Chapitre sept

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Harry

Je suis la définition du mot con. « Merci de m'avoir ramené. » « Tu restes longtemps ici, alors ? » Je souris au gars en face de moi, j'ai pas envie de revoir sa gueule. « Oui, évidemment. Rappelles moi au plus vite. » Je rigole intérieurement avant de sortir de la voiture et de claquer la portière. Je sais pas pourquoi j'ai fais ça au fond. Enfin si, pour profiter vu que c'est évident que Louis se fou éperdument de ma gueule. Il ne m'aime pas, il essaye juste de vider ses couilles et je comprend pas vu qu'il l'a fait deux jours plus tôt. En sortant de l'acenseur, j'appréhende. Il va me tuer, me faire la gueule, j'en sais rien. Ou alors il s'en fou totalement, je ne sais plus rien, en plus j'ai un peu bu et si il le sent il va me casser les burnes. Bref, je rentre dans la chambre, elle est plongée dans le noir. Faites qu'il dorme... Sans faire de bruit, je vais dans la salle de bain et me déshabille en vitesse pour aller à la douche. Je me savonne de toute part, l'eau ruisselle sur mon corps et je n'ai pas envie de retourner dans la chambre, avec le caractère de Louis je pourrais facilement être à bout. Surtout que je sais qu'il va me faire la morale. Non, sérieusement, il peut parler lui... Il s'est branlé à côté de moi en pensant à je ne sais qui, et le jour suivant il m'embrasse pour assouvir ses envies. Qu'il aille se faire foutre, ça lui fera pas de tort.

Je reviens dans la chambre, toujours aussi noir. Putain, même pas il aurait allumé, et je sais qu'il m'a entendu entrer. Si ça se trouve il a été voir la fille de tout à l'heure pour la baiser. Oh et puis je m'en fou, ouais, j'en ai totalement et clairement rien à foutre. Je repousse les couvertures et me met dans le lit, le plus loin possible de lui, mais à peine quelques secondes après, je l'entends soupirer et se lever avec son coussin. J'allume la lampe de chevet et je vois qu'il s'installe dans le sofa. « Je peux savoir ce que tu fou ? » Il ne me regarde même pas et il s'allonge. « Tu pues son parfum à c'con, j'dors pas là. » « Je me suis lavé. » « C'est cool, j'espère que ça t'as plu quand même. » Je me relève sur les coudes. « Mais de quoi tu parles toi ? » « Me prend pas pour un con. » Je reste là à le regarder. Il est beau quand il énervé... Mais il commence à me faire vraiment chier. Frustré, j'éteins la lampe et je me met dans les couvertures sans même lui adresser un bonne nuit. Et je n'arrive pas à dormir pour autant parce que deux heures après, j'en suis toujours au même point, les yeux grands ouverts. Et puis j'entend le sofa grincer, et je comprend que Louis s'est levé, alors je fais semblant de dormir. Il soupire et je l'entend marcher jusqu'à mes côtés. Il passe sa main sur ma joue et il s'accroupit face à moi, putain. Je vais perdre mes moyens s'il continue de s'approcher. « Bonne nuit Harry. » Il m'embrasse délicatement sur le bout du nez et je le vois mettre ses vans avant de sortir de la chambre.

