Chapitre treize

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HARRY

Je me réveille avec le front en sueur, un mal de ventre incroyable. J'allume la lampe de chevet et essaye de respirer du mieux que je peux. C'est horrible, j'ai tellement mal et je sais que ce n'est pas les contractions, alors je me met à trembler, à pleurer et à paniquer. Louis allume la lampe de chevet de son côté et se relève aussi pour me prendre par les épaules, les yeux en panique. « Bébé, bébé est-ce que ça va ? Qu'est-ce que tu as ? » « Vas... Vas chercher mon père, je... je dois aller à l'hopital... » En deux minutes, je le vois sortir de la pièce pour aller cogner à la porte de mes parents, j'entends des bruits mais j'ai trop mal pour m'y concentrer. Je les entend parler et Louis revient dans la chambre avec ma mère, mon père est descendu. Louis vient me prendre comme une princesse et demande à ma mère de prendre un gilet sur le sol. Elle le met sur moi et je me raccroche aux yeux de Louis pour ne pas m'endormir, ou tomber dans les pommes tellement j'ai mal. « Ça va aller mon amour, ça va... c'est rien de grave, ok ? » « J'ai mal Lou... » « Je sais... Je sais, accroche toi à moi, d'accord ? On va à l'hôpital, tout ira bien... » Je sens qu'il me dépose dans la voiture, j'entend le moteur mais je suis à moitié conscient tellement j'ai mal. Il s'installe à côté de moi, ma tête sur ses genoux, mon père au volant. Il démarre au quart de tour, les doigts de Louis caressent mes joues pendant que j'hurle à plein poumons le mal que je ressens. C'est tellement horrible, j'ai l'impression d'avoir des millions de couteaux dans la peau. Je pleure en tenant mon ventre comme si ma vie en dépendait, mon père regarde dans le rétroviseur, il est aussi stressé que moi parce que la dernière fois que j'ai eu ce genre de choses, c'est lors de ma fausse couche, et à cette pensée je pleure de plus belle. Louis stresse, il me regarde, perdu, sans savoir quoi faire. « Papa, dépêche toi j't'en prie. » Je sue, je sens les goutes de sueur sur mon front et pourtant j'ai froid. Louis caresse mon ventre et m'embrasse le haut du crane en me disant que tout ira bien, je pense que celui qu'il veut rassurer, c'est lui même.

