UNPREDICTABLE.

Chapitre 6.

- Non, attends. Reste avec moi cette nuit, criai-je avant qu'il ait eu le temps de sortir de la chambre.

Il s'est arrêté lorsqu'il a entendu ma supplice. Il s'est retourné pour me faire face. Son torse exhibé s'est trouvé à la portée de mes yeux. Maintenant qu'il est à quatre mètres de moi, j'ai la possibilité de le reluquer dans les moindre détails. Parce que s'il avait été trop proche de moi, j'aurai eu son torse pour seul vue. Là je peux l'observer dans sa totalité.

Comment dire que ce mec me fait fondre ? Je suis littéralement absorbée par lui, au point que je veux qu'il me réconforte. J'ai besoin de sentir que la vie continue. Que rien n'est jamais perdu, qu'il y a toujours des solutions à tout. Que ma mère va s'en sortir et qu'elle va continuer à vivre. Vivre chaque instant de la vie dans le bonheur le plus merveilleux. Elle le mérite.

- Je t'en supplie, reste. Ne me laisse pas toute seule, demandai-je avec une voix anxieuse.

Il s'est retourné pour aller éteindre les lumières, et appuyer sur le bouton pour fermer les rideaux automatiques. Il a ensuite fermé la porte. Maintenant, on est dans l'obscurité totale. Je ne vois que sa forme de corps se rapprocher vers moi. Plus il s'avance, plus je me sens bizarre. Le fait qu'il m'intimide me fait devenir plus réserver et nerveuse.

Pourquoi est-ce qu'il est aussi silencieux ? Il décale les couvertures pour venir se mettre à coté de moi. La proximité de nos deux corps est intense et l'envie que mon corps vienne dans ses bras est bien trop grande. Le temps s'écoule et la torture de ne pas le toucher me frustre.

Je veux qu'il m'enlace, je veux sentir son torse chaud contre le mien, qu'il pose ses mains dans mon dos pour me tirer vers lui car cette petite distance qui sépare nos corps est aussi longue que celle de New York vers Londres. Elle ne fait qu'accroître ma nervosité. Sentir sa respiration contre mon cou. Sentir que je ne suis pas toute seule, que je peux compter sur lui.

- Tu pensais réellement que j'allais partir ? Je n'avais aucune envie de te laisser seule dans mon lit pendant que moi, je dormirai dans une autre chambre.

- Tu m'as bien eu, dis-je avec le sourire. Attends, je suis dans ta chambre ? Demandai-je après que mon cerveau ait capté ce qu'il venait de dire.

- Et dans mon lit, dit-il avec amusement.

- Ça va, il est plutôt confortable et moelleux. Je crois que je vais bien dormir, le charriai-je avec un ton enjoué.

Ses yeux se retrouvent à la même hauteur que les miens. Mon regard se noie dans le sien. Je n'ai pas réussi à lire dans ses pensées à travers ses yeux. C'est bien la première fois que ça m'arrive. D'habitude, la moindre expression telle quelle soit, j'arrive à la décrypter. Mais lui, c'est comme s'il m'empêcher de lire en lui. Il a peur de quelque chose. Il a peur de me parler, peur de faire quelque chose qu'il regrettera après.

Il met sa main puissante sur mon dos. Un frisson me traverse alors la longueur du dos pour s'arrêter aux chevilles. Mon corps réagit toujours à ses actes, je vais finir par trop m'attacher à lui à tel point qu'il sera trop dur pour moi de me séparer de lui. Chaque parole qu'il prononcera, chaque signe d'affection que je verrais, me persuadera à sortir dans sa vie. L'envie de rester pour toujours à ses côtés grandira sans que je m'en rende compte. Il est entrain de prendre une place importante dans ma vie. Je suis quelqu'un qui m'attache vite aux gens. Comme j'ai été souvent déçue du retour que j'ai pu avoir, je préfère prendre mes précautions. Je ne veux être déçue par quiconque, encore moins par lui.

Puis, grâce à sa main il m'a approché de lui par une petite pression. Au début, j'ai un peu résisté mais l'envie d'être dans ses bras était bien trop envoûtante. Je me suis laissée entraîner jusqu'à ce que ma tête vienne se poser sur sa poitrine, jusqu'à ce que je sente ses abdos sur mon ventre, habillé uniquement de son tee-shirt. Instantanément, le mal être que je gardais disparu en ressentant sa chaleur corporelle. Il a posé sa tête sur la mienne, faisant apparaître une sérénité en moi.