Chapitre dix-huit

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HARRY

« Tu le savais ? » Ma mère n'a pas le temps d'ouvrir totalement la porte que je la questionne déjà. J'ai mis un bonnet avec des oreilles à Aïden et elle rigole quelques secondes avant de me le prendre des bras et de me faire entrer. Mon père n'est pas là, il travaille. Je vais directement dans la cuisine, elle me suit avec le petit en lui disant des mots ridiculement mignons. « Maman. » Elle relève son regard vers moi. « Oui, je le savais, oui. » Elle vient s'asseoir en face de moi, elle voit que j'attends des explications même si au final je suis heureux de cet appartement, un peu moins de quitter si vite le cocon familial. « Mon petit bébé va quitter la maison, hein ? » « Maman... Je... Je sais pas, d'accord. » Elle fronce les sourcils. « Comment ça tu sais pas ? Tu ne peux pas faire ça à Louis ! Il s'est donné corps et âme pour tout ça, il a travailler assez dur pour toi, pour te faire plaisir. Comment tu peux encore douter qu'il soit l'homme de ta vie ? » Je baisse le regard, ses paroles font battre mon cœur un peu plus vite. Je me relève pour reprendre mon fils dans mes bras et demande à ma mère de faire chauffer le biberon. « Louis et moi c'est compliqué. » Elle se retourne et secoue la tête. « Harry je t'aime. Je suis ta mère et je t'aime, mais là tu.. tu es idiot. Tu as un homme devant toi, un homme qui est le père de ton fils, il t'aime, il fait son possible pour toi et tu.. tu le regardes avec des yeux aussi brillants que des diamants. Et ne parlons pas de son regard à lui, mon Dieu. » Le micro-onde sonne et ma mère me tend le biberon une fois qu'elle a vérifié qu'il est à bonne température. J'embrasse Aïden sur le front et commence à lui donner le biberon, je souris en voyant qu'il fait des yeux tout rond et qu'il commence à téter comme s'il était affamé. « Avec Louis, c'est... je sais pas maman. » « Tu ne peux pas refuser ça, Harry. Il te donne tout ce qu'il peut. » Je relève les yeux vers elle et j'ai une soudaine envie de pleurer parce que je repense à tout ce qu'on s'est dit cette nuit. « Est-ce que tu pardonnerais papa si.. s'il te trompait ? » Elle devient intéressé et fronce les sourcils avant de se pencher par dessus la table. « Est-ce qu'il t'a trompé ? » « Non, je... oui, un peu. Non, j'en sais rien. » Je ferme très fort les yeux et commence à lui expliquer l'histoire, d'abord... tout, et elle semble horrifié au début, mais quand je lui explique ce qu'il s'est passé hier soir, elle semble se radoucir. Même si je sais qu'elle va m'en vouloir de lui avoir menti. Quand je termine enfin de l'expliquer, Aïden s'est endormit et moi j'ai une larme sur la joue. « Tout d'abord, je ne dirais rien à ton père. » Ca enlève un poids. « Harry... Louis n'a pas fait ça parce qu'il ne t'aimait plus, ou parce que tu n'es pas... désirable, je sais pas comment vous appelez ça. » Elle se met à rire et je ne peux m'empêcher de sourire. « Tu ne lui donnais plus d'attention, alors si j'avais été aussi exécrable que toi, oui, j'aurais pardonné ton père. » Elle vient se mettre derrière moi et passe ses mains autour de mon cou. « Quand j'ai vu ce garçon, quand j'ai vu ses yeux... je me suis dit que tu avais trouvé l'homme de ta vie, parce qu'il te regarde comme la huitième merveille du monde. Il t'a offert un appartement pour se faire pardonner et en deux jours il vivait pratiquement ici. Il a accepter ta grossesse comme si c'était normal. C'est ça l'amour, accepter l'autre tel qu'il est. Accepter l'autre, l'aimer, et le chérir. Tu as les trois Harry. » Je regarde l'horloge en face de moi et je me rend compte qu'il est déjà 14h30 et que Louis entre dans une heure et que j'ai envie de le voir. Je crois que... Je crois qu'il est temps qu'on soit sérieux l'un envers l'autre, parce que moi je ne peux plus me cacher, je ne peux plus lui en vouloir après tout ce qu'il fait pour moi. Après tout ce que je n'ai pas fais pour lui. « J'ai peur maman. » Elle m'embrasse le haut du crâne et Aïden se réveille doucement, je lui souris et le relève pour le prendre contre moi et le serrer doucement. « Non, tu es amoureux mon fils. » 
 
« Je suis là ! » J'entends la porte claquer et je me relève avec Aïden qui sourit dès qu'il voit Louis. « Il est où mon fils ? » Il vient me le prendre des bras pour le lever un peu plus haut et puis le prendre contre lui. « Mon amour... » Il l'embrasse à plusieurs reprises et ça me fait sourire de le voir de bonne humeur. Il vient m'embrasser la joue et on se met dans le salon, il pose Aïden dans le berceau à bascule et va chercher à boire pour nous deux. « Comment tu vas ? » Il me demande, sans me regarder. « Oh, ça va, j'ai été voir ma mère et Niall est passé au matin. » « Ouais, il était pas à l'université. Oh, et Liam demande s'il peut passer ici demain... » Je lui souris et acquiesce. « Ouais, il peut, je préparais à manger s'il faut. » Il secoue la tête. « Pas la peine, je le ferais. » Je m'assure qu'Aïden dort, en même temps après la crise qu'il m'a fait la dernière heure... Je resserre la ceinture de mon gilet et m'avance jusqu'à la cuisine. Je prend le verre de grenadine que me tend Louis. « Merci. » « Oh, je suis tombé à l'entraînement, j'ai le genoux éraflé ! » Je rigole et lève les yeux au ciel. « Tu vas t'en remettre hein. » « Évidemment, j'suis pas une tapette. » « Ouais, je sais... » Je le regarde boire une longue gorgé de sa boisson, mes yeux ne peuvent pas s'empêcher de devier sur sa gorge. Putain, reprends toi Harry ! « Louis. » Je lui prend le verre des mains et me met devant lui, en m'appuyant à la table derrière moi. Il passe sa main sur ma joue. « Comment tu te sens ? » Il sait à quoi je fais référence et il enlève directement sa main pour baisser les yeux et rougir. « Je... Doucement là, c'est encore un peu douloureux. » Il rigole nerveusement et replonge son regard dans le mien en plissant un peu les lèvres. « Je... J'essaye de m'y faire, doucement quoi. Juste, c'est les premiers jours là. » « Hm. » « Et je.. bah j'ressens toujours la même chose pour toi, si pas en plus fort.. Enfin, si c'est possible. » Je n'en peux plus, c'est plus possible pour moi de le regarder encore plus beau que jamais, je m'approche de lui et pose mes mains sur ses joues avant de l'embrasser. Je ne sais pas ce qu'il me prend, je ne sais pas pourquoi, mais tout ce que je sens à cet instant, c'est qu'il pose ses mains sur mes hanches et qu'il ouvre doucement la bouche pour continuer à m'embrasser simplement. Sans la langue, sans rien. Juste ses putains de lèvres. Après quelques secondes, je me recule quand même, il a les yeux fermés et quand il les rouvre, il se gratte l'arrière de la tête en regardant un peu partout, sauf sur moi. « C'était... inattendu. » Et c'était aussi putain de bon, et ça m'avait manqué, et je n'avais pas envie de m'arrêter, mais je voulais absolument voir sa réaction. « Non. » Il fronce les sourcils. « Non ? » me demande-t-il. « Non, c'était bidon. Embrasse moi. » Il semble avoir un bug quelques secondes, mais quand il se rend compte de mes paroles il s'approche de moi pour me porter et m'asseoir sur la table. Ses yeux sont dans les miens pour quelques secondes. « Je t'aime. » C'est la seule chose dont j'ai le temps de dire avant qu'il pose sa bouche contre la mienne. Directement, mes mains vont dans ses cheveux et nos langues se rejoignent, elles se cherchent, j'en ai envie et il en a envie tout autant que moi. Il m'embrasse avec tellement de passion et d'ardeur que je manque déjà d'air. Nos dents s'entrechoquent, nos langues se cognent, je ne sais pas ce que je fais, j'ai conscience de rien mis à part son odeur et ses mains sur ma peau, sous mon t-shirt. Il se recule un peu, les joues rouges et ses cheveux dans tous les sens. Il m'enleve mon gilet, mon t-shirt et il me couche sur la table pour se mettre au dessus de moi. Je penche ma tête sur le côté et il vient suçoter la peau de mon cou. Je gémis parce que ça fait tellement longtemps que les sensations sont multipliés. Je bouge le bassin et il bouge aussi contre moi. Putain, ça commence comme ça et après... « Je t'aime... » Il mumure contre mon cou, je souris et acquiesce avant de l'obliger à descendre un peu plus bas, mais il n'a pas le temps de s'attarder sur mon cou que sa langue trace une ligne imaginaire de mon nombril à l'elastique de mon jogging. Je ferme les yeux et me mord les lèvres. « Bébé, putain... » Il prend le temps de me regarder quand je lui dis ce surnom mais il se réattaque bien vite à ma peau, embrassant doucement l'endroit où j'ai la cicatrice qui est à peine visible. Il mordille ma peau et je commence à avoir beaucoup trop chaud. « J'ai envie de toi. » « Alors fais ce que tu veux, mais fais le vite, Lou ! » Il rigole et son souffle chaud me fait perdre totalement la tête. Il abaisse doucement mon jogging, mais à la moitié de mes cuisses, les pleurs d'Aïden se font entendre. Je viens de débander en deux secondes. Je laisse cogner ma tête contre le bois et je me met à rire parce que la situation est ridicule. « Je... » Il se relève et me regarde en rougissant. « Je suppose que... j'y vais, hein ? » J'acquiesce, toujours en riant. Je l'entend parler avec le petit et moi je me relève pour me rhabiller. Quand j'arrive dans le salon, j'embrasse mon fils sur le crâne et caresse ses cheveux, Louis le berce pour qu'il se calme. « Je vais aller prendre un truc au McDo, va te laver, mets toi à l'aise, je prend le petit avec moi pour le calmer. » Il enfile le manteau et le bonnet à Aïden, prend ses clés et se retourne vers moi avant de sortir. « Hm, pense quand même à... essuyer la table. » Je rougis, mort de honte et je fronce les sourcils alors qu'il claque la porte. Putain, je viens de tout pardonner à Louis. Tout. 
 

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