On arrive à l'hôpital et je suis immédiatement prit en charge. Ils me mettent de l'oxygène, des perfusions dans tous les sens et on m'installe dans une chambre où je peux hurler tout ce que je veux parce que y'a personne mis à part Louis et moi, mon père a dû rester à l'extérieur. « J'ai mal putain. » Il caresse mon ventre et se ronge les ongles, sa jambe tremble et là, d'un coup, je m'en veux mais je n'ai le temps de rien dire que le docteur Derek entre dans la chambre en enfilant des gants en latex. « Bah alors, qui voilà ! » « Docteur vous avez intérêt à faire quelque chose parce que là je vais clairement mourir, j'en peux plus, j'ai mal, je- » « Chuuuut, je vais regarder à ça. » Il s'approche de moi et salue vite fait Louis qui ne lui répond même pas. Il soulève mon t-shirt et appuie doucement sur le bas de mon ventre. J'hurle. « MAIS VOUS ÊTES FOU ! » Il lève les yeux au ciel et prend la sonde d'échographie. Il applique le gel sur mon ventre et le passe. « Dîtes moi que le bébé va bien et que je n'ai pas refait une- » Je n'arrive pas à le dire, j'ai même pas envie d'y penser, mais en voyant le sourire qui se dessine sur le visage du docteur, je me sens un peu plus rassuré. « L'enfant va bien, et il bouge même. » Je vois la petite boule sur l'écran qui commence à se former, il me montre son crane et les parties de son corps qui commencent à se former. Louis me prend la main et regarde l'écran avec un sourire fier. « Ce sont des contractions que vous avez eu, Harry. » « Ah non, c'est pas des contractions, c'est- » « Vous avez eu votre fausse couche à quatre mois, hein ? Vous n'avez jamais eu à faire à des contractions telles, c'est normal, en général elles arrivent à six mois, mais là elles sont là plus tôt et ce n'est pas grave. » « Ça va pas être comme ça tout le temps ? » « De plus en plus fréquemment » Je commence à prendre peur et je serre un peu plus la main de Louis qui prend la parole. « Et on doit faire quoi dans ces cas là ? » « Vous prenez un essuie imbibé d'eau chaude et vous le posez sur son ventre, ou vous lui massez le bas du dos, mais son ventre ne doit rien toucher, donc il devra être à genoux. » Louis acquiesce. Mais moi je veux pas avoir mal, bordel ! « Et il n'y a pas de médicaments ? » « Non, il n'y a pas de médicaments, juste du chaud sur votre ventre, mais ne le touchez pas. » J'acquiesce. « Je vais quand même vous gardez la nuit pour faire des examens sur le bébé, d'accord ? » « Oui oui, ça va. Louis va rentrer et- » « Quoi ? Hors de question, je reste là ! T'es dingue ! » Le docteur sort de la pièce en voyant qu'on commence à monter le ton. « Louis, tu as cours demain bordel. » « Je vais demander à Zayn qu'il prenne mes cours. »Je ferme les yeux et inspire un bon coup. « Zayn, zayn, zayn, toujours Zayn ! » Il rigole. « C'est pas drôle Louis, il est super beau ce mec, et regarde moi, je suis moche et gros. Et en plus je suis pas normal, j'attend un bébé alors que je suis un mec putain. » Je commence à sentir les larmes couler sur mes joues, je me relève sur le drap et je sais qu'il ne dit rien parce que je vais commencer à parler. Je lâche sa main et le regarde durement. « Tu gâches ta vie, Louis. Avec moi t'es en train de gâcher ta vie, c'est pas une obligation, je te demande pas de rester si tu m'aimes pas plus que ça, ok ? Moi je... je peux assumer le bébé tout seul, ça va être dur au début mais je sais que je vais me débrouiller, si tu es revenu pour dire d'assumer les actes, tu peux partir. Trouve toi un mec assez bien et qui te fera vivre, c'est tout. Moi je veux pas gâcher ta jeunesse. Tu sors même plus et moi je veux pas être un poid pour toi. » Je ne l'ai pas regarder durant tout ce que j'ai dis, j'ai rougis et j'ai baissé les yeux uniquement. « C'est bon ? T'as fini ? » Je relève mes yeux dans les siens, il a un sourire niais au coin des lèvres. « Sérieusement... Harry, je ne suis pas revenu par peur que mon fils me déteste... Je suis revenu parce qu'à nous trois, on peut être tout ce que j'ai toujours espéré. » Il prend mes mains dans les siennes et continue de me regarder. « C'est ça vivre, être avec toi à l'hôpital et savoir que tout va bien pour le bébé. Prendre soin de toi et me réveiller de la nuit pour être sur que tu vas bien. Allez chercher des vêtements avec toi et t'entendre te plaindre. Bouffer de la pizza froide avec Niall et l'entendre dire qu'il sera le meilleur parain de la terre. C'est ça la vie, c'est avec toi. C'est pas à me bourrer la gueule dans les soirées étudiantes debiles et m'envoyer en l'air avec un mec comme Zayn. » Mon cœur bat anormalement dans ma poitrine et je ne peux m'empêcher d'avoir chaud d'un coup, et alors qu'il rigole à me voir comme ça, je commence à pleurer. Décidement... oui, je pense que c'est une dépression. « Oooh, bébé. » Il se lève et me prend dans ses bras pour m'embrasser sur les joues. Je m'accroche à lui, et dans des moments comme ça, je regrette toutes les paroles que j'ai pu lui dire.

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