My perfect little girl

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-Quatre mois plus tard-

Cela faisait quatre mois que j'avais retrouvé Jessie. Les pièces de mon puzzle s'emboitaient peu à peu, mais une seule manquait encore: ma mère. Je n'avais jamais compris ce qui avait pu motiver ses actions précédentes. Elle était ma dernière chance de comprendre mon passé. Mes amis m'avaient plusieurs fois dissuadé d'aller la voir, m'affirmant que je le regretterais, mais j'avais pris ma décision.
Ce jour-là, j'étais rentrée chez moi en fin d'après-midi, comme à mon habitude. Ma mère s'activait dans la cuisine. La douce odeur d'une tarte à la rhubarbe chatouilla mes narines. Reste concentrée. Je déposais mon sac dans un coin à l'entrée de la pièce et me dirigeais vers elle. Elle m'aperçue, me sourit, puis me tendit une part de tarte et un verre de citronnade. Je m'asseyais sur l'une des chaises hautes de la cuisine et dégustais la tarte. Je ne savais pas comment introduire le sujet dans cette conversation inexistante que je tenais avec ma mère. Elle attendait visiblement que je parle, que je fasse le premier pas.

- Elle très bonne ta tarte, merci maman.
Elle me sourit une seconde fois.

- Comment s'est passé ta journée? Il y'a du nouveau au travail? Et les cours?

J'avais trouvé depuis peu un job dans une petite librairie londonienne. J'avais également repris l'école, à la plus grande joie de mes parents. Je suivais désormais des cours dans une université d'art. Ce nouvel emploi du temps me permettait d'allier mes deux passes-temps préférés: la lecture et le dessin.

- Bien.
- Tu es bien silencieuse aujourd'hui. Tout va bien? s'inquiéta-t-elle
- J'ai retrouvé Jessie.
Elle paru surprise.
- Comment ça?
- Jessie Mills.
- Je ne comprends pas.

Elle continuait à sourire, comme si elle ne comprenait pas. Pourtant, son regard apeuré la trahissait.

- Jessie Ann Mills ou devrais-je dire Curry. Ta fille, ma sœur.
Sa mâchoire se contracta légèrement et son poing se ferma.

- Maman, je veux juste savoir pourquoi tu as fait tout ça. Pourquoi tu l'a mise à la porte à seulement quinze ans, pourquoi tu voulais absolument mettre fin à mes jours.
- Tu n'as pas honte?
Son ton était sec, son visage fermé, ne traduisant aucune émotion. Une mèche de ses cheveux décolorés tomba doucement sur sa paupière. Elle la replaça rapidement, me faisant toujours face.

- Non, et toi? Tu n'as pas honte de tes actes? répondis-je
Elle tira une chaise et s'assit en face de moi. Elle s'exprimait d'un ton clair et rapide.

- Je voulais vous éviter de souffrir, à toutes les deux. Quand Jessie est née, j'étais tellement heureuse, ma première petite fille. -un sourire triste se forma au coin de ses lèvres- Elle était si intelligente, si parfaite, mais trop bavarde. Tu sais Hazel, il y'a des secrets qui doivent rester secrets. Mais ta sœur n'avait pas compris cette notion. J'ai essayé de la protéger, mais elle ne voulait rien savoir.
- Je ne comprends pas.
- Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais certaines personnes dans ma famille possèdent un don particulier, un don spécial, comme toi. Ce n'est en aucun cas de la magie ou de la sorcellerie. Bien que ce phénomène soit assez rare, je vous l'ai transmis, à toi et Jessie. J'ai essayé de la protéger, mais je savais que tôt ou tard elle découvrirait son don. Elle voulait le crier à la terre entière, que tout le monde le sache. Je lui avais pourtant dis que cela ne lui apporterait que des problèmes. Pour la protéger, ton père et moi avons pris la décision de l'envoyer vivre chez mon frère, à New-York. Elle avait enfin compris la leçon, nous étions sûrs qu'elle ne commettrait pas une seconde fois la même erreur. Bien sur, elle n'a pas compris pourquoi nous l'envoyions vivre si loin, il y'a dix ans. Elle a pris ça pour de la trahison et s'est détournée de nous.

Elle pris une gorgée de son verre et continua.

- Tu es née entre temps. Je voulais absolument t'éviter les souffrances de ta sœur, tu devais donc respecter une règle capitale: n'en parler à personne. Quand ta sœur est partie, tu n'avais que dix ans. Je me suis échinée à recréer une copie parfaite de Jessie. Je t'habillais comme elle, te coiffais comme elle. Tu étais tout aussi intelligente, tout aussi jolie, mais moins bavarde. Tu as toi aussi beaucoup pâti de ce don. Tu en faisait des cauchemars la nuit. Tes cris blessés et apeurés me déchiraient le cœur, je voulais tellement apaiser tes souffrances... Puis, tu as retrouvé la trace de ta sœur "portée disparue", tu étais si fière, si heureuse. Je voulais juste t'éviter de plus grandes souffrances.

Elle baissa la tête, honteuse, comme un enfant que l'on gronde après qu'il ai fait une bêtise.

- En me tuant, c'est ça?
Elle paru choquée, presque qu'indignée.

- Tes amis et ton frère sont cons, c'est un fait. Je ne pourrais jamais tuer l'un de mes bébés! Je ne voulais pas te tuer, juste causer un accident. L'agitation qui suivrait l'accident t'éloignerait de tes recherches sur ta sœur, au moins pour un temps. Je savais très bien qu'ils se décourageraient. J'ai donc dis à tes amis que je voulais te tuer, les connaissants, je savais qu'ils n'iraient pas jusqu'au bout.

- Tu m'as volé ma vie, mon passé....
- Tu t'es reconstruite, tout comme ta sœur. Ne me reproche pas d'avoir voulu te protéger! haussa-t-elle le ton

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C'est malheureusement l'avant-dernier chapitre de BTD...
Je vous remercie encore pour votre soutien, vos commentaires, vos messages et vos votes. Il n'y aura pas de troisième tome, j'en suis désolée. Je continuerais ensuite ma fiction The Wall (en slow update pour l'instant) et commencerai un RantBook.
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Retrouvez dès maintenant certains personnages d'Amnesia dans ma nouvelle fiction: Midnight Break

Beyond The Dreams (Amnesia T2) | ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant