Chapitre quatorze

2.3K 167 47
                                    

HARRY

Sept mois. Il me reste deux minuscules mois avant de serrer mon petit garçon dans mes bras. Oui, parce qu'on a apprit qu'il s'agissait d'un garçon. Aïden. Louis n'en revenait pas et il a pleuré quand il l'a su, il a promit de lui apprendre à faire du foot et à ne pas devenir un pédé comme nous. J'ai aussi le ventre gonflé comme un ballon et mon dos me fait horriblement souffrir, mais Louis est complétement gaga de mon corps et ça commence à peser parce que moi je me trouve tellement moche que je ne veux même plus me regarder dans le miroir. Mais allez, plus que deux mois avant de pouvoir reprendre ma ligne.

Je suis dans la chambre avec Louis. On regarde un film et il a ses mains posées sur mon ventre, les miennes sur les siennes. On était tranquillement installés, jusqu'à ce que le bébé décide de bouger, et comme à chaque fois, Louis se fige avant de presque hurler. « Il a bougé ! Le bébé a bougé ! » Je me met à rire et me retourne pour voir son regard pétillant. Le bébé tape du pied une nouvelle fois dans mon ventre. Louis vient se mettre à genoux devant moi et il remonte d'avantage mon pull en regardant mon ventre avec émerveillement. « Hé bébé, t'es bien éveillé dis donc... Tu sais quelle heure il est ? » Je regarde Louis avec des larmes dans les yeux parce qu'e c'est la première fois qu'il parle comme ça au bébé, d'habitude il se sent gêné à lui dire juste je t'aime, ou des choses du genre. « Tu devrais laisser papa dormir, il a des cernes et je tiens pas à faire toutes les nuits quand tu arriveras bébé. » Il caresse mon ventre, il bouge à nouveau. Je me met à rire en voyant sa tête penché sur le côté et faussement déséspéré. « Oh mais je vois que tu m'écoutes bien... » Il lève les yeux au ciel et vient déposer des baisers un peu partout autour de mon nombril. « Dors, d'accord ? On est là de toute façon. » Mon dieu, il est tellement mignon. Il embrasse encore un peu ma peau, il la caresse et quand son regard croise le mien je secoue la tête en lui souriant. « Tu sais que t'es parfait comme papa ? » « Non, certainement pas, mais je... je voulais lui parler. Mais je crois qu'il s'est endormit. » Je passe mes mains dans son cou et me relève pour atteindre ses lèvres et je chuchote contre. « Tu es le meilleur des futurs papa, mon ange. » C'est lui qui décide de m'embrasser, juste à m'embrasser simplement, bougeant un peu nos lèvres sans jamais approfondir. « Et toi tu es la meilleure des mamans ! » « Hé, je suis pas une fille ! » Je le tape sur l'épaule et puis l'entraîne avec moi contre le matelas. Je caresse sa joue mais il prend ma main pour embraser le bout de chacun de mes doigts. « Quand j'te vois là, à parler à Aïden, j'me dis que... que j'pouvais pas rêver mieux. Quand j'étais avec mon ex, je me disais toujours que c'était normal que le... courageux papa préférait partir. Et là, j'te regarde et je me dis que t'es tellement parfait que j'ai du mal à y croire. » Il continue de me regarder, mais dans mon monologue, je sens que mes yeux commencent à piquer. « Et je t'aime tellement, putain... Je supporterais pas de te perdre une nouvelle fois, je- j'ai besoin de toi au quotidien. Et je sais que tu penses que c'est moi qui t'ai tout apprit, mais non. J'ai appris à réellement aimer, à partager grâce à toi. Je te dois juste un énorme merci mon ange, merci... » Je reste comme ça et une larme coule sur le côté de mes yeux avant de s'écraser sur l'oreiller, je rigole et efface ma joue. « Désolé... » Il se mord la lèvre en me regardant, attendrit, et il vient me prendre dans ses bras. « Je déteste pleurer devant les gens, alors ne me parle plus jamais comme ça tant que la lumière est encore allumée mon amour. » Il caresse mes cheveux et embrasse ma tempe alors que je me laisse aller contre son torse. « T'es toute ma vie à présent. » Ses paroles font rater un battement à mon cœur. Il continue de me caresser le crâne et je sens doucement que je m'endors, ça ne me fera pas de tort.

Le docteur Derek m'a conseillé un psychologue, parce que je suis un homme qui attend un enfant et que ça joue forcément sur mon moral et tout ça, j'ai accepté mais Louis prend mal la nouvelle, surtout que je n'y vais que depuis un mois pour dire de garder les yeux en face des trous. J'ai peur aussi, mon dieu j'ai énormément peur que tout ça se passe mal, d'avoir mal aussi ! Parce que je n'ai jamais vécu de grossesse jusqu'au bout et là.. Mais bon, tout le monde est là pour moi alors. « Harry ? » Je relève les yeux de mon magazine pour regarder Louis qui cuisine. « Quoi ? » Il fronce les sourcils, je suis légèrement énervé parce que ce matin il a reçu un message de Zayn qui lui disait que s'il voulait bosser sur son devoir d'histoire, il pouvait passer prendre ses copies avant demain. « Hé, t'es encore fâché là ? Je rêve, merde ! » Je hausse les épaules. « Je voulais savoir si tu as besoin de quelque chose, comme j'vais aller voir Zayn pour- » « Non, j'ai besoin de rien, va voir ton Zayn, il t'attend impatiemment. » Il relève son regard dans le mien, je lui souris faussement et continue ma lecture. Il dépose sa spatule sur le côté, énervé comme jamais. « J'en ai marre, tu sais quoi ? J'en ai réellement marre. T'en profites que tes parents soient en week-end pour être horriblement capricieux ! Je fais tout pour toi, et j'ai quoi comme merci ? Une crise de monsieur jalousie. » Il éteind les plaques de céramiques. Il fait quoi lui ? Et mon repas ? « Tout est cuit, t'as qu'à te servir, j'y vais avant de devenir méchant. » Il se dirige vers le hall et là je crois que j'ai abusé, je l'ai poussé à bout, il n'a pas broncher ces derniers mois mais là je crois que c'est trop. « Attends, tu pars là ?! » « Oui je pars. » Il dit simplement, en enfilant sa veste. « J'en peux plus, tu comprends ça ? » « Mais il fait froid Louis. Il vient seulement de s'arrêter de neiger et- » « J'en ai rien à foutre, tu comprends ça ? J'en peux plus de tes crises Harry, je t'aime vraiment, je te prouve chaque jour qu'il n'y a que toi qui m'intéresse et tu me fais des crises à longueur de journée. Je peux comprendre que tu as peur, que tu es énervé, mais tu peux pas te comporter comme ça avec moi... » Il appuie sur la poignée de la porte, mais je ne peux pas le laisser faire. Surtout s'il compte aller voir Zayn. Il pose son front quelques secondes sur la porte pour reprendre un grand souffle, et puis il se retourne vers moi. « Toi et le bébé, vous êtes toute ma vie à présent. Il s'agit de mon fils mais... Harry, j'en peux plus, je.. vraiment je tiens pas. Tu es horrible avec moi, et j'ai besoin de repos, avec la fac et tout ça, j'ai réellement besoin de repos. Je... et toi qui n'arrête pas de me traiter comme un imbécile, je peux pas. » Il ouvre la porte et là j'ai l'impression que mon cœur se déchire en deux. J'ai envie de lui hurler dessus, de le frapper et de pleurer, mais je me retiens de faire tout ça, ce qui m'énerve et ce qui me cause des douleurs dans le bas du ventre, mais je ne le montre pas ça non plus. « Je.. Je reviens dans deux, ou trois, quatre jours. J'en peux plus, j'ai besoin d'un break, j'ai besoin que tu te calmes, que tu me prouves que tu m'aime et pas seulement parce que je suis le père d'Aïden, j'ai besoin que tu me prouves que... même s'il n'y avait pas ce gosse, tu serais encore avec moi à cet instant. » Et je n'ai pas eu le temps de voir ses yeux bleus, je n'ai pas eu le temps de me dire qu'il était encore temps de rattraper, il a refermé la porte et il m'a laissé tout seul.

J'ai tenté d'appeler Niall, mais il n'a rien comprit tellement je pleurais au téléphone. Il est juste arrivé dix minutes après, en pyjama et les yeux rouges de fatigue. Il m'a prit dans ses bras et m'a commandé deux pizzas. J'ai passé la soirée à lui expliquer les dernières et fréquentes disputes que l'on avait avec Louis et il m'a attentivement écouter me plaindre de cette douloureuse histoire de cœur. « Il m'a laissé, il m'a laissé comme un con et je suis là, à assumer tout seul, et... putain. » Je me remet à pleurer et me laisse tomber dans les bras de mon meilleur ami qui caresse mes cheveux pour tenter -en vain- de calmer mes sanglots. Je ne pensais pas avoir aussi mal en perdant Louis, parce que j'étais tellement habitué à lui que ça me semblait totalement inconcevable, mais c'est comme si on vous ouvrait le torse à vif pour prendre votre cœur et le lâcher pour qu'il éclate en milles morceaux. Et à cette pensée, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il avait peut être raison depuis le début. Finalement, peut être que je suis en sucre et que mon cœur l'est encore plus. « Merde, Harry, c'est pourtant évident qu'il t'aime... Rien qu'à la façon dont il te regarde, c'est tellement... évident. » Je renifle, je sais tout ça, je le sais. Mais je ne peux pas m'empêcher d'être jaloux parce que moi je suis gros, moche et anormal, alors que Zayn est svelte, beau et qu'il dégage quelque chose de sexy que tous les hommes voudraient, sûr et certain. Et en plus ils ont déjà couchés ensemble, alors il faut quoi de plus ? Rien. Zayn est la belle, et moi la bête. « C'est une pute ce Zayn, vraiment, je crois pas que Louis se rabaisserait à c'truc. » Je relève mes yeux rougit dans ceux de Niall. « C'est déjà fait. Ils ont déjà baiser ensemble. » Il s'en veut immédiatement et soupire fortement avant de me reprendre contre lui. Je caresse mon ventre et je me met à paniquer. Mais qu'est ce que je vais faire sans lui ? Et qu'est ce que je vais dire à mes parents ? Hors de question que je leur dise qu'il est partit, ça jamais ! Plutôt mourir. Mon portable vibre une nouvelle fois et je refuse de le sortir de ma poche. Je sais que c'est lui. Je sais qu'il va me bombarder de SMS alors je le prend malgré moi et je l'éteins. Je le hais autant que je l'aime.

Stranger Ways Où les histoires vivent. Découvrez maintenant