumelles |TERMINEE|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant