Chapitre 15.

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Je me frotte péniblement les yeux. Je regarde tout autour de moi. Je ne reconnais pas ce décor. Je ne suis jamais venue ici.
A part ce magnifique décor qui n'est autre que très coûteux, il me semble que je suis dans une chambre d'hôtel. Il m'avait pourtant semblé d'avoir dormir juste une dizaine de minutes. Je me lève difficilement bien de ce lit un peu trop confortable. Je me dirige vers le grand rideaux rouge en soie, je le contracte sur le coté gauche en le serrant grâce à un bandeau dorée. Je surplonge du regard les toits de la ville sur environ cinquante kilomètres. Ce qui me fait prendre conscience que je suis vraiment au sommet d'un vraiment mais vraiment immense immeuble. On pourrait atteindre les nuages qui flottent à peine au dessus de moi. S'allonger sur un nuage moelleux, se laisser fermer les yeux et transporter haut dans le ciel, voilà ce que j'aimerais faire là tout de suite. Maman, qu'est ce que j'aimerais que tu sois là, avec moi. J'aimerais te serrer la main, assez fort afin que je ne te lâche plus jamais.

- C'est beau, n'est ce pas ?

Je frisonne face au souffle chaux qui me réchauffe l'épaule et la nuque.

- Oui, c'est magnifique.

Je ne l'ai pas entendu entrer puisque je m'imaginais, ma mère et moi, ici, au milieu d'une paix qui est certainement la plus réconfortante et relaxante qui puisse exister.

- J'ai fait monter de quoi manger, viens.

- Est-ce que tu pourrais me laisser encore un instant seule ? Demendai-je sans jamais me retourner face à lui.

Je le vois hésité pendant un court instant, puis j'entends les pas qui s'éloignent de moi jusqu'à ce que le bruit la porte se refermant me vient aux oreilles.

Les larmes commencent à monter en moi. Je me laisse tomber à terre. Je ne sais pas pour quelles raisons. J'en ai peut-être déjà marre de cette situation. Je ne montre jamais mes faiblesses. Je suis quelqu'un qui arrive à surmonter tous les obstacles. Mais depuis un certain moment, je me sens délaissée de toutes situations. Ma mère, mon père vivant, lui.
Je ne me maîtrise plus. Je me sens seule tout autant qu'au début. Je pensais que cette année tout pourrait basculer dans le bon sens. J'ai vraiment besoin d'en parler à quelqu'un. Quelqu'un qui peut m'écouter sans pour autant qu'il me juge ou qu'il ait pitié de moi. Et la seule personne qui me vient à l'esprit c'est Alex. Mon intuition me dit que c'est une personne de confiance, une personne bienveillante. Je sais qu'il n'est pas du genre à te prendre dans les bras si tu ne vas pas bien. Et c'est quelqu'un comme lui dont j'ai besoin.

D'ailleurs, je devais le rejoindre à l'accueil. Je devais aller voir Mike. Et je devais aussi dîner avec Tyler et sa mère ! Soudainement, je me reprends en main. J'essuie les quelques larmes qui ont submergé mes joues, maintenant celles-ci doivent être à présent rosées. Je me remets sur pieds, je prends mes escarpins et mon sac qui sont posés à coté d'un fauteuil type "royauté", affiné d'un tissu rouge en soie, le même tissu que le rideau. Avant d'ouvrir la porte, j'écarquille plusieurs fois les yeux en espérant qu'ils ne soient pas aussi rouge que ce tissu en soie.

Waouh ! Ce que j'ai devant les yeux est vraiment resplendissant. On se croirait dans un château des temps du Moyen- Âge mais en plus moderne. Ce n'est même pas un château, c'est un palais cette chambre !
Tous est vraiment lumineux, brillant, scintillant. Même la table est faite de verre. A croire que le vidre est le seule matériau qui compose cette suite. Cependant, le fait que cela ebloui les yeux, -les éblouie par tous ces miroirs reflétants-, reflète l'impossible, l'impossible de notre relation.

Je pourrais même me regarder dans le reflet de la table. D'ailleurs, deux assiettes bien garnies y sont posées, accompagné par une corbeille de fruits et une bouteille de vin. Il semblerait qu'il ait commandé pour moi.

UNPREDICTABLE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant