Partie 1. Intro et outrages.

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Partie 1. Intro et outrages.

   Allongée dans un lit d'hôpital ne devrait être familier pour personne, pour personne sauf moi. Les infirmières savaient que j'aimais la chambre B302, elle donnait sur un petit balcon qui lui-même desservait un très jolie petit jardin. Beaucoup de personnes s'y casaient toute la journée. Moi je n'avais que pour répits une petite chaise sur ce balcon et un paquet de cigarettes caché dans un de mes tiroirs. Quelle ironie direz-vous, cette petite à un cancer et elle fume. C'est vrai que ce n'était pas très malin, mais je n'avais plus fois en la guérison, surtout en écoutant tous ces docteurs allant et venant dans la chambre B302.                                                                                      

Je pense que j'étais plus atteinte de la dépression que du cancer.

*

   J'étais sur le balcon, j'ai sursauté quand j'ai entendu le loquet de la porte s'ouvrir. Il était 12:52, j'avais donc déjà mangé, les infirmières ne passaient pas avant 14:07. Le temps et l'heure m'ont toujours obsédé, mais quand vous n'avez que pour occupation de la télé réalité stupide à la télé et quelques livres lu mainte et mainte fois, vous avez tendance à apprendre les habitudes des autres. J'ai jeté la cigarette par-dessus la rembarre de sécurité puis entendu un léger reniflement, sans m'être retournée j'ai su que c'était ma mère. Cela faisait un an que ces fichus médecins avaient tout comme prédit ma mort, j'avais pris la décision ce matin même d'arrêter la chimiothérapie. Elle s'est approché de moi, et a posé les mains sur mes épaules.

   « Maman, j'ai déjà signé les papiers, je n'ai plus envie de me battre. Cela sert à rien de...

   -Tu as réussi Opale ! Tu as gagné, tu es forte. Dit-elle sur un ton tout de même triste.

   -Non, c'est pas possible. Je ne veux pas.

   -Opale, tu n'as plus à t'en faire. Tu peux vivre pleinement. Aller dans un lycée,

voir tes amis tous les jours... »

*

   Cela faisait maintenant quatre mois que j'étais rentré chez ma mère. Je voyais mon père chaque week-end, j'allais rarement chez lui, il préférait m'emmener où je voulais, et pour être plus précise je n'avais aucunement envie de voir sa nouvelle petite amie. Ma mère et moi c'était une relation fusionnelle et destructrice. On était réellement proche, peut-être trop, ce qui était la cause de toutes les explosions de violence dont je faisais part.

   D'ailleurs ma psychologue disait toujours, sur un ton frustré, "Si tu veux te détruire, tu détruira tout le monde autour de toi." C'était sûrement vrai. J'avais décidé de m'éloigner, de ma mère mais aussi de toutes les personnes qui pensent que quand on sort de l'hôpital nous n'avons plus aucune chance de mourir. Comme si j'étais devenu immortel, comme si la mort ne m'atteindrait plus.

*

   Quand je suis arrivé chez mon père j'aurais pu me comporter comme une petite reine. Avoir ce que je voulais, quand je le voulais. Je n'avais pas du tout envie de profiter de qui ou de quoi que ce soit. J'étais juste encore une fois seule, j'arrivais dans un village, ou je ne connaissais vraiment personne. Il est vrai que j'ai regretté d'avoir laissé ma mère seule, et d'être parti de la ville où étaient mon petit groupe d'amis.

   Mon père m'aimait, je le savais, mais je lui avais demandé de me laisser faire ma propre vie. Je lui avais donc confié qu'il pouvait me laisser seul autant de fois qu'il le voulait, et que je savais très bien m'occuper de moi toute seule. Même s'il avait une petite amie quand je lui ai demandé pour venir chez lui, il la fait partir pour m'arranger moi, mais aussi lui, il a toujours eu une vie de célibataire autant fêtard que mon frère de 25 ans, Chris.

*

   Pour ma première matinée de cours, j'avais l'intention de ne parler à personne, bien sur, je savais que quelques personnes allaient essayer de me connaître, mais je n'en avais réellement pas envie.

  J'étais assez stressé, je sus passer de la primaire au lycée techniquement, depuis la détection de Yuki, je l'ai appelé comme ça, mon cancer, car oui je ne l'aimais pas, c'était certain, mais j'avais appris à le connaître, il faisait ainsi parti de moi-même et certains jours j'étais contente qu'il soit là pour éloigné mes amis et ma famille.

   Au final quand je suis sorti de l'enceinte du lycée, je n'avais parlé à personne, je n'ai ouvert la bouche qu'une seule fois, pour me présenter à la prof d'anglais. J'ai aussi dû aller faire approuvé l'idée, à la CPE, de me faire un emploi du temps aménagé car j'étais encore fatigué et que j'avais beaucoup de cachet à prendre, à cause d'Yuki.

   J'attendais mon père sur le banc un peu plus loin de la sortie. Je me suis allumé une cigarette et je répondais au texto de ma meilleure amie. J'ai senti une ombre se poser sur moi, je n'ai pas détourné le regard de mon téléphone, « Je n'ai pas ouvert la bouche depuis huit heure ce matin. Je ne comptais toujours pas l'ouvrir. Mais pourrais-tu me laisser seule, s'il te plaît. » dis-je. 

Ne voyant pas de réaction, j'ai commencé à parler mais il m'a coupé la parole.              « Tu sais Opale, j'avais déjà remarqué que tu n'as parler à personne, je me présente, Ethan. »

Les fleurs sont plus jolies.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant