Chapitre huit

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Harry

J'ai pleuré une demie heure avant de me décider à ranger mes affaires. Je n'avais pas envie de les défaire, me dire que tout ça... c'était que du vent. Hier, j'étais en froid avec Louis et on allait rentré, on allait coucher ensemble et c'est vrai que tout était parfait. Putain, j'ai jamais rien vécu d'aussi bon que cette nuit, jusqu'à ce que je réalise qu'aucun de nous n'avait penser à mettre un préservatif. Je ne me remet pas à pleurer, ça ne sert à rien. Je me lève et sort de ma chambre pour rejoindre celle de mes parents, j'entend les ronflements de mon père et ça me fait mal au cœur de devoir le réveiller. « Papa... » Il sursaute, normalement il a le sommeil lourd, c'est pour ça qu'il ne m'a pas entendu entrer tout à l'heure. Quand il me voit, il regarde ma mère qui dort toujours, et il se lève, enfilant son peignoir qui traîne sur la chaise. « Harry ?! » Il pose sa main dans le bas de mon dos et nous fait sortir de la chambre pour ne pas réveiller ma mère. Une fois dans le couloir, il me prend dans ses bras et je ne peux m'empêcher de pleurer. Je recommence, je sers mon père contre moi et je pleure toutes les larmes qu'il me reste. Il me caresse les cheveux et me berce doucement. « Hé fiston, ça va aller... » Non, plus rien n'ira jamais bien si Louis m'abandonne, je ne peux plus me passer de lui. Je ne veux plus me passer de lui, j'ai attendu trop longtemps et au moment où il me prouve qu'il s'est pas foutu de ma gueule, il a fallut qu'une ombre vienne sur le tableau et que ça parte dans le mauvais sens. « On va aller boire un thé, j'vais te le faire et tu vas sagement me raconter, hein ? Allez... » 
 

Mon père dépose une tasse fumante devant moi, je suis emmitouflé dans un pull en laine, il pleut et il fait assez froid dehors, pour un début de mois d'août. Mon père se met en face de moi avec sa tasse, une boite de mouchoir si jamais je me remet à pleurer et je le remercie intérieurement d'être aussi présent pour moi. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Je regarde dans le vide, je pense à Louis, à son visage, à son rire... « Tout allait bien, on s'appréciait et j'avoue que... on s'appréciait un peu trop, mais fallait que je m'en doute, dés que je l'ai vu j'lai trouvé tellement beau papa, tellement beau... Et.. on dormait ensemble, il me donnait des attentions comme Ethan le faisait, mais je me sentais beaucoup mieux avec lui. » La vision de mon ex me donne envie de vomir, les poings de mon père se crispent à chaque fois que je parle de ce salaud. « Et on s'est disputés, il y avait de la jalousie et puis... et puis il m'a embrassé et j'ai pensé qu'il se foutait de ma gueule, mais non. » Je relève mes yeux dans ceux de mon père et je sens les larmes couler sur mes joues. « On a couchés ensemble et- et... c'était tellement... on était dans le feu de l'action et... » Je vois qu'il a compris quand ses yeux s'agrandissent et qu'il arrête de respirer. Et même si je sais qu'il ne me jugera pas, je prend peur. « On s'est pas protégé et j'ai réalisé juste après... » Je dis entre deux sanglots. « Il me déteste... » Je laisse ma tête retombée dans mes bras et je pleure. Mon père se lève et vient me prendre par les épaules pour me serrer contre lui. Je sanglote. « Papa j'peux pas sans lui... c'est... je pensais pas l'aimer un jour au début, mais là, je... je pense que... » Je n'arrive même pas à parler tellement je pleure. Je ne suis pas sûr d'avoir fait le bon choix finalement, mais je me demande quand même comment il aurait pris le fait que je puisse être enceint. Mon père caresse mes cheveux. « La première fois que j'ai vu c'garçon, j'étais sûr et certain que c'était quelqu'un de bien, Hazza. C'était quelqu'un de bien... Il a l'air d'être un vaillant et de ne jamais abandonner... C'est pour ça, tu es tombé amoureux de ce garçon, et n'ose même pas me dire le contraire. » Je secoue la tête, c'est pas possible, je ne veux pas tomber amoureux. « Quand t'aimes quelqu'un, tu le ressens dès que tu le regardes. Et si ce n'était pas le cas, tu ne serais pas en train de pleurer comme ça, Harry... » Il relève mon visage avec son index, un air compatissant sur le visage, j'ai vraiment un père en or. « Rien n'est sûr... Enfin, oui, d'accord, c'est presque sûr mais la semaine prochaine, on ira chercher un test et on ne dit rien à ta mère avant d'être sûr. Parce que pour elle... tu sais que c'est encore dur, hein ? » « Et pour moi ? Mon dieu, j'ai plus peur de ce qui pourrait arriver que d'attendre un enfant. » Il acquiesce et me lance un sourire triste. « On sera là pour toi, jamais on te laissera tomber, tu le sais hein ? » Je prend mon père dans mes bras et je le serre contre moi. C'est le seul homme de ma vie parce que c'est le seul qui ne me laissera jamais tomber. 

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