Chapitre seize

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HARRY

On est tous dans ma chambre, c'est une chambre unique avec télévision et Wi-Fi. Niall n'en revient pas et il a acheté un énorme ballon bleue, j'ai eu des cadeaux de mes cousines aussi qui sont venues plus vite que j'aurais cru, et mes tantes, mes oncles, ma grand mère viennent demain, eux... Bon dieu, j'ai eu des cadeaux par centaines et je suis pas sûr d'avoir assez de place dans la chambre que mon père a aménagé. Louis me tient la main, parce qu'on a rien dit à personne et je pense que c'est mieux comme ça. Seul Niall le sait, et il fixe souvent nos mains sans rien dire. « Alors les papas, ça fait quoi ? » Intervient mon père. Louis se relève un peu sur sa chaise et se met direct à sourire, il a les yeux rouges et gonflés. « Ça fait... je sais pas. Je... Je suis heureux, là j'ai tout ce qu'il me faut. Entre Harry et Aïden, je... quand on devient père, notre âme-soeur se divise en deux. » Mon ventre se tord douloureusement à ses paroles et je serre sa main pour qu'il comprenne que ça me fait chier qu'il parle comme ça. Parce qu'il m'a trompé, et que ça me fait mal, mais aujourd'hui je m'en fou totalement parce que j'ai mon fils qui est là, avec moi. Mon tout petit, mon ange. « Bon, on va rentrer nous. On revient demain... Niall, tu ramènes Louis ou- » « Ah mais non, je reste toute la nuit. » « Hors de question ! » Merde, je n'ai pas réfléchis. Tous les regards sont braqués sur moi. « Enfin, j'veux dire.. Il.. Il a cours demain et... » « Et rien, je rendrais un certificat médical, et après c'est le week-end. Je reste. » Putain, le con. Mes parents se lèvent pour venir m'embrasser et me dire une énième fois qu'ils sont fiers de moi et ils finissent par sortir. Niall, en s'assurant qu'ils ne sont plus là, se retourne vers nous en secouant la tête. Il m'embrasse sur le crâne et s'apprête à sortir, mais il se retourne une dernière fois vers nous. « J'vous aime, mais là vous faites les cons et vous me faites chier. A demain. » Il referme la porte et je ferme les yeux. Un peu de répit. « Il est beau, il est... il est incroyable. Ses mains sont minuscules. » Je souris, me souvenant de ses toutes petites mains qui serraient déjà mon doigt tout à l'heure. « Il est magnifique, Harry. Ton fils- » « Nôtre fils. » Je me retourne vers Louis qui acquiesce honteusement. Il semble crevé. « Tu as dormi les dernières 24 heures ou comment ça se passe ? » Ses yeux bleus plongent dans les miens et mon cœur loupe un battement. « J'ai pas dormi depuis une semaine. Je... J'y arrive pas sans toi. » Je secoue la tête et fronce les sourcils. « Arrêtes, arrêtes Louis. C'est pas moi qui ait choisit ça, hein. Tu as embrassé Zayn ? Et bien, tant mieux pour toi, va avec lui. Tu as champ libre, tu es célibataire. Maintenant n'espère pas avoir ton fils si t'es avec cette trainée bas de gamme. » Il se relève de sa chaise et vient se mettre à genoux devant le lit pour prendre mes mains dans les siennes. Je n'arrive même pas à les enlever tellement je suis étonné de son geste. « Harry, merde, je t'aime plus que... plus que tout. Pas plus que mon fils, mais je t'aime tellement que ça me rend... malade. Tu peux pas me faire ça, tu peux pas me quitter putain. » Je me retourne un peu plus vers lui et passe ma main sur sa joue, le temps d'un instant je vois l'espoir dans ses yeux mais je secoue la tête. « Louis, on doit rester en bon terme pour le petit, mais je.. je pourrais pas pardonner ça, d'accord ? Accepte le. Sérieusement, à quoi tu pensais quand t'as fait ça ? Tu croyais sincèrement que... que j'étais assez con pour te dire que ce n'est pas grave ? » Il secoue la tête, honteux et les yeux embués. Il a encore des larmes en stock ? « Il y a des limites à ma naïveté. Tout ce que je te demande c'est... de rester pour le p'tit. » Il ferme les yeux et inspire un bon coup, je me permet de rajouter : « Uniquement pour le petit. » Après quelques secondes de réflexion, il finit par se lever et m'embrasser le haut du crâne comme si sa vie en dépendait.

On a passé la soirée à regarder une émission de télé réalité qu'on avait l'habitude de regarder ensemble à la maison. On a rigolé, mais chacun de nôtre côté en faisant quelques petits commentaires par moment. Louis me regardait beaucoup et n'a cessé de dire que j'étais magnifique, et que notre fils l'était tout autant, mais il devra attendre demain pour le voir, et moi j'ai encore une quinzaine d'heure à tenir avant de me lever. Mon ventre me fait un mal de chien et je suis encore dans l'euphorie du fait que je suis réellement papa. C'est incroyable. Il s'en est passé des choses en si peu de temps. « Tu devrais dormir, Harry. » « Et toi, tu dors où ? » « Bah là, dans le fauteuil là. » J'aimerais lui dire que c'est pas la peine, qu'il ferait mieux de dormir avec moi dans le lit, et puis que c'est pas grave si on se serre un peu trop. J'aimerais lui dire de pas jouer au con et de me rejoindre, l'embrasser toute la nuit et lui dire que j'ai menti, que moi aussi je l'aime plus que tout, mais j'ai encore un minimum de fierté pour ne pas faire tout ça. Parce que Louis a embrassé Zayn en étant encore officiellement avec moi, et surtout après m'avoir assuré que ce mec n'était rien pour lui. C'est un sacré connard et je ne sais pas si j'arriverais à le pardonner un jour. Il se lève et prend un drap dans l'armoire. Il revient prés de moi et s'assied à mes côtés. « Harry, regarde moi. » Je soupire et relève mon regard dans le sien. Il est magnifique quand il est comme ça, je veux dire... Avec un peu de barbe, et puis les cernes sous ses yeux, ça le rend sexy au plus haut point. « Je ne cesserai jamais de t'aimer. Et je suis désolé, encore. Tellement désolé. » Je continue de le regarder quelques secondes, et je doute qu'il soit sincère, pourtant il n'y a rien qui le trahit. Mais je ne veux pas voir plus loin et essayer de comprendre les raisons qui l'ont poussés à faire ça, parce qu'un homme qui trompe une fois, trompe deux fois, trois fois et ainsi de suite. Et moi je ne veux pas souffrir. « Dors, Louis. » Il acquiesce et dépose un dernier baiser sur mon crâne avant de se mettre dans le siège qui, heureusement, peut basculer un peu vers l'arrière. Il recroqueville ses jambes et tire le draps sur lui. J'éteins la télévision et je le regarde une dernière fois avant de me tourner dans mon lit. Je n'arriverais jamais à dormir, j'ai juste envie de voir Aïden à cet instant, passer mes mains dans la couveuse et lui dire que je l'aime, et que je ferais le maximum pour être le papa idéal.

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