Je n'ai presque pas dormi. Louis est rentré très tard, et je me suis endormi quand j'ai été sûr que lui était déjà plongé dans le sommeil. J'ai eu du mal à me lever, et apparemment, aujourd'hui j'aurais pu me lever n'importe quand, vu qu'à midi, Louis n'était toujours pas debout. J'en ai profité pour me laver, m'habiller et aller chercher des viennoiseries à la boulangerie du coin. Quand je suis arrivé avec les sachets, Louis était là, assit sur le lit à regarder la télévision, il n'a même pas regarder en ma direction. « Pains au chocolat et croissant. » « Merci. » Il a prit son sachet, et c'est tout. Très bien, il veut la jouer comme ça, et moi, je suis censé faire quoi ? « Tu comptes pas me parler jusqu'à quand, comme ça je sais si- » « Ce soir on a un truc de prévu, c'était censé être une surprise mais voilà, même si je sais que t'aimeras pas, j'aurais voulu voir ta tête. Et je sais pas. » « Merci de m'avoir coupé dans ma phrase, très élégant. » Il se retourne vers moi, les yeux noirs. « Va t'faire foutre. » Cette fois, si je lui sors pas une réplique de feu, je vais encore me faire avoir par lui. « Oh, t'en fais pas, j'y compte bien. » Je lui adresse un clin d'oeil et je sors de la chambre en claquant la porte. Le problème c'est que... bah c'est que je n'ai nul part où aller, alors je descend jusqu'à la piscine, je n'ai pas de maillot et mettre mes pieds dans l'eau suffira peut-être à me calmer. De toute façon, il fait pas si bon que ça aujourd'hui, il y a des nuages et j'ai entendu à la radio qu'il y aurait de l'orage ce soir. Quand j'arrive, j'ai la joie de voir les filles d'hier, surtout la brune avec ses seins énormes. Je ne dis rien, je les regarde à peine et je vais m'asseoir au bord de l'eau. Je ne sais pas quoi faire avec Louis, c'est vrai, pourquoi il réagit comme ça ? Il a bien vu que j'en avais rien à foutre... même si au fond je n'en ai pas rien à foutre, je l'ai plutôt bien montré, non ? Et bien non, il a fallut que monsieur pique une crise parce que j'ai voulu profiter d'être en soirée, de l'oublier. Et puis il fait quoi ? Il part en pleine nuit, il est totalement con. Je le déteste. « Salut. » Je fronce les sourcils et me retourne vers miss monde. Elle s'assied à mes côtés en ajustant ses lunettes de soleil. « Ton copain n'est pas là ? » Je fais mine de regarder sur les côtés. « Ah bah non, apparemment je suis tout seul. Pourquoi ? » Elle me sourit et affiche une face tellement horrible que j'ai envie de la noyer. « Dis, vous êtes super proches. » « Effectivement. » Elle est gênée, elle joue avec ses doigts. Bon, elle abrège ou bien ? « Il a un numéro de téléphone ? » « Oui. Pourquoi ? » « Bah hier quand je l'ai vu, il- » « Ah oui, mais c'est mort, c'est mon petit-ami. » « Il est gay ? » « J'ai l'air d'une femme ? » Elle semble soudain agacée et ça me fait intérieurement sourire. Tiens, prend toi ça dans la gueule connasse. « Dommage, tu as beaucoup de chance en tout cas. » Je souris, faussement et exagéré. « Oui, effectivement. Bon, euh... au revoir ? » Elle se lève et va rejoindre ses copines, je la vois hausser des épaules et ses copines me lance un regard noir. J'ai totalement foiré le plan cul de Louis et j'ai une sensation de plaisir qui naît en moi, j'en frissonne tellement ça me fait plaisir. Je reste encore quelques temps au soleil, et puis en voyant qu'il est presque 15h, je décide de remonter jusqu'à la chambre, je n'ai plus aucune raison de faire la gueule. Mais quand j'entre dans la chambre, je vois que les valises sont près de la porte. « C'est quoi ça ? » Louis relève brievement le visage vers moi. « Après ce soir, on part. J'ai envie que ce voyage se termine le plus vite possible. » Putain, salaud ! Ca me fait mal ça, et soudain, toute ma rage reprend le dessus. Il a envie que ça se termine, il n'a plus envie de me voir, il n'a plus envie que je sois son compagnon de voyage. « Désolée hein, mais je ne supporterais pas de voir que tu te tapes un mec tous les soirs sur une banquette arrière de voiture. » J'ouvre grand les yeux, il a dit quoi là ? Qu'est-ce que ce connard vient de me dire ? « Pardon? » « Vu l'expression de ton visage, il me semble que tu as très bien compris. » « Mais j't'ai rien demandé moi, tu sais quoi. Va te faire foutre, merde, je rentre à Atlanta. » Il rigole, un rire qui m'agace. « Comment ? En cheval ? » « Je préfère encore le cheval à toi. » J'entre dans la salle de bain et je claque la porte tellement fort que j'ai eu peur qu'elle se brise. Et quelques minutes plus tard, Louis cogne contre la porte. « Sors ! » « Non ! » « Harry tu sors de là putain de merde ! On doit aller manger et puis on a rendez-vous. Enfin, on a...un truc à faire. » « Ton truc tu t'le fou au cul. » Il soupire et cogne plus fort, je sursaute. « J'ai pas envie de faire ça sans toi. » « Mais t'as dit- » « On s'en fou, j'le pensais pas. Je ne le pensais pas, moi aussi j'ai pris du bon temps hier, alors je... je suis mal placé pour te dire... quoi que ce soit. » J'ai peur d'avoir bien entendu. J'ai vraiment peur d'un coup. Ma gorge se sert et mon estomac avec. J'ouvre doucement la porte en tentant d'afficher un air neutre. Il relève les yeux vers moi et je ne serais décrire son regard. Il y a du remord, c'est sûr, mais je ne sais pas pour quelle raison. « On.. On va manger. » Il acquiesce et me laisse passer dans la chambre. J'avais oublier que ça faisait mal, putain. Je le savais, j'aurais jamais dû le laisser m'embrasser. Jamais.

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